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vendredi, novembre 22, 2024

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Bus Albayrac à Conakry :  Une bavette pour profiter de la gratuité due à coronavirus !

Pour faciliter la tâche aux citoyens dans leur déplacement depuis l’avènement de coronavirus en Guinée,  le président Alpha Condé avait annoncé que le déplacement dans les bus de la société « Albayrak » est gratuite à Conakry. Une gratuite conditionnée au port obligatoire des masques dans ces bus. Mais, apparemment, la limitation du nombre de places  pour éviter toute contamination n’avait pas été exigée jusqu’au bout. Conséquence ? Ces bus font le pleinde passager actuellement à Conakry.

Nous avons pris ce bus, lors d’un trajet pour aller à Kaloum. Aux environs de 10 heures, des citoyens étaient attroupés au rond-point Bambeto. Ils cherchaient des taxis pour rallier leur lieu de travail. Peu de temps après, un bus en provenance de Sonfonia, destination port autonome de Conakry stationne à l’arrêt bus. Immédiatement, des citoyens l’ont envahi dans des bousculades.

« Portez vos bavettes ! Portez vos bavettes ! Sinon, vous n’y avez pas l’accès. Personne ne monte ici sans arborer son masque » mettait en garde le contrôleur arrêté juste à la portière du bus.

À l’intérieur, on a retrouvé un nombre important de passagers. Des citoyens assis sur des sièges, d’autres arrêtés par manque de places. Ces derniers accrochés aux barres de fer transversales pour éviter des agitations.

Le port du masque était perceptible malgré certains réfractaires qui se hasardaient à les enlever complètement ou se contentent simplement de les tenir en main dès qu’ils montent .Le contrôleur ne cessait d’exiger le respect du port des masques. Il a même fait descendre un citoyen qui était averti mais a négligé la consigne.  Une sanction que des passagers ont salué.

« Le contrôleur a raison. Lui (le passager ndlr), il se prend pour qui ? C’est une règle, il faut la respecter » entonne un des passagers.

Notre parcours a été long à cause des bouchons et des arrêts intempestifs pour des descentes et des montées. Une chaleur suffocante dans le bus. Des passagers qui contiennent mal leur impatience  échangeaient sur divers sujets. Ils se faisaient des amis. D’autre étaient dans les mains de Morphée pour raccourcir les distances. Des cris, des pleurs de bébés retentissaient.

On a interrogé certains passagers.

Moi : Bonjour Madame ! Svp pourquoi avez-vous choisi de monter dans ce bus pour vous déplacer ?

Elle : Avec le bus, si on arrive à avoir une place, c’est plus confortable que lorsque tu es dans un taxi. Ensuite, quand je ne suis pas pressée, je monte aussi. Et la dernière raison, c’est quand je galère trop pour trouver de taxi » a expliqué Aissatou Sow passagère.

Cette dame lance un appel à ceux qui négligent le port des masques.

« On ne sait pas toujours si la maladie est là ou pas. Donc, vaut mieux porter les bavettes pour éviter la maladie, c’est mon conseil » a-t-elle lancé.

Si certains empruntent un bus à défaut de trouver un taxi, d’autres le font par manque de sous. C’est le cas de Thierno Mamoudou Diallo, élève en 12 année. Il ne rate jamais l’occasion

« Plus souvent, le bus arrive aux environs de 10 heures et demi. Et moi, dès 10heures, je cherche un coin pour l’attendre.  À son arrivée, je monte pour aller à Kaloum pour prendre des cours d’informatique » nous a-t-il dit souriant.

Souleymane Bah lui a cédé sa place à une personne âgée.

« Vous savez, dans le bus, nous trainons beaucoup dans les embouteillages car eux (bus) ils ne peuvent pas dévier les embouteillages, et les vieux peinent tellement à s’arrêter aussi longtemps » a-t-il justifié.

Thierno Amadou Bah est le contrôleur. Il explique comment il fait pour gérer ce monde chaque jour.

« Le point de départ, c’est Sonfonia-port de Kaloum. La gestion n’est pas facile. Nous rencontrons plusieurs difficultés dans la gestion des passagers. Il y a certains qui sont compréhensifs, d’autres non. Parfois, il y a même des gens qui, frustrés, viennent décharger leur colère sur nous, surtout quand je leur exige le port du masque. Mais, moi c’est mon travail. Je sensibilise de plus et si tu négliges, je te mets à la porte.  Je n’ai pas besoin d’argent pour ça. Je sillonne l’intérieur aussi de temps en temps pour vérifier, comme vous l’avez constaté » soutient-il.

Moi : Mais, malgré tout, il y a certains qui ne portent pas de masques ?

Contrôleur : Bien sûr ! Mais ça dépend aussi du monde qui est là. Ce n’est pas facile de faire appliquer ça à 100%, mais une fois que je t’aperçois et que je t’indexe là quand tu refuses de porter, tu nous laisses le bus. Parfois même, le chauffeur est obligé de garer le bus dans le but de faire descendre certains passagers qui sèment le trouble à l’intérieur et qui se disputent entre eux. Car on ne peut pas toucher quelqu’un. Il nous est même interdit cela. Nous sommes là pour eux. Mais, certains ne savent pas cela. Donc, pour éviter tout ça, on s’arrête et on t’exige simplement de descendre.

Moi : Vous faites combien de voyage par jour ?

Lui : Nous travaillons 8 heures par jour. Nous faisons deux voyages (Sonfonia-Port ×2) ce, à cause des embouteillages et des arrêts chaque fois qui nous fatiguent vraiment.

À propos du salaire qu’il touche, ce contrôleur se contente simplement de dire ceci « Nous gagnons quelques francs, nous nous débrouillons avec pour le moment. Ça c’est confidentiel » nous a-t-il répondu sourire aux lèvres.

Il nous a fallu près de deux heures pour arriver au port autonome de Conakry. Certains passagers sont descendus en cours de route pour continuer leur chemin.

Selon des témoignages des passagers, ces chauffeurs de bus roulent non seulement à vives allures, mais appuient parfois brusquement le frein aux arrêts.

      Un dossier de Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

 

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