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mercredi, avril 24, 2024

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Mont Gban à Bossou : Coronavirus a favorisé la naissance d’un bébé chimpanzé !

La famille des chimpanzés de la colline du mont Gban dans la sous-préfecture de Bossou enregistre la naissance d’un petit chimpanzé. L’une des quatre femelles a conçu.  Le mont Gban est une chaine de montagne qui se rattache des monts nimba par un corridor. La naissance de ce nouveau bébé chimpanzé est une très bonne nouvelle pour la communauté de la commune rurale de Bossou, et aussi pour la multiplication de ces mammifères menacés d’extinction.

Cette information a été confirmée par le directeur de l’institut de recherche environnementale de Bossou. Docteur Aly Gaspard Soumah a aussi signalé que ce nouveau bébé est une femelle, elle vient s’ajouter aux quatre femelles vieillissantes :

« C’est une très grande nouvelle qui nous donne beaucoup de joie, parce que comme vous le saviez, les chimpanzés de Bossou sont en état critique d’extinction. Il ne restait que 7 individus dans le groupe. Alors, si il y a eu naissance, cela vient en augmentation.» A introduit docteur Aly Gaspard Soumah, directeur de l’IREB.

Ce cadre nous a confié les raisons pour lesquelles ces chimpanzés sont en voie de disparition sur la colline Gban. Selon docteur Aly Gaspard Soumah la déforestation  est un des  principaux facteurs d’extinction de ces mammifères dans la sous-préfecture de Bossou.

« D’après les données issues des recherches, il y a plusieurs combinaisons de facteurs qui ont agi sur la décroissance du groupe. Le premier facteur, c’est la déforestation, parce que la forêt sert à abriter les animaux. Elle est aussi la cuisine chez les animaux. Alors, quand la forêt est grande, les conditions de vie sont bonnes, et à mesure que la foret se rétrécie, phénomène dû à la pression humaine, les conditions de vie  deviennent très précaires pour les chimpanzés » explique ce cadre

Comme deuxième facteur, il a cité la maladie des chimpanzés. En 2003, dit-il, une épidémie de grippe a fait 7 chimpanzés morts. On est passé de 19 à 12 Chimpanzés, explique-t-il

Toujours selon ce spécialiste, «  le troisième facteur, c’est l’isolement de la communauté des chimpanzés de Bossou, ceci à cause de la fragmentation de l’habitat. Avant, la forêt faisait un bloc continu, de Bossou jusqu’au Libéria. Donc, tout autours, il n’y a plus de forêt ; sinon que la réserve forestière de Bossou sur 320 hectares qu’on a réussis à mettre devant. Donc, ça fait un ilot de forêt isolés dans la savane, et cet isolement fait que les chimpanzés de Bossou n’ont pas de contact avec les autres groupes de chimpanzés des monts nimba. Vous savez, les échanges de membres sont très importants pour éviter le phénomène d’accouplement entre les chimpanzés de la même famille. Ces trois facteurs font que les chimpanzés de Bossou ne font que se rétrécir , c’est pourquoi on n’a aujourd’hui que 0 Individus » a confié le directeur de l’IREB.

Il a signalé que sur les quatre femelles, il y a trois qui sont dans la soixantaine et cela fait plus de 10 ans qu’elles ne se reproduisent pas, Car selon Aly Gaspard Soumah, pour éviter le phénomène d’accouplement entre les chimpanzés de la même famille, les femelles intègrent d’autres groupes de chimpanzés :

«Les trois mâles dans le groupe sont Fouaf, Zézé et fanwa. Donc, les deux premiers sont à peu près dans la quarantaine et tiennent bonet. Le dernier qui est Fanwa à 8 ans. Parmi les femelles vous avez Yoh, Fana et zilé. Ces trois-là, c’est déjà la soixantaine, elles ne peuvent pas se reproduire. La quatrième, c’est Fanlè qui est la seule femelle reproductrice. C’est elle qui a donné naissance au nouveau-né. Nous sommes en train de réfléchir au nom qu’il faut donner à ce bébé. Pour le moment, c’est difficile de dire qui est le père de l’enfant, la paternité on ne peut l’établir que sur la base des analyses ADN.

A l’heure actuelle, il y a deux mâles reproducteurs, c’est fouaf et Zézé qui peuvent s’accoupler. Soit Fanlè a dû s’accoupler avec son frère fouaf, soit avec Zézé. Bon dire qu’ils ne peuvent pas s’accoupler ensemble non pour autant, ils vivent ensemble, ils peuvent s’accoupler, parce que la structure du groupe des chimpanzés, c’est multi mâles, multi femelles. Donc, ils peuvent s’accoupler, mais comme la nature est généreuse, il y a des mécanismes de régulation qui font que pour éviter la consanguinité élevée dans le groupe qui est en relation avec le phénomène, il y a l’immigration des femelles pour aller intégrer un autre groupe de chimpanzés» a précisé docteur Aly Gaspard Soumah.

Le maire de la commune rurale à une autre explication sur la disparition des chimpanzés de la colline de Gban, selon Jean Mamy cette non-reproduction de ces mammifères est due au suivi régulier par les scientifiques et les guides qui font que ces primates ne se reproduisent pas.

«C’est un sentiment de satisfaction parce que depuis fort longtemps, on se posait la question de savoir comment le nombre de ces chimpanzés va s’augmenter, car au départ les chimpanzés étaient au nombre de 21. Avec les maladies, le nombre a diminué et ils sont restés 7. Alors, c’est maintenant qu’il y a eu naissance, toute la population est très satisfaite. Nous avons compris que ces chimpanzés là sont trop suivis, chaque jour du matin jusqu’au soir, ils étaient trop suivis. Donc, il faudrait qu’on trouve un temps libre pour ces mammifères. Donc, on peut dire que c’est à ce moment de la pandémie que les gens ne les suivaient presque plus. Ce qui a fait qu’ils se sont accouplés.  Alors que les chimpanzés ont le même comportement que les hommes, c’est des chimpanzés qui étaient presque de la même famille. Les frères et sœurs consanguins ne peuvent pas faire d’accouplements, c’était là le problème auquel les chimpanzés étaient confrontés » A laissé entendre Jean Mamy le numéro 1 de la commune rurale de Bossou.

Et de  compléter: ‘’Nous voulons organiser le baptême de ce bébé chimpanzés et ça sera une très grande fête ici dans la commune rurale de Bossou, à l’issue de cette fête, il faut qu’on attire l’attention de nos partenaires, pour qu’ils laissent le temps à ces chimpanzés, alors d’organiser les visites deux fois par mois ou une fois dans la semaine’’ a conclu le maire.

Selon Aly Gaspard Soumah, le directeur de cet institut, des dispositions ont été prises pour entretenir ces chimpanzés de Bossou

«La première disposition, c’est la suspension de toutes les activités éco-touristiques depuis que la maladie a éclaté, en plus de cela, nous avons décidé que tout le monde porte des masques obligatoires aussi bien les touristes que les chercheurs. Il est aussi interdit de faire la défécation dans la foret » a signalé le directeur de l’institut.

De retour Bossou sous les pieds de la colline Gban, Jean François Mamy pour couleurguinee.com

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