La polémique a enflé cette semaine autour du livre de K2 sur l’arrestation de Alpha Condé en 1998 à la suite de l’élection présidentielle, livre dans lequel il cite nommément le premier ministre Ibrahima Kassory Fofana et le député Goureissy Condé comme étant les principaux responsables de l’arrestation de l’actuel président de la République
Avant de situer les responsabilités, il convient de s’arrêter tout d’abord sur le titre qui lui-même pose problème surtout le mot arbitraire qui , dénote le partis pris de l’auteur. Mais la principale responsabilité, il faudra la mettre à l’actif de la maison d’édition. Quand on édite un livre de témoignages, il est impératif de s’entourer de toutes les précautions à commencer par interroger les personnes citées dans les livres d’autant plus qu’elles sont vivantes ON N’EDITE PAS UN LIVRE COMME ON PUBLIE UNE TRIBUNE. L’autre point sur lequel je voudrais attirer l’attention de l’opinion, c’est ce créneau qui a été ouvert tous les mercredis dans un hôtel de la place où la Guinée produit hebdomadairement de nouveaux écrivains que ces derniers s’empressent de rajouter à leurs CV .Se pose alors la question qui mérite d’être débattue : Est-ce qu’on peut se dire Écrivain quand on publie a compte d’auteurs ? La réponse est non .On peut par contre dire qu’on a publié un livre voire des livres mais se dire Écrivain c’est à la limite désacraliser cette profession
A titre d’exemple le Magazine Jeune Afrique recrute souvent des écrivains mais le premier critère mis en avant c’est celui de n’avoir pas publié à compte d’autre .C’est tout dire …..!!!
Partout dans le monde où l’honnête intellectuelle existe encore on a cette pudeur de ne pas se proclamer Écrivain avant d’avoir produit une ou des œuvres reconnues et saluées. Tierno Monenembo est un écrivain, William Sassine l’était de même que Saidou Bocoum, Thierno Djiby Thiam, Alioum Fantoure, Libar Fofana etc…
L’interdition de circulation du livre est une bonne décision c’est la posture à adopter en pareille circonstance lorsqu’un livre suscite la polémique mais cela met à nu les carences de l’Etat sur la question du livre, celui-ci n’a pas profité de Conakry capitale mondiale du livre pour déblayer le secteur
L’Etat doit absolument donner les moyens aux maisons d’édition, cela passe par l’octroi à celles-ci du marché
L’édition des livres scolaires et les bénéfices engrangés permettront aux éditeurs de publier des romans, de la poésie, des Nouvelles, des essais et autres témoignages et payer des droits d’auteurs aux écrivains
C’est une expérience réussie en Côte d’Ivoire pourquoi pas en Guinée ?
Ibrahima Balaya
Président du Forum Civil Guinéen
Consultant en communication