La gare routière située à proximité du rond-point Kagbelen dans la commune de Dubreka assure le transport de plusieurs passagers. Coyah, Kindia, Labé, Mamou, Fria et Boké sont les trajets que les chauffeurs parcourent.
Alphadio Bah roule entre Conakry-Labé. Il affirme qu’à la sortie pour chaque voyage les chauffeurs paient ce qu’ils appellent le « droit de voyage » aux syndicats. Ces derniers exigent dorénavant une augmentation au droit habituel. Une nouvelle qui irrite ces conducteurs.
« Avant, un taxi familial de 9 places payaient 40 000 fg comme droit pour aller à l’intérieur. Et si c’est 6 places, c’est 25 000fg ou 30 000fg. Ce temps, le transport était à 120 000 fg pour aller à Labé. Maintenant, les syndicats nous demandent d’augmenter le droit comme le transport n’est toujours pas revenu où il était. Alors qu’il y a trop de barrages sur la route » déclare ce chauffeur
Ces transporteurs disent qu’ils portent un fardeau lourd lors de chaque voyage. D’ailleurs, voyager la nuit est synonyme de risque entonnent-ils.
« À commencer par les syndicats les agents de brigades mobiles sur la route et le mauvais état des routes. Nous demandons aux autorités de nous aider. Les syndicats doivent travailler en harmonie avec les agents qui sont sur la route pour qu’il y ait la sécurité. Actuellement, on ne voyage plus la nuit. Les passagers même ont peur de partir la nuit à cause de l’insécurité. Quand tu prends des passagers, tu te demandes comment tu vas arriver à destination. Et voilà l’état de dégradation des routes et les agents avec des barrages intempestifs. Tu vas beaucoup dépenser et arriver là-bas, tu n’aura pas beaucoup de sous comme recettes parce que rarement tu pars sans faire rentrer ton véhicule au garage avant de te retourner » explique-t-il
Avant l’avènement de coronavirus le prix du transport Kagbelen-Labé était fixé à 120 000 fg déclare Alphadio Bah. Mais, l’avènement de coronavirus a tout changé
« Au moment où on partait clandestinement avant la levée des gestes barrières, on parlait de 250 à 300 000 fg. Mais, pour le moment, on part à 160 000fg » dit-il
Pourquoi le transport n’est pas revenu à la normale comme avant ?
« C’est à cause de l’état de la route. Il y a trop de barrages sur la route. Nous demandons à l’Etat de lever ces barrages énormes. Nous ne disons pas de tout lever, mais qu’ils laissent les barrages qui existaient avant comme Bangouya et qu’ils renforcent surtout la sécurité sur la route » plaide-t-il
Mamadou Aliou Barry un autre chauffeur de renchérir
« D’ici Kindia, il y a 6 barrages : Coyah, Kaka, Bangouya (2 barrages), Labota, Sabouya à la rentrée de Kindia et ainsi de suite. Partout où tu arrives, forcément tu vas payer. C’est à cause de cela que le transport ne peut pas revenir comme avant sinon on ne gagnera rien » mentionne-t-il.
Dans ce parc, on retrouve des rabatteurs. Ceux-ci cherchent des passagers pour les chauffeurs. Alphadio Bah explique qui sont-ils et comment les chauffeurs travaillent avec eux.
« Ce ne sont pas des rabatteurs, ce sont des chauffeurs chômeurs mais ils sont connus sous les noms de rabatteurs. Nous quand nous changeons ici, on connaît que ce sont nos amis. Nous n’avons pas de sommes fixes à leur donner. Ça dépend de votre relation. Donc, tu les arranges en fonction de la rentabilité de ton voyage et de ta volonté » argue-t-il
La mauvaise nouvelle, les travailleurs dans cette gare sont menacés de déguerpissements par les autorités en charge des Travaux publics. Chose qui préoccupe chauffeurs et syndicats. Abdoulaye Bah Alias Kolipé est membre du syndicat des transporteurs. Il est aussi chef de ligne Kagbelen-Coyah
« Actuellement nous n’avons pas de place ici parce qu’ils ont dit bientôt qu’ils vont mettre un pont. Ils ont même annoncé la pause de la première pierre des travaux. Comme vous l’avez constaté, ils ont planté partout des piquets. Quand, ils réalisent le pont on sait automatiquement qu’on va quitter ici. L’Etat n’a qu’à nous aider à avoir de la place car c’est un grand carrefour ici. C’est ici la rentrée et la sortie dit-on principale de tous les véhicules » dit-il .
À la question relative à la réclamation faite par les syndicats pour l’augmentation des droits de voyage ce chef de ligne répond
« C’est cela qu’ils vous ont dit ? Alors ils n’ont qu’à vous expliquer mieux là-bas ! » s’est-il énervé.
Mamadou Aliou Barry a un taxi Renault 21. Lui ne considère pas cet endroit comme une gare routière. Et pour cause !
« Il n’y a pas de toilettes, il n’y a pas de mosquées. Donc, ce n’est pas une gare voiture, mais c’est un passage » estime-t-il
Autre difficulté rencontrée par ces chauffeurs, c’est la rareté des passagers.
« Actuellement, on peux faire une semaine ici sans qu’on gagne des passagers » témoigne un autre chauffeur.
Un dossier de Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com