12.7 C
New York
vendredi, avril 19, 2024

Buy now

spot_img

Kankan : Une diplômée de l’Université guinéenne a choisi un job exceptionnel

A Kankan, parler du VIH/SIDA n’est pas une chose évidente. C’est un sujet si tabou, que le simple fait d’en parler déclenche la psychose dans les esprits

Par contre, dans les établissements qui abritent les belles de nuit, certaines langues se délient.

Aux environs de minuit cette semaine, au cours d’une visite d’investigation sur l’esplanade du Motel Makona situé dans les profondeurs du quartier Bordo, nous avons fait la rencontre de mademoiselle M K.

Elle arbore sa jupe mini et un haut en décolleté, cette demoiselle dit être originaire de Conakry et diplômée en sociologie, fruit de l’université de Kindia.

N’ayant jamais trouvé d’emploi, elle est venue à Kankan, loin de ses proches, pour se lancer dans une carrière de travailleuse de nuit.

« Je viens de Conakry, j’ai fini mes études, j’ai fait la sociologie à Kindia. Je suis venue à Kankan il y a de cela 6 mois maintenant. Nous sommes nombreuses ici, on se débrouille dans cette activité. Si nous faisons ça, c’est parce qu’il n’y a pas de travail. Tout le monde sait que les Guinéens souffrent beaucoup. Nous n’avons pas un bon président, ni un bon gouvernement. Après les études, les parents sont pauvres, ils ne peuvent pas continuer à nous prendre en charge. C’est ce qui nous pousse à venir travailler ici. On n’a pas trop le choix. Sinon, aucun parent ne serait heureux de savoir que sa fille, après les études, vend son corps. Si je gagne d’autres opportunités de travail, je vais abandonner »  a-t-elle promis.

Même si la pandémie du VIH  passe inaperçue ces derniers temps à cause de l’autre virus, celui de la Covid19, M-K nous assure que jamais, elle ne baisse la garde comme le font certains membres du groupe.

« Nous achetons tous des paquets de préservatifs. Parce que nous travaillons dans des chambres de motels privés. Dans tous les motels de Kankan, c’est comme ça. Mais, certaines filles, à cause de l’argent, acceptent sans préservatif. Quant à moi, jamais s’il ne porte pas un préservatif. Parce que, je tiens à ma santé avant tout », Nous a-t-elle assuré.

Sans avoir fait son test de dépistage, M K, croit dur comme fer, qu’elle n’est pas porteuse du virus du Sida « Moi je n’ai pas le VIH, je suis sure de moi que je ne l’ai pas. Mais, il y en a d’autres qui l’ont ici mais elles refusent de se faire soigner. Certaines ONG viennent faire des tests ici. Plusieurs sont testées positives, mais elles refusent d’aller se faire soigner. Même quand on leur explique discrètement et qu’on leur donne les contacts des médecins, elles refusent de partir suivre les traitements. Mais, on se connaît ici très bien entre nous », Nous a-t-elle confié.

A défaut de nous donner des statistiques, Dr Sampou Mamy, point focal VIH sida à l’hôpital régional de Kankan tire la sonnette d’alarme

«  Cette maladie n’est écrite sur le front de personne. C’est uniquement à travers le test, qu’on peut savoir son statut sérologique. Nous n’avons pas encore mis au point les statistiques à livrer sur l’évolution de la pandémie à Kankan. Mais, puisque nous constatons que la plupart des gens restent à la maison et ne viennent pas vers les structures sanitaires, ça devient un problème et vous allez constater aujourd’hui que la courbe d’infection et de contamination du VIH n’a pas tendance à baisser chez nous » prévient-elle.

                                                                              Par Mariame Siré Traoré  pour couleurguinee.com

AUTRES ACTUALITÉS

- Publicité -spot_img

PUBLIREPORTAGE