La commune rurale de Karifamoryah, située à 6 km de Kankan, fonctionne ces derniers temps au rythme d’une crise. Rien ne va présentement entre l’exécutif communal et les conseillers communaux. Ces derniers décident de ne plus reconnaître le bureau exécutif de la Mairie et sollicitent auprès de l’autorité préfectorale son remplacement.
Les 15 des 23 conseillers communaux justifient cette décision, par une gestion opaque du Maire-député Abdoul Kaba et le manque de transparence dans la gestion des fonds de la commune. Dans un courrier en date du 30 décembre 2020, adressé par ces conseillers au Préfet de Kankan dont nous avons copie, il est mentionné entre autres à la quatrième page : « le seul but de notre combat étant le bon fonctionnement de la Commune dans l’intérêt supérieur de la population qui nous a élu, nous les 15 conseillers signataires du présent compte rendu, décidons de ne plus reconnaître l’autorité du Maire ; ni celles de ses adjoints. En conséquence, nous demandons simplement leur remplacement pour : absence récurrente du maire ; incapacité des adjoints à organiser des sessions à l’absence du Maire, à faire un compte rendu fidèle des activités, bref à assurer l’intérim sur la base de la continuité des services publics », peut-on lire.
Dans le même courrier, les conseillers municipaux sollicitent auprès du Préfet la révocation des commis de l’Etat auprès de la Mairie qui soutiennent le maire dans cette aventure « dévastatrice » de la commune et qui n’honore pas l’administration publique qui voudrait bien « gouverner autrement ».
Selon Almamy Malick Mara, conseiller communal que nous avons interrogé et porte-parole des frondeurs, il est reproché au Maire et ses adjoints, la non organisation des sessions communales. « Depuis notre prise de fonction à nos jours, la commune n’a organisé que 2 sessions en lieu et place de 8 pour les deux ans comme le recommande la loi. Nous voulons la destitution de l’exécutif communal » nous a-t-il confié
Par Mariame Siré Traoré pour Couleurguinee.com