Accueil Economie et société Gbessia-Cité de l’Air : Un déguerpissement musclé qui fait couler des larmes

Gbessia-Cité de l’Air : Un déguerpissement musclé qui fait couler des larmes

Ce samedi 06 mars, déception et émois chez les citoyens qui avaient leurs domiciles près des rails au quartier appelé Cité de l’Air situé à Gbessia dans la commune de Matoto. Ils ont passé la nuit à la belle étoile. Les bâtiments ont été cassés dans la journée du vendredi par l’équipe du ministère de la ville et l’aménagement du territoire. Les victimes dénoncent un manque d’information de la part des autorités chargées de la casse.

« Il n’ont même pas donné le temps aux gens pour qu’ils puissent sortir leurs objets. Ce qui s’est passé ici est vraiment déplorable. C’est à l’autre côté à Fafigaya qu’ils avaient marqué des bâtiments, ici ce n’était pas marqué. On avait l’espoir nous qui habitions par là. Mais hélas » regrette Mohamed Soumah stagiaire en ingénierie. Il dit avoir trouvé  un logement. Il se heurte cependant aux dures réalités des prix du loyer

« On me dit 150 000 fg par mois et l’avance est fixée à 1 ans 6 mois. Ce qui peut atteindre les 2 700 000 fg. Où je vais enlever cette somme là » se demande-t-il.

Aicha Soumah mère de 5 enfants a observé impuissant la démolition de sa maison. Entourée de ses enfants ce matin elle s’est exprimée en ces termes.

« Ils nous ont surpris ici hier. On n’était pas au courant. Difficilement, même on a pu faire sortir nos objets dans nos maisons. Certains même ont été démolis avec nos bâtiments. C’est difficile pour nous » s’écrie-t-elle.

En 2014, le gouvernement aurait dédommagé ces habitants dans cette partie de Conakry. Mamadou Billo Bah père de famille confirme l’information. Il entonne cependant que la somme était dérisoire.

« La somme là ne servait à rien. Ça ne valait même pas le prix d’une petite parcelle à plus forte raison une maison » a-t-il fait savoir.

Sadio Barry s’est aussi lamenté

« On sait tous que la terre appartient à l’Etat. Nous, on a fait ici presque 30 ans. On a une grande famille, on se demande vraiment où trouver un abri. À notre souhait, l’Etat ne devrait pas nous laisser comme ça dans la rue » se désole-t-il.

Madame Aïssatou Barry est aussi victime de cette casse. Elle dit avoir perdu son mari il y a des années. Depuis, elle prend la charge de sa petite famille. Et voilà hier elle s’est vu délogée par les autorités. Elle n’en revient pas.

« L’année dernière, un étage était tombé sur ma fille au quartier petit Simbaya et elle est décédée. Le propriétaire de cet immeuble ne nous a pas dédommagés, rien. Par la suite  Je suis venue par-là trouver un logement avec mes enfants. J’ai payé une avance de 1 an. Cela n’est même pas arrivé à terme ils viennent casser nos maisons. Je n’ai plus rien maintenant. On n’a pas où aller. On est obligé de dormir en attendant à la belle étoile » se lamente-t-elle.

           Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

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