La gestion, la vulgarisation et la valorisation du football féminin n’a jamais été une priorité pour les responsables du football guinéen.
La Guinée étant l’une des initiatrices de la pratique du football par la gente féminine se trouve reléguée au dernier rang par manque de stratégie.
Dans un passé très récent, en 2011 précisément, la sélection féminine de Guinée avait obtenu avec brio sa qualification pour participer à une CAN de sa catégorie. Mais malheureusement, elle n’a pas participé par faute d’accompagnement de l’État guinéen alors que le ministre des sports d’alors était un ancien footballeur international à l’occurence Aboubacar Titi Camara.
Si cette génération était considérée comme celle qui pouvait faire l’unanimité de persuader, parents et pratiquantes à s’investir dans le foot féminin, elle fût être enterrée vivante. Avec ce retrait de cette sélection, la Guinée est suspendue de participer à toutes les compétitions de la CAF pour deux éditions. La commission du football féminin de la fédération guinéenne de football dirigée en ce moment par docteur Zalikatou Diallo s’est battue avec les membres du comité exécutif de la feguifoot d’alors pour alléger la sanction afin de pouvoir organiser des compétitions sur le plan national dans l’espoir de participer à celles continentales et internationales. Le championnat coupe nationale organisé en forme d’animation se poursuit jusqu’en 2014. Malgré les multiples facettes de cette compétition, elle a permis tout de même à la Guinée de présenter une équipe compétitive aux éliminatoires de la CAN senior. Cette sélection piloté par Cécile Kourouma a été éliminée par le Sénégal au stade de la mission à Kaloum aux épreuves de tir aux buts au terme d’un nul d’un but partout en aller-retour. Cette édition de 2014 est la dernière organisée par la fédération guinéenne de football à ce jour.
L’association des entraîneurs et clubs de football féminin dirigé par Mouminy Camara a plusieurs fois tenté de relancer cette discipline en organisant des compétitions un peu partout en Guinée mais n’est jamais parvenu par manque d’accompagnement des autorités à tout les niveaux.
De la sélection junior dame pour les éliminatoires de la coupe du monde, laminé et ridiculisé à Conakry en 2018 par le Nigeria, de celle cadette en 2020 en passant par les U20 de 2020 aucune n’est parvenue à atteindre l’objectif par manque de compétition en jambes.
L’arrivée de l’équipe dirigeante actuelle de la feguifoot en 2017 a suscité assez d’espoir pour la relance du football féminin en Guinée. Mais au regard de ce qui est visible sur le terrain, c’est comme si la question du football féminin n’a jamais été évoqué aucours d’une rencontre du comité exécutif de la fédération guinéenne de football comme priorité.
L’un des objectifs de la FIFA est de rehausser le niveau de la pratique du football par la gente féminine d’ici 2030 et cela passe forcément par l’exigence de sa valorisation au niveau des associations affiliées. C’est ce qui a obligé la feguifoot à enclencher une vaste campagne de recrutement des footballeuses depuis 2018 par la direction technique nationale. C’est un pas mais très insignifiant par rapport au besoin et à l’attente des résultats.
Dans son plan de relance des activités la FIFA a accordé des subventions à toutes les fédérations nationales dont celle du développement du football féminin. Conscient des justificatifs à faire au terme de l’exercice sportif annuel la feguifoot était dans l’obligation de créer la ligue guinéenne de football féminin.
Mais la grosse question que de nombreux observateurs se posent est celle de savoir comment démarrer le championnat national ligue 1 et 2 dans un bref délai alors que les équipes qui doivent competir ne sont jusqu’à présent pas en place. Dans l’incertitude de leur avenir dans le football guinéen, plusieurs footballeuses ont accroché les crampons pour faire d’autres activités. C’est le cas de Aïssata Kanté à ce jour arbitre assistante FIFA, Marliatou Baldé devenu journaliste sportif, Ivone Mara, entraîneuse, … La liste est longue.
À vous lecteur de comprendre et d’apprécier la suite…
Abdoul Aziz Sow, journaliste sportif et éducateur de football.