Accueil Echos de province Pita : Les forêts classées menacées d’extinctions

Pita : Les forêts classées menacées d’extinctions

« Le domaine dédié à l’environnement à Pita se porte plus ou moins bien ». Réponse de Madame Diamilatou Diallo, la directrice préfectorale de l’environnement des Eaux et Forêts de Pita. Elle répondait à une question relative à l’état des lieux de l’environnement dans cette Préfecture. Elle révèle que ce domaine se dégrade de nos jours.  Dans la commune urbaine, les dégâts causés par les hommes sur l’environnement sont visibles. Les forets classées se rétrécissent comme peau de chagrin. On coupe et  on construit en maison en dur, avec un mépris total pour la verdure. Cela est visible. Et la directrice préfectorale de l’environnement sait de quoi il s’agit.

« Avec la croissance démographique, ce n’est pas facile de gérer la nature. Plus, il y a des personnes, plus il y a la pauvreté qui se ressent et tous ceux-là vont vers l’environnement pour la coupe abusive des bois pour les fours à charbon, ou pour les fours à briques. Tous ces éléments occasionnent la désertification dans la préservation de l’environnement » explique-t-elle.

L’autre constat c’est le tarissement du lac Oustouya considéré comme un lac historique pour la commune urbaine de Pita. Aujourd’hui, une partie importante du lac a été occupée par des maraîchers.

« Le lac servait vraiment beaucoup. Depuis que je suis là, il n’y a pas mal de personnes qui sont venues pour observer l’état actuel de ce lac parce qu’il y a eu assez de dégradations autour. Les maraîchers font leurs activités ici, il y a eu même certaines parcelles aux alentours qui ont été vendues par on ne sait qui ? Alors, un fois, je me suis vu avec la mairie pour aller voir les lieux. On a observé l’occupation anarchique de ce lac par des maraîchers. Et on a décidé de faire déguerpir les gens qui occupent les lieux et cherche à aménager le lac par un reboisement. Mais, malheureusement, on n’a pas les moyens. Il y a même des gens qui étaient venus voir les lieux pour faire des étangs piscicoles, Mais il n’y a pas eu de suite encore. Et vu que rien n’a été fait, ces maraîchers sont revenus encore. On a fait des sensibilisations au niveau des collectivités pour que les gens changent de comportement. Vous savez, il y a des codes de l’environnement et les codes forestiers que nous, nous détenons pour sanctionner aussi » a dévoilé la spécialiste en environnement.

L’autre difficulté, c’est le déficit de gardes forestiers aussi appelées chef cantonnement pour veiller à la forêt. Il y a aussi le manque de formation des agents.

« Les conservateurs sont toujours auprès des citoyens, mais ce n’est pas facile parce que le personnel est insuffisant. Beaucoup d’entre eux sont à la retraite et n’ont pas encore été remplacés. Et les gardes forestiers aussi n’avaient pas le niveau. Maintenant, au niveau de notre direction, on s’est proposé de faire des formations pour améliorer leur niveau pour mieux gérer ces forêts. On les a formés sur les thèmes de la bonne gouvernance, de la lutte contre cette dégradation. On leur a expliqué comment retrouver un cas de feu de brousse suivant la direction du vent… » Poursuit-elle.

Cette responsable de l’environnement dans la commune urbaine Pita nous a aussi fait le bilan du reboisement pour l’année 2021.

« 24 000 plants toutes espèces confondues (les plants locaux et exotiques : les Mélina, les Prunus, les acacias, les tecks, les lengués, l’acajou) ont été mis sur terre sur 21, 38 hectares dans les 12 collectivités » a-t-elle fait savoir

À propos de la situation de la forêt classée de Pita, dame Diamilatou s’est exprimée

« On a 11 forêts classées dans la préfecture de Pita. Mais, elles se sont beaucoup dégradées compte tenu de la pression démographique. Parce qu’il y a certains qui font la coupe pour des écorces et d’autres pour des lianes, la coupe abusive pour des utilités domestiques etc…Et je vous confie qu’habituellement on semait le maïs au mois de mai à partir du 15 mais cette année on n’a pu semer qu’au mois de juin. Voyez-vous le retard. Et je crois que beaucoup ont tiré des leçons. Parce que s’il n’y a pas d’eau il n’y aura pas l’agriculture » a conclu cette actrice de l’environnement.

A Pita, par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

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