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vendredi, avril 19, 2024

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Transition : quelques erreurs du passé de la Guinée que le CNRD doit éviter

Le CNRD nous a dit depuis les premières heures de sa prise du pouvoir en Guinée, qu’il ne tombera pas dans les erreurs du passé. Depuis cette annonce beaucoup de Guinéens qui prennent la parole soit à leur nom personnel, soit au nom de partis politiques ou d’organisations de la société civiles qu’ils représentent, conseillent à la junte du Colonel  Mamady Doumbouya d’éviter de tomber dans les erreurs du passé. Ce qu’i faut remarquer c’est que personne n’a encore  tenté d’identifier ces erreurs du passé pour les mettre sur la place publique afin de permettre à la junte de les éviter.

Selon le dictionnaire l’erreur est l’acte de l’esprit qui tient pour vrai ce qui est faux et inversement, c’est l’état d’une personne qui se trompe.

Les guinéens ont commis des erreurs  voir même des fautes de l’indépendance à nos jours. La faute selon le dictionnaire, est le manquement à la règle morale, au devoir. Ces erreurs et fautes que nous les guinéens avons commises et que nous continuons à commettre, ont rendu notre pays malade d’une très longue maladie qui a commencé depuis notre  indépendance il y a 63 ans.

Pour traiter et guérir la Guinée malade  qui est une patiente dont la maladie est chronique très compliquée, nous devons poser cette fois -ci doucement sans précipitation, un  diagnostic adéquat, chercher les véritables causes profondes de la maladie, prescrire les ordonnances éfficaces et passer aux soins. Ce processus puisque nous avons aujourd’hui l’opportunité de le faire avec le CNRD, doit nous requérir le maximum de temps nécessaire pour guérir notre pays de ses maux.

Pour revenir aux erreurs du passé qui vont être répertoriées dans le cadre du diagnostic essayons d’énumérer quelques –unes qui semblent être  essentielles.

1-      La banalisation de la vie et des biens du guinéen

Conséquences : Tous les régimes qui se sont  succédé  ont systématiquement violé les droits de l’homme, ils ont tué, blessé, détruit des biens des citoyens dans une impunité totale qui continue à persister jusqu’ici. Il n’y a eu aucun jugement en 63 ans en faveur  des victimes de tous les régimes que nous avons connus.

Piste de solutions : Pour cette fois-ci juger les dignitaires du régime défunt, condamner les coupables et relaxer les innocents. Réactiver et traiter les anciens dossiers  du camp Boiro des victimes de Juillet 1985, de 2006-2007,  celui des massacres du 28 Septembre 2009, de Zogota et des tueries et autres dues aux violences électorales de 2O18 et de 2020.

2-      La faveur accordée  au  candidat Alpha Condé au détriment des autres lors des présidentielles de 2010 organisées par la junte de la transition de l’époque

Conséquences : Un candidat non méritant a été élu, des émeutes ont éclatées et la répression a fait de nombreux morts, de blessés et d’importants dégâts matériels et voilà  que le déclaré élu a déçu tous les espoirs pour s’ériger en dictateur et déprédateur de l’économie  pour nous conduire à la catastrophe que nous vivons actuellement.

Piste de solutions : Créer les conditions d’élections libres et transparentes acceptées de tous pour que les résultats des urnes reflètent réellement le vote des populations.

 

 

3-    L’organisation en 2010 des présidentielles avant les législatives

Conséquences : Le président élu a eu la possibilité de forcer en utilisant des méthodes contraires à la lois, pour avoir la majorité au parlement qu’il a caporalisé et manipulé durant tout son règne.

Piste de solutions : Faire élire l’assemblée nationale, organiser les élections locales avant de passer aux présidentielles

4-    La nomination par les différents régimes surtout celui de  Alpha Condé de gouvernements aussi pléthoriques qu’inefficace tintés de politique, d’ethnocentrisme, de régionalisme et de clientélisme pour faire des récompenses.

Conséquences : Mauvaise gouvernance et utilisation fantaisiste des ressources qui auraient pu servir au développement du pays.

Piste de solutions : Réduire le nombre de départements ministériels au minimum entre 15 et 20 avec des directions nationales.

Exemples :

Un ministère de l’Economie et des Finances, du plan et de la Coopération avec des directions nationales du plan, du budget, de la coopération etc.;

Un ministère de l’économie rurale avec des directions nationales de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des eaux et forêts et de l’environnement

5-   La culture qu’ont les guinéens de considérer que tout dirigeant, qu’il soit élu ou nommé, a le droit de disposer et d’en faire ce qu’il veut des lois  et des biens du pays ou de la circonscription ou du service qu’il dirige.

Conséquences : Nos dirigeants à tous les niveaux, politique, social  administratifs et économiques deviennent facilement des dictateurs  que nous contribuons nous-mêmes à fabriquer.  Ainsi ils font du bien commun et des lois du pays ce qu’ils veulent.

Piste de solutions : Sensibiliser les populations pour leur faire comprendre que les dirigeants ont le devoir absolu de les servir et non le droit de se servir d’eux,  des biens  et des lois du pays à leurs à des fins ethniques, familiales ou personnelles.

6-   L’observation sans limite de la tolérance et de l’impunité à l’endroit de chaque régime qui tombe sans jamais juger les dignitaires  coupables.

Conséquences : Chaque nouveau régime est ainsi  encouragé à violer la loi et à faire des dérives et de la gabegie sachant que l’impunité lui  est garantie à l’avance.

Piste de solutions : Procéder après la chute de chaque régime au jugement des dignitaires coupables de crimes et de délits économiques pour donner un signal aux  dirigeants du nouveau régime qui s’installe

 

7-   La concentration de l’ensemble des pouvoirs politique, administratif  et financier dans les mains d’une seule personne appelé  Président  de la république.

Conséquences : Il est le seul décideur, il nomme comme il veut et qui il veut à tous les hauts postes  de l’administration, des forces de défense et de sécurité etc. Ainsi il a la pleine possibilité de faire de l’ethnocentrisme, du copinage, de la corruption de la caporalisation des institutions républicaines et même religieuses. Il devient facilement un dictateur.

Piste de solutions : Instaurer un régime parlementaire à la place de celui présidentiel que le pays a toujours connu pour permettre à l’assemblée nationale de mieux contrôler l’exécutif. Réduire au minimum les pouvoirs du président de la république pour renforcer les institutions républicaines et les pouvoirs régionaux

8-   La concentration de tous les pouvoirs politique, administratif, économique et financier dans la capitale avec abandon total des régions qui sont toujours mises devant des faits accomplis.

Conséquences : Les régions qui auraient pu être des pôles de développement  et qui auraient retenu  de nombreux jeunes candidats à l’exode rural et à l’émigration, sont abandonnées à elles-mêmes sans moyens de développements et ravitaillent continuellement la capitale, les grandes villes et l’extérieur du pays  en vagues de jeunes à la recherche du bien -être. L’intérieur du pays se vide continuellement de ses bras valides pour créer dans les villes, des masses de chômeurs très difficiles à gérer.

Piste de solutions : Le CNRD doit consulter les couches sociales dans les régions avant de finaliser la charte de la transition.  La nouvelle constitution qui va se mettre en place ferait mieux de fédéraliser le pays, rendre les régions autonomes, faire élire les gouverneurs avec  des conseils de gouvernorat délibérants. Repartir le budget national entre les régions en tenant compte de leur population et de leur étendue pour que chacune d’elle s’occupe de son propre développement. Elle doit prévoir la nomination par chaque  gouverneur des préfets et des sous-préfets dans sa région et faire élire des parlements régionaux qui alimenteront l’assemblée nationale.

Le gouvernement central va s’occuper seulement  des projets qui concernent à la fois deux ou plusieurs régions

9-   Le silence coupable  et la complicité souvent active  de la société guinéenne et surtout de la justice du pays devant les dérives ethnocentristes, régionalistes, affairistes et corruptives  des  politiciens et des pouvoirs qui se sont succédés à la tête du pays.

Conséquences : Les dirigeants se sont permis de faire toutes les dérives, violations des lois de la république, des droits de l’homme, utilisation de l’ethno stratégie, du régionalisme, de la corruption et détournements des ressources qui devaient servir au développement du pays.

Piste de solutions : Sensibiliser la population pour l’amener à surveiller et à dénoncer les comportements indélicats des dirigeants qui dérapent et mettre en place une justice indépendante non inféodée

 

10-L’utilisation abusive en violation de la loi des biens humains, matériels et financiers de l’Etat par chaque parti au pouvoir lors des élections tant locales que nationales.

Conséquences : Les caisses de l’Etat se vident à chaque échéance électorale et les populations en font les frais par une hausse du coût de la vie due à l’augmentation fantaisistes  des impôts et taxes par les gouvernants. Les partis candidats n’ont pas les mêmes chances pour les élections.

Piste de solutions : Appliquer la loi et sanctionner tout parti au pouvoir qui utilisera les biens de l’Etat dans une campagne électorale

11-La création et la mise en place d’institutions républicaines aussi pléthoriques que budgétivores rien que pour récompenser des amis et des clients.

Conséquences : Dilapidation des ressources alourdissement du fonctionnement démocratique.

Piste de solutions : Appliquer la loi et sanctionner tout parti au pouvoir qui utilisera les biens de l’Etat dans une campagne électorale

 

Voilà quelques erreurs  que j’ai pu répertorier avec  leurs conséquences. J’invite chacun de mes compatriotes à réfléchir pour rendre la liste exhaustive pour aider le CNRD à mieux connaître les erreurs du passé qu’il promet d’éviter.

 

Elh Ibrahima Diallo

Agent de développement

Tel : 622 40 05 15

 

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