Quelle nouvelle constitution il faut pour la Guinée ? Professeur Salifou Sylla ancien ministre de la justice et membre de la commission d’élaboration de la loi fondamentale en 1990, a abordé cette question ce jeudi 23 septembre 2021. C’était dans l’émission « Mirador » chez nos confrères de FIM FM. « Actuellement tout le monde parle. On est dans une sorte d’euphorie. On sent que toute la population avait quelque chose à dire. Ne faut pas s’en dormir à ça » conseille-t-il avant d’inviter les guinéens à la retenue
Par ailleurs, cet ancien ministre indique que toutes les constitutions devront reposer fondamentalement sur la loi et également devraient répondre à la mobilisation des guinéens, des discussions. « J’aimerais que les guinéens discutent. Vous savez quand nous avons été chargé d’élaborer la loi fondamentale en 1990. Qu’est ce que nous avons adopté comme démarche ? Nous avons écrit à tous les guinéens de l’intérieur comme de l’extérieur. Avant de commencer faites-nous de propositions. Quand nous avons reçu ces propositions nous avons élaboré un avant-projet que nous les avons soumis encore. Nous les avons demandé des propositions sur les modifications qu’ils veulent qu’on fasse. Nous avons reçu les différentes contributions. C’est à la suite de cela que nous avons élaboré le projet de la loi fondamentale qui a été soumis CMEREN ,au gouvernement et également au guinéens dans l’ensemble du territoire national. Et nous avons demandé à ce que les membres de notre commission aillent débattre de tout cela, dans les communes, les préfectures et dans les ambassades. Et c’est à la suite de ça que le projet a été soumis au référendum » a-t-il expliqué.
Le référendum est considéré comme étant l’expression de la démocratie, estime Professeur Salifou.
« Le référendum peut être démocratique comme il peut être l’instrument d’un dictateur. C’est pas parce qu’un texte a été adopté par un référendum que vous pouvez croire que c’est un élément de démocratie. Non ! Les dictateurs utilisent ,ils font voter les populations sur leur personne. C’est ce qu’on appelle le plébiscite parfois. Le référendum, on vous dit de répondre par oui ou non ? Mais quel est le processus qui vous a permis d’aboutir à ces questions ? Alors ce n’est pas ça. Il y’a eu des pays qui ont eu des constitutions qui n’ont pas été adopté par référendum. Ces constitutions ont tenu. Elles sont valables » a-t-il indiqué.
Par Abdul Karim Barry Pour couleurguinee.com