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Violations des droits de l’homme en Guinee: les ambigües positions de la communauté internationale

Quand on observe et analyse les positions que prennent les différentes composantes de la communauté internationale (CEDEAO, Union Africaine, Union Européenne et Nations Unies) face aux coups d’état qui se sont déroulés récemment en Afrique la question que l’on se pose c’est de savoir si cette communauté Internationale sait réellement ce qu’elle veut pour les peuples qu’elle souhaite aider. On constate aussi qu’elle veut la démocratie et son contraire à la fois et qu’elle fait du deux poids deux mesures.

Les composantes de cette communauté internationale font ratifier par les états membres ou partenaires des conventions sur la Démocratie et les Droits de l’Homme (respect des droits de l’homme et des principes démocratiques avec des élections libres et transparentes, instauration de l’alternance et  de la bonne gouvernance  etc.). Ces conventions sont toujours violés par la plupart des présidents civiles élus à la tête des pays surtout africains sous la barbe et le nez de cette communauté internationale qui reste indifférente pour des raisons encore non connues. Quand les ONG de défense des droits de l’homme, les syndicats, la société civile, les médias et les partis politiques d’opposition de ces pays dénoncent les dérives d’un régime  civile au pouvoir, la communauté internationale reste indifférente ou exprime tout simplement son regret sans jamais condamner à plus forte raison prendre des sanctions puisque c’est un président et son gouvernement civile qui sont en train de violer les droits de l’homme et de tordre ou de détruire la démocratie dans leur pays. Quand des militaires patriotes fatigués de voir leurs concitoyens massacrés, malmenés et appauvris par des régimes dictatoriaux prennent le pouvoir pour redresser la situation cette communauté internationale s’empresse de condamner et de prendre des sanctions.

Le cas de la Guinée  est illustratif, depuis qu’Alpha Condé et son parti qu’il a appelé Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG) sont arrivés au pouvoir  en 2010 grâce au favoritisme du président de la transition d’alors et à des combines de la Communauté Internationale, ils ont comme un ouragan, tout piétiné ou détruit dans le pays :

–         Tissu social ;

–          Droits de l’homme

–         Principes et règles démocratiques ;

–         Bonne gouvernance ;

–         Relations avec les pays voisins etc.

 

⦿Au niveau du tissu social : Alpha Condé et son parti appelé « Rassemblement du Peuple de Guinée » (RPG), ont, depuis la mise en place du multipartisme en Guinée en 1992, œuvré à mettre les ethnies du pays dos à dos. De  l’accession  au pouvoir en 2010 de « l’opposant historique » à sa chute le 5 Septembre 2021, il a énormément utilisé les  ressources financières, humaines, matérielles  de l’Etat ainsi que les forces de défense et de sécurité pour non seulement continuer à opposer les ethnies et les régions du pays et même les familles entre elles, mais aussi et surtout à  déchirer et déchiqueter les syndicats, la société civile, les institutions religieuses, les organisations de sages et même les chambres de commerce et d’agriculture histoire de diviser pour régner. Les partis politiques aussi n’ont  pas échappé à la règle.

⦿Sur le plan des droits de l’homme : La Guinée a connu sous le régime d’Alpha Condé les pires violations des droits de l’homme toujours organisées et encouragées par le gouvernement avec une impunité flagrante et constante.

Pendant les 11 ans  de  son  règne le pays a enregistré :

■Près de 500 morts tués lors des répressions barbares des manifestations politiques et sociales par les forces de l’ordre.  De nombreuses victimes  ont été enterrés nuitamment dans des fosses communes (à N’Zérékoré en Mars 2020 par exemple) ;

■Des centaines de blessés avec et des dégâts matériels incommensurables ;

■ Des confiscations flagrantes et sélectives des libertés publiques ;

Des milliers d’arrestations arbitraires, des séquestrations, des emprisonnements et des déportations dans des camps militaires.

Pour organiser le coup d’Etat constitutionnel qui lui a octroyé le 3ème mandat[p1]   Alpha Condé et son gouvernement ont fait déferler de 2018 à sa chute en Septembre 2021 sur le peuple de Guinée une vague de terreur et de répression qui ont fait plus de 250 morts des milliers de blessés des centaines d’arrestations, d’emprisonnements arbitraires, pour des raison d’opinion contraire à la sienne, des centaines de déportations  et des dégâts matériels considérables.

  Tout cela s’est passé dans une impunité totale sous les yeux indifférents de la communauté internationale qui n’a ni suspendu la Guinée de ses instances ni prix des sanctions contre Alpha Condé et son gouvernements qui étaient devenus de vrais terroristes dans le pays. C’est comme si les régimes civils dont les présidents sont membres des organisations comme le Collectif des   Erigés en Dictateurs en Afrique de l’Ouest  (CEDEAO) ont le plein  quitus de violer, dans l’impunité totale, les droits de l’homme, les principes démocratiques et d’opprimer comme ils veulent les populations qui n’ont pas le droit de bénéficier de l’assistance de leurs fils militaires fatigués de voir leurs concitoyens tués, blessés, emprisonnés et déportés par un despote qui veut s’éterniser au pouvoir contre la constitution et la volonté du peuple.

 Sur le plan des principes et règles démocratiques : Le régime d’Alpha Condé a foulé au pied toutes les règles et principes démocratiques pour se transformer en une dictature pure et dure basée sur la mauvaises gouvernance, l’éthnostratégie, la corruption, l’usage de la force et de la répression sauvage à l’endroit des revendications politiques et sociales. Quand il lui a été demandé par un journaliste s’il ne craignait pas de faire des morts en réprimant les manifestations contre  le 3ème mandat il a répondu qu’ailleurs il y a eu des morts mais que cela n’a pas empêché le troisième mandat. Son premier ministre Kassory Fofana en installant le long de la Route le Prince fief de l’opposition, les postes de répression composés de forces de défense et de sécurité a dit qu’il préfère la force à la loi et c’est ce qu’il a appliqué jusqu’à la chute de son gouvernement le 5 Septembre 2021. C’est dans ce contexte que le régime a organisé par la force, la terreur et la corruption le changement de la constitution, l’installation d’une assemblée nationale monocolore et l’octroi par la force aussi à Alpha Condé d’un troisième mandat qui a conduit le pays à la catastrophe. Les répressions pré et postes électorales contre l’opposition, les activistes des droits de l’homme, la société civile et contre toute personne qui avait une opinion contraire au cours des simulacres scrutins référendaires, législatifs et présidentiels, ont fait plus de 250 morts des centaines de blessés, de prisonniers politiques et plus de 2000 foyers dont les maisons ont été démolies et les occupants  jetés dans la rue sans état d’âme.

⦿Sur le plan de la gouvernance : Alpha Condé a durant tout son règne, refuser de mettre en place la Haute Cours de Justice qui devait les juger ses ministres et lui en cas de violation de la loi. Il s’est ainsi garanti l’impunité et l’a fait aussi pour son gouvernement. Son régime   a choisi cinq principaux leviers de commande pour diriger la Guinée : l’ethnocentrisme, le régionalisme, la corruption, le zèle politique et l’impunité. Avec ces leviers Alpha Condé a fait la promotion de l’incompétence et de la médiocrité dans tous les secteurs de l’administration du pays. Les populations en ont fait et continuent à en faire les frais dans tous les services sociaux de base : Les infrastructures routières sont mises  hors d’usage dans l’ensemble du pays, la santé et éducation sont abandonnées à elles- mêmes, l’eau potable introuvable même dans la capitale etc. Le coût de la vie a connu une hausse sans précédent.

⦿Sur le plan des relations avec les pays voisins : Alpha Condé a unilatéralement fermé les frontières avec le Sénégal, la Sierra Leone et la Guinée Bissao bloquant ainsi  brusquement les échanges  commerciaux et les transports des personnes entre la Guinée et ces pays en violation des textes de la CEDEAO qui y a gardé un silence de mort. Cette situations a appauvri les commerçants, les transporteurs, les producteurs de produits commercialisables avant de toucher toute la population.

Au vu de tout ce qui précède la première  question que l’on se pose c’est pourquoi la communauté internationale qui a suivi les dénonciations pendant des années des toutes ces horribles violations des droits de l’homme, de piétinement des principes démocratiques, de mauvaise gouvernance et de répressions aveugles de manifestants pacifiques à mains nues n’a  pas menacé  ou pris des sanctions contre Alpha Condé et son régime dictatorial ?

La deuxième question c’est pourquoi cette communauté internationale s’acharne en Guinée contre des militaires patriotes venus en sauveurs de la démocratie et des droits de l’homme et qui ont de surcroît été applaudis par l’ensemble des citoyens du pays y compris les militants du parti de Alpha Condé ?

La troisième question : Les pays occidentaux membres de la communauté internationale qui s’alignent derrière la CEDEAO et ses sanctions infondées et injustes ne sont –ils pas en train de pousser comme c’est le cas actuellement au Mali les auteurs des coups d’Etat contre les dictateurs, à se tourner vers les régimes dictatoriaux comme la Russie ou la chine ?

El Hadj Ibrahima Diallo Agent de Développement

Tel : 622 40 05 15

 

 

 

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