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Système judiciaire guinéen: Le Juge Charles Wrigths lâche des bombes

Après la diffusion d’un élément sonor hier mardi dans l’émission les « GG sur un échange entre le Juge Alphonse Charles Wrigths et le Procureur du TPI de Dixinn Sidy Souleymane N’Diaye, la radio Espace Fm avait pour invité, dans la même émission ce mercredi, Alphonse Charles Wrigths, ex magistrat du Tribunal de Première Instance de Dixinn actuellement vice président du Tribunal de Première Instance de Dubreka

Ce magistrat jugé exceptionnel n’a pas manqué de faire des révélations sur les menaces qu’il a subies, de la part, dit-il, du Procureur Sidy Souleymane Ndiaye sous le régime Condé. Il dit que ce dernier lui en voulait parce qu’il n’a pas rendu la décision de justice que le régime souhaitait au sujet du dossier de l’activiste du FNDC Foniké Mengué lors de sa première détention.

« D’après le procureur Sidy Souleymane Ndiaye, on a demandé que le monsieur soit condamné à deux ans d’emprisonnement. Je lui ai demandé de prendre le dossier pour prononcer la peine qui lui semble conforme à sa conscience. Parce que pour moi, on ne peut pas préjuger du sort d’un dossier qui n’a pas été discuté suivant les règles et principes d’un procès équitable. Le procureur Ndiaye ne savait pas que le dossier m’a été affecté. Quand il l’a su, cela ne lui a pas plu. Les menaces ont commencé. Je suis allé redemander à la présidente du tribunal de prendre le dossier. Comme ça, je n’aurait pas de problème avec qui que ce soit. En dépit de toutes les menaces de M N’Diaye, j’ai accepté de prendre le dossier. Parce qu’administrativement, quand on m’affecte un dossier, je suis obligé de le prendre en tant que magistrat. Quand le procureur est monté, il a compris que je suis en train de mettre toutes les parties sur un même pied d’égalité » a expliqué le Juge Alphonse Charles Wrights.
Et c’est là que le procureur a commencé à démarcher pour influencer sa décision au profit de la mienne.
« quand il a vu à l’audience que je tenais d’une main de fer les principes directeurs du procès, il est descendu voir la présidente pour dire ah ce que je vois là avec Charles ce n’est pas facile . Faites en sorte que je rencontre Charles parce que ce n’est pas facile de l’aborder .j’étais à mon bureau tranquille la présidente m’a appelé, de venir la trouver en ville. Je suis allé la trouver en ville au domicile de M. Éric Thiam. Après, elle m’a dit qu’elle m’a appelé au sujet toujours du dossier de Foniké Mengué. Elle m’a dit bon il faut voir ce que N’Diaye a dit, ce que tu peux faire. J’ai dit madame si je savais que je venais ici par rapport à ça franchement je n’allais pas me déplacer parce que je vous ai dit ma position par rapport à ça . Elle m’a dit d’essayer de rencontrer N’Diaye. J’ai dit que je ne rencontrerai personne et que celui qui veut me voir, il n’y a pas de problème. J’ai pris la
précaution ne connaissant pas son intention, ce pourquoi il vient faire. J’ai dit que cet entretien là il faut que je l’enregistre pour pouvoir garder comme preuve de ce qu’il va me dire. Quand il est rentré, je ne peux rentrer dans les détails par rapport aux audios. Quand il est rentré dans mon bureau, il m’a dit carrément sa position. J’avais le choix de lui dire : ‘Ecoutez, je ne vais pas condamner le bonhomme parce qu’à l’examen déjà du dossier au préalable je ne voyais rien. Dans ce cas, la solution qu’il avait, c’était de me sonder pour savoir est-ce que toutes les démarches qu’il a eues à faire à la présidente
quelle est la conséquence réelle de ça. C’est-à-dire il a voulu comprendre quelle va être ma décision avant même de finir l’examen du dossier. J’avais le choix de lui dire : Ecoutez, je ne vois aucune infraction. Il allait dire : Charles va libérer le monsieur. Il faut le récuser, aller à la Cour d’appel de Conakry pour lui retirer le dossier. J’ai dit d’accord, si je lui disais que je n’allais pas condamner Foniké Mengué, on allait me retirer le dossier et on aurait condamner un innocent. Je savais que derrière cela, il allait y avoir des conséquences. Je m’attendais à ça. Deux à trois jours après, on clôture les débats. Il prend toute une réquisition et dit ce qu’il veut. Je mets l’affaire en délibérée. Personne ne m’a appelé, car pour lui déjà la carottes est cuite. Il appelle la presse publique, la RTG pour venir couvrir le procès. Une façon de dire c’est vous qui avez dit que Charles est inflexible, mais moi je sais qu’il va condamner le prévenu. Il faut donc envoyer la presse publique pour dire qu’il n’y a pas de magistrats de siège à Dixinn et qu’il fait ce qu’il veut. Finalement qu’est-ce qui se passe, quand je suis rentré dans la salle d’audience pour vider mon délibéré, j’y ai trouvé un monde fou. Quand j’ai vu la masse média, je lui ai demandé (le procureur)si à l’état actuel le siège peut vider le délibéré. Pour lui il était sûr que j’allais condamner le monsieur. Si je mettais limité qu’à la lecture du dispositif, les gens n’allaient pas comprendre. Ils vont se demander comment j’ai pu libérer ou condamner le prévenu. J’ai lu toute la décision » poursuit-il
Et il n’en fallait pas plus. Des menaces intempestives ont commencé dit ce juge
« Après que j’ai fini de rendre la décision il est sorti en courant en proférant des menaces à peine voilées. Il a convoqué une réunion d’urgence de son parquet. Il part voir le doyen Coumbassa : « c’est vous qui soutenez ce jeune là ici .mais cette fois-ci, il a fait son dernier acte. J’ai appelé le président Alpha Condé  on sait quelle mesure on va prendre contre lui puisque je n’ai pas fait ce qu’il a voulu que je fasse, il a appelé qui de droit pour lui dire puisque j’ai passé outre ce qu’il veut, la faute c’est la présidente c’est elle qui n’a pas pris ses responsabilités on va prendre des mesures contre moi . Lorsque j’ai entendu ça, je me suis déplacé, je suis allé voir le doyen coumbassa. Je lui ai dit de dire à Monsieur N’Diaye que toutes les menaces qu’il est entrain de tenir à mon égard… j’ai réitéré que je ne vais jamais condamner un innocent. Il m’a dit de me calmer. Je me suis plaint à Monsieur Diakité aussi qui assurait l’intérim de la présidente du Tribunal pour lui de dire à Monsieur N’Diaye d’arrêter de me menacer. J’ai appelé aussi le procureur pour demander un tête à tête il me dit qu’il ne me reçoit pas à l’insu de la présidente. Le lendemain la nuit je suis allé c’est des gens comme ça qui débarquent chez moi avec des véhicules sans plaques et je commence à recevoir des appels masqués. J’ai dit non ça peut pas marcher » a fait savoir ce magistrat.
C’est ainsi qu’à débuté pour ce magistrat une longue série de descentes aux enfers qu’il a expliquées dans les « GG’ de ce mercredi. Des proches de son dossier soutiennent que c’est justement pour son amour pour un jugement équitable et juste qu’il est détesté dans le milieu judiciaire guinéen miné par des coups bas et des actes dangereux.
Ils sont nombreux les auditeurs et téléspectateurs qui disent admirer et soutenir davantage le Juge Wrigths, cet oiseau rare des pretoires
               Par Abdul Karim Barry Pour couleurguinee.com
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