« On sent une jeunesse engagée, une jeunesse qui est en train de se battre pour pouvoir participer à la prise de décision et influencer l’action publique, mais elle reste tout de même, je le dis avec beaucoup de désolation, une jeunesse désunie…” declare Moussa Daraba, promoteur des “ J-Awards”, journaliste et entrepreneur dans cette interview qu’il nous accordée cette semaine.
Couleur Guinée : D’où vient votre souhait d’être parmi les 5 candidats qui vont représenter la jeunesse guinéenne au sein du CNT ?
Ma motivation est la suite logique de 4 à 5 années d’efforts fournis par mon équipe et moi même dans la promotion de la jeunesse, sa célébration, avec pour ambition de faire d’elle un acteur dans les prises de décisions et un acteur majeur du développement de la Guinée. C’est à l’issue de l’appel entendu par le CNRD à travers l’octroi de 5 sièges pour les organisations de jeunesse, et c’est ce que nous sommes, nous avons décidé de nous retrouver et voir comment les jeunes peuvent participer à la prise de décision à tous les niveaux et pas qu’au CNT.
Nous avons mis en place un forum, une coalition d’associations de jeunes qui a demandé en son sein, ceux qui seront intéressés à une quelconque représentativité ou représentation de la jeunesse au CNT. J’ai manifesté mon souhait d’y aller, parce que depuis 4 ans nous sommes porteurs des aspirations des jeunes que nous mobilisons et nous en avons mobilisés 10 000 ou plus. Il y en a parmi eux qui ont été célébrés et primés. Et ce sont des jeunes venus de tous les horizons.
Je me suis rendu compte que la meilleure façon de pouvoir changer les choses, c’est faire corps avec ceux qui décident et donc de participer à l’action publique, parce que nous avons souvent été dans les suggestions, les recommandations.
Quelles devraient être les contributions des jeunes qui auront la chance de siéger au CNT ?
Les jeunes qui auront la chance d’y siéger doivent savoir qu’ils sont les représentants de la jeunesse et qu’ils doivent absolument dans toutes les décisions qui seront prises dans la définition de la prochaine Guinée se battre pour que les intérêts des jeunes dans leur globalité puisse valoir. Puisque cette institution est une institution législative qui est synonyme de l’assemblée nationale. Il serait important que dans toutes les lois qui seront votées, l’intérêt de la composante jeunesse puisse être mis en avant.
C’est à travers notamment cela qu’ils pourront apporter des solutions législatives, légales afin que nous ayons des lois qui protègent les jeunes et qui contribuent à leur promotion. On doit se battre pour l’application dans toute sa plénitude de la charte africaine de la jeunesse qui veut promouvoir les jeunes, proteger leurs droits qui veut mettre en avant leurs devoirs et leurs responsabilités. Faire en sorte qu’ils puissent être parmi les décideurs du pays, ça fait partie des dix préoccupations majeures de la jeunesse guinéenne.
Vous avez été l’objet de critiques sur les réseaux sociaux. D’aucuns disent que vous ne vous êtes pas battu contre le 3ème mandat d’Alpha Condé et par ricochet vous ne méritez pas une place au sein du CNT.
Il reviendra au ministère de la jeunesse de définir les critères, et si parmi ces critères qui seront définis, il est mentionné que ceux qui n’ont pas milité contre le 3ème mandat ne s’y retrouveront pas, je me plierai aux règles du jeu, mais jusqu’à preuve du contraire cela n’est pas dit. Je ne me reproche absolument rien. J’ai fait ce que je pouvais faire en tant que citoyen, et je ne voudrais pas entrer dans des débats de cette nature. Je laisse les gens avec leur propre conscience et tirer la conclusion qu’ils souhaitent. Il n’y a pas de problème à chacun son destin et on n’échappe pas à son destin.
Si vous obtenez une place au sein du CNT quel sera votre contribution pour la promotion de la jeunesse guinéenne ?
Mon champs de propriété sera l’application stricte du contenu de la charte africaine de la jeunesse que la Guinée a ratifiée. Je voudrais militer aussi pour que dans nos prochaines lois qu’on puisse œuvrer dans l’éducation civique de la population guinéenne dans sa majorité mais surtout de la jeunesse africaine qui fait la majorité de la population. C’est aussi contribuer à la promotion de l’entreprenariat, et des initiatives de jeunesse à travers le vote d’une loi sur la mise en place d’un fond d’aide à la jeunesse, pour que les initiatives et autres projets portés par les jeunes guinéens puissent bénéficier de réels accompagnements en faisant en sorte que les entreprises et les sociétés qui font fortune dans notre pays puissent allouer ou rétribuer une partie de leur geste, un certain pourcentage à la cause de la jeunesse.
Ce qui pourrait contribuer à financer des projets des plus brillants, des start-up, dans le domaine du digitale, la réflexion et la construction des bibliothèques dans chaque région. Ce fond pourra alimenter aussi des infrastructures socio-éducatives et socio-culturelle, sportive également.
Quel regard portez-vous sur la jeunesse pendant ces dernières années ?
On sent une jeunesse engagée, une jeunesse qui est en train de se battre pour pouvoir participer à la prise de décision et influencer l’action publique, mais elle reste tout de même, je le dis avec beaucoup de désolation, une jeunesse désunie, qui a besoin de se retrouver sur elle-même et se remettre en question et se départir des considérations ethniques, communautaristes et mettre en avant le seul intérêt supérieur de notre pays la Guinée qui nous a tout donné, qui nous a bercés, qui nous a éduqués et à qui on doit tout.
Pourquoi les jeunes devaient ils vous porter confiance ?
Les actions que mon équipe et moi avons posées parlent. Nous avons participé depuis 4 ans à la promotion de la jeunesse guinéenne. Nous portons l’un des événements les plus appréciés du pays et c’est un événement dédié exclusivement à la jeunesse. Nous en avons formés plusieurs centaines, nous sommes au chevet des jeunes guinéens qui contribuent à promouvoir ce pays et être des véritables acteurs de développement, notamment dans le secteur de l’entreprenariat. Nous les mobilisons chaque année pour diffuser des messages qui puissent les aider et aussi leur faire découvrir toutes les opportunités qui s’offrent à eux dans le sens de la construction de notre pays. Toutes ces expériences et acquis pourraient être des éléments qui peuvent éventuellement favoriser ma candidature.
Un message pour ceux et celles qui voudront siéger au sein du CNT et défendre la jeunesse guinéenne dans son ensemble ?
Bon, c’est une occasion en or qu’on nous offre pour participer à la prise de décision et je crois qu’il faut la saisir et que les meilleurs d’entre nous puissent être au sein de cette institution pour que nos attentes et nos aspirations les plus profondes soient réelles.
Un mot sur l’événement “les J-Awards “?
Les “J-Awards” arrivent nous sommes en train de mobiliser tous les moyens qu’il faut pour pouvoir faire cette messe de la jeunesse qui a manqué aux gens et qui n’a pas pu se tenir l’année dernière en raison du COVID-19. Mais pour cette année, il y a l’instabilité sociopolitique. Et nous attendons le bon moment pour mieux pouvoir bondir.
Une interview réalisée par Mamadou Alimou Diop pour couleurguinee.com