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Elections: l’opposant Baadiko met un gros pied dans le plat de la junte

Hier vendredi, le président du Union des Forces Démocratique (UFD) à réagi à un acte du pouvoir central. Lisez ci-dessous

C’est avec surprise que nous avons pris connaissance du décret présidentiel ramenant l’organisation des élections au Ministère de l’Administration territoriale, alors que dans la Constitution, c’est une prérogative de la CENI. Celle-ci donc de facto n’existe plus! Au plan juridique, nous sommes en présence d’un acte réglementaire, un décret, qui modifie une Loi organique, ce qui, de ce point de vue est une anomalie. En principe, cette prérogative devrait revenir au fameux CNT dont l’accouchement difficile est toujours attendu. Sur le fond, il faut rappeler que dans la normalité des Etats de droit, c’est l’Administration, censée être indépendante des partis et impartiale, qui organise les élections. Ce sont les pratiques dictatoriales et partisanes de l’Administration de 1958 à 2003 qui ont amené les partis politiques, en quête d’élections libres, transparentes et équitables, à poser la revendication d’un organe indépendant et paritaire. Malheureusement, la CENI depuis sa fondation en 2007 n’a jamais été indépendante.

Progressivement, depuis 2010, la CENI a été transformée en une annexe du Ministère de l’AT, exécutant strictement et servilement ses ordres. Au fil du temps, la CENI est devenue une énorme mangeoire, claquant des centaines de milliards chaque année, sans doute en récompense des services rendus à ses maîtres au pouvoir.

Pire, la CENI inféodée au pouvoir est devenue un organe ultra-corrompu du sommet aux démembrements à la base. Les résultats des bureaux de vote et de la centralisation se vendent comme de petits pains.

Le fichier électoral est taillé sur mesure pour garantir la main mise indéfinie du parti au pouvoir sur le pays, sans alternance possible. Mais plutôt que de ramener les élections au MATD d’où elles sont parties, pourquoi ne pas réformer la CENI en profondeur, afin de s’assurer qu’elle va desormais correctement et strictement s’acquitter de sa tâche. Mais le MATD dans sa configuration actuelle est – elle mieux lotie que celle d’avant la CENI?

Qu’est ce qui, fondamentalement distingue le ministère actuel de ce qu’il était avant le 5 septembre ? Pour l’instant, nous ne disposons d’aucun élément objectif pour nous le garantir, bien au contraire!

Et pourtant le retour à la démocratie, à la paix sociale et à l’instauration d’un Etat de droit où le peuple souverain a la possibilité de sanctionner positivement ou négativement ses élus, en dépend. Sans garantie d’élections libres, honnêtes, transparentes et équitables, de l’enrôlement à la proclamation des résultats, il est vain de penser que la Guinee peut sortir des dictatures, du sous-développement, de la misère et de l’instabilité chronique.

Mamadu Baadiko BAH President de l’UFD

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