Thierno Oumar Rafiou Barry, la trentaine marié et père de quatre enfants mettra du temps pour oublier la scène surréaliste qu’il a vécue le lundi 17 janvier 2021. Ce boulanger habite à Sonfonia, un quartier situé en haute banlieue de Conakry. Il travaille dans une boulangerie au quartier Bambéto. Il témoigne que c’est sur sa route pour aller travailler qu’il a été enlevé par des inconnus et mis à bord d’un taxi ville. Le fait s’est deroule tôt le matin lundi dernier.
« Après la prière de l’aube aux environs de 6 heures, j’ai quitté la maison et je suis allé à la T7 pour monter à bord d’un taxi . J’ai trouvé cinq individus. C’est après que j’ai compris que quatre d’entre eux sont des ravisseurs. Nous avons bougé. Et à notre arrivée à la T6, le chauffeur a tourné au rond-point et a pris la direction de Entag. J’ai dit au chauffeur que ce n’est pas là-bas que je pars. L’un d’entre eux m’a répondu que j’etais responsable de ma destinée jusqu’à cette heure. Qu’a partir de l’instant, ma survit dépend d’eux. Ils ont fait sortir une boite de gaz et ils ont pompé la solution sur nous. Ils nous ont cagoulés. Nous avons perdu connaissance. On ne savait plus ce qui se passait. Et à notre réveil, ils nous ont informés que nous sommes dans un village qui releve de la Préfecture de Guekédou. Et là, c’est une voiture Land cruiser qu’on retrouve à côté de nous » explique Rafiou Barry.
Il a révelé les conditions posées par les ravisseurs pour leur libération. A croire ses propos, ces derniers ont exigé d’appeler leur familles respectives pour que chacun débourse 15 000 000 fg.
« A défaut, ils disaient prendre la direction de la Côte d’Ivoire. Et qu’une fois là-bas, ils nous ont prévenus qu’ils n’auront plus besoin d’argent. Moi, j’avais déjà 3 700 000 fg en poche au moment où je les ai rencontrés. Ils ont tout retiré. Ils nous tabassaient. Moi personnellement, j’ai appelé ma femme et je l’ai informée. Et les ravisseurs nous ont pris pour une autre destination. Et ils ont garé la voiture. Ils ont fait sortir leur consommation (nourriture, Boissons alcoolisées, stupéfiants…» relate la victime
Ce rescapé ne doit son salut qu’au Bon Dieu qui leur a permis de se libérer des mains de ces délinquants.
« Vers deux heures du matin, les gens avaient sommeil. Le chauffeur a baissé sa tête au volant. Ses amis également dans le mains de Morphes. J’ai signalé celui qui était avec moi et je lui ait dit : Allons ! Les deux autres ont eu peur et nous on a pris le risque et on s’est faufilé dans la brousse. Les autres ont préféré rester. Depuis cette heure, jusqu’au petit matin on courrait en brousse. Et finalement, on a aperçu une case.Et les habitants nous ont indiqué le chemin à suivre. Heureusement,un motard nous a rejoints en cours de route. Nous lui avons expliqué notre situation. Il nous a envoyés à la gare voiture de Guekédou. Chacun de nous a appelé sa famille et ces derniers nous ont transférés de l’argent. Et on s’est embarqué pour Conakry » narre ce boulanger qui se plaint des maux de corps dus aux tortures qu’il a subies.
Cette victime de kidnapping interpelle les autorités sécuritaires.
« Ils n’ont qu’à veiller sur les citoyens. Aujourd’hui, on n’est pas en sécurité. On ne leur demande pas de remettre tous les barrages. Mais, ceux qui sont dans les barrages qui existent qu’ils procèdent au contrôle des véhicules. Ces agents qu’ils ouvrent les porte pour vérifier ce qui se trouve à l’intérieur. Parce que quand je prends notre cas, c’est du fait qu’ils n’ont pas ouvert les portes,sinon ils allaient nous voir » estime ce rescapé qui rend gloire à Dieu.
Les voisins se succédaient au domicile de Rafiou pour lui exprimer leur solidarité. Quel veinard, ce boulanger
Par Abdul Karim Barry Pour couleurguinee.com