L’école doit être la vitrine principale de tout développement socio-économique dans un pays, car c’est à travers elle que les jalons fondamentaux sont posés.
Le cas particulier de la Guinée est inquiétant pour bon nombre d’observateurs.
La gestion des départements en charge de l’éducation dans notre pays est sans doute mise au second plan.
Élèves, parents d’élèves, responsables d’écoles, enseignants, départements de l’éducation, tous sont en train de faire un jeux de dupe.
▪ Apprenants (élèves et étudiants): la majorité n’ont pas encore le sens des études. L’élève est contraint de se rendre à l’école, 6h de cours par jour pour rien; seul son corps se trouve en classe l’esprit ne s’y trouve pas. Si l’école ne motive pas les élèves, le rendement sera sans doute faible. Après tout, ils(élèves) sont prêts à tout pour l’obtention de l’examen.
Quant aux étudiants, les notions de bases élémentaires sont déjà biaisées depuis les basses classes, ils ne pourront en aucun cas bien maîtriser un thème. Un seul étudiant développe le thème les autres sont notés en fonction de ce travail. Il y a ni la compétence requise, ni l’esprit d’équipe et de colaboration. Après ils se retrouvent au marché d’emploi. Difficultés énormes d’obtenir le premier stage pratique, cela décourage naturellement les petits frères qui sont encore en cours de chemin.
▪Parents d’élèves: beaucoup mettent leurs enfants à l’école pour se débarrasser d’eux à la maison ou parce qu’ils ont honte du voisin d’à côté, car celui-ci a scolarisé tous ses enfants; aucune ambition de suivi par après pour un lendemain meilleur.
▪Responsables: Ceux du privé ne ménagent aucun effort pour avoir un effectif important afin de maximiser leur profit, même si parfois la capacité d’accueil de l’établissement fait défaut; Aucune norme standard n’est respectée.
Côté publiques, c’est une autre réalité triste et déplorable. Avec une absence notoire de l’autorité, ils gèrent de façon très désintéressée, comme pour dire c’est pour l’État je n’ai pas de compte à rendre. Les enfants des pauvres sont abandonnés à eux-mêmes. Pas des sanctions, ni des reproches à l’égard des enseignants qui font semblant dans le cadre du travail.
▪ Enseignants: beaucoup sont en situation de classe, seulement peu sont des véritables enseignants. Devenir un enseignant semble être pour certains un moyen pour s’échapper au chômage, ils ne le sont pas par conviction ou par compétence, mais par circonstance. Et pourtant l’enseignement a besoin de trois éléments: compétence, volonté et temps. Sans ces éléments là, il ne faut pas du tout se lancer. Le plus marrant est de constater qu’il y a des enseignants du publique qui se font substituer par des assistants afin qu’ils se rendent dans les privées où ils déploient toute forme d’énergie pour bien faire de ce côté.
▪ Départements en charge de l’éducation: Chaque ministre engage ses propres réformes avec sa propre équipe, le successeur ignore souvent les initiatives du prédécesseur comme pour dire que l’autre était moins compétent. C’est lui seul qui connaît le système et poura le faire changer!
☝️Un système éducatif d’avenir doit se fixer des objectifs à court, moyen et long terme. Et principalement se focaliser sur:
– Les infrastructures
– la formation des formateurs
– le Contenu des programmes d’enseignement.
Fort malheureusement, il y a jusqu’à présent des écoles des hangars prises en charge par l’État où il y a ni enseignants, ni équipements! Les communautés peinent à honorer des engagements avec des contractuels communautaires en service pour assurer l’éducation de leurs enfants, conséquences: des centaines d’écoles sont fermées dans les zones rurales.
Depuis plus de dix(10) ans, les mêmes programmes sont dispensés. Comment pouvons-nous compétir avec les autres ?
Pour que l’école soit un levier de développement, il y a un principe très basique: L’école forme, l’Etat oriente en fonction des besoins. Des cadres compétents et intégres bâtirons toujours des institutions fortes, gage d’un véritable développement. Le contraire ne peut produire que l’effet contraire!
On ne peut pas faire du bon avec du mauvais, le système doit être profondément est structurellement réformé oubien ça ne devient que du gâchis.
Depuis une dizaine d’années Chaque équipe s’attaque à l’organisation des examens nationaux avec des slogans vides de sens! Aucune des mesures prise n’a pour le moment porter fruit dans le processus d’organisation des examens. Toujours les mêmes rhétoriques: le candidat est mal préparé durant l’année scolaire et il veut à tout prix décrocher son examen, cela n’engendrera que des fraudes de toutes sortes. La limitation des tricheries passe nécessairement par:
– la conscientisation des acteurs
– la bonne préparation des candidats
– l’harmonisation des épreuves
– le changement du mécanisme d’acheminement des sujets.
L’examen est la finalisation d’un processus, il ne peut donc pas être sain en une semaine, c’est du plagiat pire et simple. _________________________
Alpha Mamadou Tolo Bah!
Enseignant et analyste du système éducatif!