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samedi, avril 20, 2024

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La CRIEF : La juridiction du citoyen

La Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières a interpellé certains acteurs politiques et anciens dirigeants pour corruption et détournement de deniers publics. Cette juridiction spéciale constitue une avancée significative dans l’histoire judiciaire de notre pays en ce sens qu’elle lutte contre la délinquance financière, notamment les détournements des deniers publics, le blanchiment des capitaux, l’enrichissement illicite.

En dépit de l’appréciation mitigée dont elle a fait l’objet, d’aucuns pensent qu’elle reste un moyen de faire de la reddition des comptes, une culture de gouvernance et d’autres cependant la considèrent comme une cabale orientée vers certains politiciens.

L’ un dans l’autre, sa création résulterait- elle de l’impunité dont bénéficient les détenteurs du pouvoir public? Quelle marge de manœuvres aura-t-elle en sachant que les personnes mises en causes sont pour la plupart des leaders politiques qui sont prêts à politiser leur interpellation.
En effet, la promptitude d’action de cette nouvelle juridiction depuis sa récente création sur des sujets de corruption dont plusieurs cadres, entités, et anciens dignitaires font face, traduit cette ferme volonté des nouvelles autorités de faire de la reddition des comptes un principe inaliénable.
Cependant, rappelons que notre pays a été longtemps victime de ses élites, ayant contribué de manière permanente à l’effondrement de notre pays. En guise d’exemple, le régime déchu a catégoriquement refusé la mise en place de la Haute Cour de Justice. Cette juridiction qui aurait pu interpeller les autorités en cas d’abus de pouvoir. C’est ce refus qui a permis dans une certaine mesure l’impunité et qui a pérennisé le laisser aller qui a caractérisé notre pays malgré l’ordonnance de la Cour Constitutionnelle de mettre en place cette Cour de Justice.
De ce point de vue, cette nouvelle juridiction doit bénéficier d’un soutien total et indéfectible pour qu’elle fasse cette mission historique et que le peuple soit en mesure de répertorier tous ces anciens gouvernants qui ont participé à la desarticulation de la Guinée.
Ceci dit, notre société étant très politique de nature, ou chaque citoyen se reconnait en un leader politique qui pour la plupart utilise la fibre ethnique pour se faire une base arrière dans le but de se retrancher en cas de poursuites, cela démontre la complexité du travail auquel doit s’atteler la CRIEF. Donc sa réussite dépendra de sa capacité à tenir la pression et surtout à rester intransigeant face aux pressions de nature politique que lui fera subir les acteurs concernés.
Subséquemment, vouloir assimiler le travail de crief à une volonté de nuire des acteurs politiques est une erreur irréversible. Car non seulement ça sera garantir l’impunité pour les futurs dirigeants, mais aussi donner une nouvelle vie à des potentiels délinquants financiers.
Par conséquent, pour un développement harmonieux, la Guinée en vue d’atteindre ses objectifs de bien-être de la population a besoin d’une justice réellement indépendante, impartiale et dont les décisions sont rendues dans des délais raisonnables.
La crief reste le seul outil sur lequel le citoyen peut compter pour diminuer les inégalités entre les dirigeants et les dirigés. Cette inégalité qui se manifeste d’une part par le train de vie de nos dirigeants et d’autre part par l’état d’effondrement de notre pays.

Enfin, l’une des erreurs majeures de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financière serait de se laisser embourber par l’exécutif, en se laissant téléguider dans des dossiers personnels et visés pour satisfaire des agendas personnels. Par ailleurs, l’intégrité et la bonne moralité des magistrats doivent être de mise tout au long de la procédure.

Mamadou Bassirou Diallo
‘’ Chargé de la communication de l’Union des Patriotes Africain de Guinée’’
Email : bachirdiallo60@gmail.com

 

 

 

 

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