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dimanche, novembre 24, 2024

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Transition : Me Mohamed Traoré tacle le CNT et son chronogramme

Le CNT avait-il le droit d’adopter la durée de la transition ?

Les attributions du CNT sont clairement définies par cette Charte. Si on voulait lui conférer d’autres attributions, notamment l’adoption ou la validation du chronogramme et la durée de la transition, il fallait penser à réviser la Charte puisque cette possibilité est prévue par ce texte même. Ensuite, sur le plan formel, le chronogramme a été validé par le CNT sous la forme d’une résolution. Ce qui ne me paraît pas conforme à l’article 60 du règlement intérieur du CNT. Je pense donc qu’il y a eu un forcing juridique. Enfin, ce chronogramme n’est pas consensuel. Tout le monde peut le constater. Et pour toutes ces raisons, il porte les germes d’une crispation qui se profile à l’horizon. Je dirai même que c’est un chronogramme conflictogène. Je ne peux pas m’associer à un tel chronogramme. Et c’est mon droit le plus absolu. Je pense qu’en cette période où les autorités qui conduisent la transition n’ont pas plus de légitimité que les autres composantes de la nation notamment les acteurs politiques et de la société, le dialogue et la concertation devraient être le fil conducteur de toutes les actions à entreprendre. Il ne sert à rien d’user d’artifices. Je dis de façon claire que ce n’est pas la durée de 36 mois qui me dérange. J’avais moi-même évoqué et soutenu cette idée dans une tribune et dans l’émission » ORLM » de Djoma FM en estimant que cela devrait être la durée maximale. Et cela, c’était bien avant d’être nommé membre du CNT. Je ne peux pas me contredire et me montrer incohérent par rapport à cette position. Mais très malheureusement, cette durée me semble avoir été tout simplement imposée. En plus, il n’y a aucune indication sur le point de départ du délai de 36 mois. J’entends dire que c’est à partir de la promulgation de la résolution. Mais il faut dire qu’une résolution n’est pas soumise à promulgation. Certains diront peut-être que c’est à compter de la publication de la résolution au Journal officiel. Mais qu’en est-il des neufs mois déjà écoulés. Le Mali dont une bonne partie du territoire échappe au contrôle du pouvoir central et qui fait face une énorme crise sécuritaire est en train de négocier aujourd’hui avec la CEDEAO la durée de la transition. Mais quelle que soit la durée à retenir, il fallait éviter un passage en force.

Par Me Mohamed Traoré

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