Taux d’échecs scolaires aux examens nationaux en 2022 en Guinée
CEP : 83 %
Brevet : 85 %
Bac : 91 %
Il faut absolument tenir les états généraux de l’Éducation nationale et les faire suivre d’effet par une volonté politique totale et sincère.
Ces résultats sont très inquiétants. La relève des cadres et des élites est gravement compromise. Il y a de quoi se faire du mouron pour l’avenir de ce pays. Et même pour son présent. Quand on voit le président de notre Parlement transitoire se montrer incapable, par deux fois en deux phrases successives, d’accorder l’adjectif qualificatif en genre et en nombre avec le substantif auquel il se rapporte, on se demande où et comment il a eu son doctorat.
La dame aux connaissances approximatives qui avait dirigé le conseil national transitoire (CNT) entre 2010 et 2013 avait fait voter mécaniquement tous les projets de loi sur cette période. Elle avait au moins l’excuse d’avoir subi un décrochage scolaire précoce et ne se prévalait pas d’un gros parchemin. Ceci explique cela.
Quand certains parmi les élites sont surfaits, surtout dans les hautes sphères de l’État, on n’est pas surpris que nos enfants aient échoué si massivement au examens nationaux.
Il y a beau temps que l’enseignement guinéen a commencé à se dégrader. Notre système éducatif est rongé par le chancre de l’indifférence voire du cynisme. Les gouvernants successifs prennent comme un malin plaisir à régner sur un peuple peu instruit et sur des élites de faible niveau, peu enclines à l’élévation patriotique et à l’esprit, critique, plutôt conformistes et arrivistes.
Un peuple instruit et doté d’élites fortes, indépendantes et libres de s’exprimer est exigeant envers le système politique existant. Il est naturellement porté à en saper les fondements si les gouvernants deviennent corrompus ou sont incapables.
Un peuple ignorant est mystifiable à souhait…
Pour le cas spécifique de la Guinée, les décideurs préfèrent envoyer leurs enfants étudier à l’étranger plutôt que d’améliorer le système éducatif national, comme au Sénégal, en Côte d’Ivoire ou au Burkina Faso.
Le système en l’état ne les empêche pas trop de dormir. Bien au contraire !
Alors, tant pis pour les écoliers, les élèves et les étudiants guinéens ! Tant pis pour la Guinée, dans ce monde où l’on s’arme de sciences (comme Cheikh Anta Diop le demandait aux jeunes africains) !