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vendredi, mars 29, 2024

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 » Le personnel soignant est là pour soigner… pas pour savoir comment s’élimine les déchets » Jean Sébastien Quella en Guinée

 » Le personnel soignant est là pour soigner mais il n’est pas là forcément pour transporter ou savoir comment s’élimine les déchets… » dixit Jean Sébastien Quella, fondateur de l’entreprise Santé Recycle de France.

Jean Sébastien Quella, fondateur de l’entreprise Santé Recycle de la France était la semaine dernière à Conakry. Pour former le personnel soignant du CHU Ignace Deen et celui de quatre  autres maisons de santé situées dans la Commune de Dixinn.

La veille de son départ, il  a bien voulu se prêter à nos questIons.

Couleurguinee.com: Pour commencer, qui est Jean Sébastien Quella ?

Jean Sébastien Quella : (Rires !) J’ai commencé en qualité de délégué hospitalier pour l’industrie. J’étais dans le matériel chirurgical, j’étais présent en bloc opératoire pour la chirurgie. Moi, je faisais la promotion de tout cela  au sein du bloc en formant des équipes en étant présent avec le chirurgien, en apportant la technique opératoire. J’ai fait ça quasiment pendant 15,17 ans.

Couleurguinee.com : Présentez nous votre entreprise, Santé-Recycle.

J’ai pu voir  dans le bloc opératoire qu’il y avait beaucoup de matériel médical qui était jeté, qui n’était pas recyclé. Pourquoi ? Parce qu’il n’était pas trié. Aujourd’hui, on a deux voies d’élimination en France qui sont principalement les déchets d’ordures ménagères (le sac noir) et les déchets d’activités de soins à risque infectieux (le sac jaune) qui est, lui, incinéré. Aujourd’hui, on a un gros problème avec ce que génère la santé. On est à plus de 900 000 tonnes de déchets par an sans compter les déchets à risques infectieux. Le covid-19 étant passé par là tout ça a été multiplié par 2, voire, peut-être plus.

Mais, ce covid 19 a multiplié l’usage hygiénique (masques, gants…) pour se protéger mais qui, derrière, au final ont beaucoup plus pollué l’environnement même si nous en avions besoin.

Alors, l’entreprise Santé Recycle, je l’ai fondée il y a 4, 5ans. Aujourd’hui, elle est devenue une vraie entité depuis un peu plus d’un an avec une vraie équipe. On ne s’est vraiment spécialisé que dans le tri et la transition écologique au sein des établissements de santé.

Santé-Recycle est une entreprise française qui a pour but d’accompagner les établissements de santé dans leur transition écologique. Nous avons mis en place Santé Recycle afin de mettre en place une économie circulaire qui s’articule autour du tri des déchets dans les établissements sanitaires.

Bien ! Vous êtes français, vous résidez en France, dites nous comment vous vous êtes retrouvé aujourd’hui en Guinée. Quel est le motif de votre mission à Conakry ?

C’est tout simplement de par mes fonctions de santé Recycle et je suis conseiller d’administration d’une ONG qui, elle, fait du don au développement et c’est à travers cette ONG que j’ai rencontré une personne qui s’appelle Thierno Sow, qui est le président de l’ONG « Des Paroles et des actes », qui avait déjà pris connaissance de tout ce problème de déchets biomédicaux en Guinée.

Donc, on s’est rencontré, on a fait une petite formation très succincte sur quelles étaient justement les solutions qu’on pouvait apporter. Et c’était une personne très intelligente, j’ai parlé avec lui très rapidement et il m’a convaincu effectivement sur les actions des « Paroles et des actes ». Il m’a vendu la Guinée pour destination de rêve.

Donc, ça c’était au mois de mars dernier, on a vraiment préparé la mission. Et voilà comment je suis venu en Guinée.

Vous avez formé une trentaine de membres du personnel soignant du CHU d’Ignace Deen et celui de 4 autres établissements de santé situés dans la commune de Dixinn en gestion des déchets biomédicaux. Dites nous quel était l’intérêt de former ce personnel soignant ?

Alors, les déchets biomédicaux, c’est le personnel soignant. Au final, les seringues, les transfusions, les perfusions, les compresses etc… tous ces déchets viennent du personnel soignant. Donc c’est à lui déjà de trier et de faire la différence entre un déchet à risque infectieux qui lui, doit être incinéré et un déchet de soin qui est une catégorie d’ordures ménagères.

Le risque aujourd’hui c’est que quand on mélange ces déchets qui vont à la décharge, c’est que vous mettez des risques pathogènes et infectieux de l’hôpital à ciel ouvert dans cette décharge.

Donc, le but de cette formation était de former le personnel soignant, de bien leur expliquer quelles étaient les différentes catégories de déchets que l’on retrouve justement sur un acte de soin global. Ça peut être des gants et autres. Le personnel soignant est là pour soigner mais il n’est pas là forcément pour transporter ou savoir comment s’élimine les déchets. Donc, il faut protéger justement les personnes qui transportent ces déchets dans ces hôpitaux. Cela demande simplement des poubelles de différentes couleurs identifiées par une étiquette qui va dire ce qui a des risques infectieux ou ce qui n’est pas infectieux , pour que le personnel soignant sache ou mettre le déchets à risque infectieux ou pas.

Que la personne chargée de l’entretien viennent récupérer et qu’elle sache également si c’est un déchet à risque infectieux ou pas. Donc, tout ça il fallait faire une formation théorique durant 3 heures, et la deuxième partie de la journée était faite sur des cas pratiques. Donc, nous avons réarticulé un petit peu la zone de tri.

C’est une belle expérience, c’est un projet assez innovant, mais il est aussi question de trouver un moyen de le pérenniser. Avez-vous pensé à mettre une stratégie en place pour qu’il y ait un suivi et que ces bonnes pratiques continuent dans le temps ?

Très sérieusement, il faut savoir que cette première mission initiée par PACTES est une première. Donc, la pérennité va se faire dans le temps. Le suivi, il sera fait parce qu’on est toujours au contact. Le Directeur Général du CHU d’Ignace Deen nous a même proposé de faire un groupe whattsapp, là on aura toujours des Visios, on sera toujours en contact et la motivation viendra de l’extérieur. Et si PACTES le veut bien je reviendrai volontier pour revoir tout ça.
Quelles ont été les forces et les faiblesses de ces séries de formation que vous avez eues à faire. Qu’est-ce qui a marché et qu’est-ce qui n’a pas marché.

J’ai envie de dire sans prétention que tout a très très bien marché. Parce que tout a été bien organisé. La mission a été très bien préparée par l’ensemble des personnes du bureau de PACTES. Parce que moi, dès mon arrivée, j’ai été pris en charge et on a été tout de suite sur le terrain, dès le samedi, pour faire l’audit des maisons de santé …

Pour l’instant, je peux vous dire que tout a très bien marché parce qu’on a eu l’intention de bien faire. Et ensuite on a retrouvé derrière, enfin une reconnaissance par rapport à cette mission de la part de chaque Directeur de chaque maison de santé.
Et qu’est- ce qui n’a pas marché, ça je ne peux pas vous le dire. En revanche, ce serait dans 4 à 5 mois, quand je reviendrai, je vous dirai et ben ça, ça n’a pas marché ou ça n’a pas été suivi. Mais là encore c’est très tôt.

Un mot pour conclure cette interview ?

Je tiens à vous remercier véritablement de vous être intéressé à ce projet, que l’on se rencontre aujourd’hui pour communiquer. Je pense aujourd’hui qu’il faut justement sensibiliser la population…. C’était vraiment un essai mais cela a généré non pas des envies mais plutôt de dire que nous aussi on en a besoin quoi ! En tout cas Merci à vous !

Une interview réalisée par Abou Bakr et Abdoul Karim Barry pour couleurguinee.com.

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