Ibrahima Barry, la quarantaine, marié et père de famille mettra du temps à oublier ce qu’il appelle les bavures, à son endroit, des agents de forces de l’ordre postés à la déviation au quartier « Garage berliers » situé à Bambéto dans la Commune de Ratoma. Et pour cause?
En marge de la manifestation du FNDC hier jeudi, aux environs de 19 heures, ce menuisier de profession, qui quittait son lieu de travail sur sa moto a été intercepté par deux agents cachés dans un garage. Ces derniers l’ont traîné, roué de coup de matraques avant de retirer sa moto.
Heureusement, il a pu s’échapper. Arrivé à son domicile, il a expliqué la scène qu’il a vécue aux voisins. Un lui a proposé de se rendre sur les lieux de l’action. La victime a été accompagnée par quatre personnes. Arrivés sur les lieux, ils ont abordé les agents. Ils leur ont expliqué le motif de leur présence.
« On ne sait pas quelle unité a fait cela. Parce qu’on est nombreux sur cette partie. Il y a les agents de la BAC qui font la navette ici. Nous, nous sommes là, depuis la journée, mais on ne se livre pas à ça » a laissé entendre un des agents de la CMIS.
Et de poursuivre « Il n’a qu’à dicté son numéro de téléphone, comme on est là, on va demander aux autres s’ils passent ici . Une fois qu’on a les nouvelles de la moto, on va l’appeler. Allez-y, pour ne pas que d’autres agents vous trouvent ici. Mon ami si on voit ta moto on va t’appeler » a dit l’agent.
La victime et son groupe retourne à la maison à Koloma. Peu après, au moment où il était couché et en train de se faire masser par sa femme, le téléphone de l’infortuné sonne. Il a échangé avec l’agent qui dit avoir retrouvé la moto. Il lui a réclamé 500 000 fg pour la récupérer. Il est reparti sur les lieux avec des voisins. Ils ont négocié à 100 000 fg. Et il a récupéré sa moto. Il a des égratignures sur son corps et des petites blessures. Néanmoins, il remercie Dieu. Il rapporte que les agents lui ont suggéré de bouillir les cailloux pour mettre sur les parties qui lui font mal.
Voilà comment se porte l’impunité en Guinée. On te frappe, on confisque tes biens. Et tu es obligé de payer pour récupérer ton dû.
Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com