A Conakry, les artistes plasticiens font un excellent travail, mais, ils font face à un manque criard de lieu d´expositions de leurs œuvres. Et comme la nature a horreur du vide, ils squattent des endroits inappropriés.
Nous sommes allés à la devanture de l’hôtel Palm Camayenne, dans la Commune de Dixinn, pour rencontrer des ébénistes et toucher du doigt les réalités dont ils font face.
Le premier problème, c’est que les magnifiques oeuvres de ces artisans sont peu rentables. Simplement parce que les lieux d’expositions sont peu fréquentables. Les touristes qui aiment bien les articles d’arts n’osent s’y aventurer.
Et cette réalité a poussé de nombreux ébénistes à quitter ce noble métier.
Abdoulaye Kaba, pratique ce métier depuis plus d´une vingtaine d´années. Et il ne s’en sort pas.
» Nous avons peu de clients. L »avènement de la covid 19 l´année dernière a paralysé toutes les activités. Et l´Etat ne nous subventionne pas. À plus forte raison nous faire participer à la foire internationale des arts culturels pour faire valoir nos œuvres artisanales.
Au Sénégal, les ébénistes bénéficient toujours de l´appui du gouvernement. Chez nous en Guinée, tel n´est pas le cas présentement. Ce qui fait que nous sommes confrontés à d´énormes problèmes ».
D´autres artistes, pointent du doigt les réalités de la transition qui empêchent les touristes étrangers de venir en Guinée. Ces touristes visiteurs, beaucoup d´entre eux, s´intéressent pourtant aux merveilles du pays.
L´interdiction de la coupe abusive du bois freine aussi les activités des ebenistes.
Abdoulaye Kaba, Ébénistes rappelle que le bois est leur matière première. Sans le bois, ils ne peuvent pas faire des œuvres d´art.
Tous les jours, les uns et les autres rallient les ateliers dès 09 heures, munis de leurs instruments. Ils sortent les gros bois, ils commencent à tailler les bois sous différentes formes. Ils en sortent des masques nimba et des sculptures qui présentent des lions, des éléphants ou de girafes.
Ce travail de Fourmis peut durer des heures, des jours.
Malgré leur dévouement, certains abandonnent ce métier au profit de l’exploitation des mototaxis. Dommage !
Par Fodé Touré pour couleurguinee.com