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Guinée : le défi de l’industrialisation dans le secteur de la pêche

Fidèle à son souhait de voir les Guinéens bénéficier des retombées des ressources halieutiques, Monsieur Cherif Diallo, consultant et expert en pêche propose cette autre réflexion que nous vous recommandons. Lisez ci dessous. 
 REMARQUES
À défaut de résultats probants dans l’amélioration de l’approvisionnement des ménages en poissons, disponibles et accessibles dans nos marchés,
Il faut éviter certaines affirmations sur les réalités du secteur.
– Déclarer la reprise en 2022 des exportations de nos produits sur le marché de l’Union  européenne n’est pas exact.
Ce n’est pas effectif.
La douane Guinéenne pourrait aider à le savoir.
Plus d’un an déjà que cette interdiction est pourtant levée par la Commission de l’UE.
– Déclarer des recettes de 2022, ce qui n’est pas le rôle primordial du Ministère, de l’ordre de 90 Milliards NFG pour le Trésor public.
C’est juste mieux que les 66,6 Milliards NFG déclarés en 2018.
Des montants qui n’atteignent cependant  pas celui USD 10.000.000 de ce Ministère en 1990.
– Par ailleurs, la co-signature des licences de pêche avec le Ministère des Finances n’est nullement une innovation dans ce département.
Elle l’a été en 1997.
QUI DIT PÊCHE, DIT VENTE DE PRODUITS DE PÊCHE, PAS SIMPLEMENT VENTE DE LICENCES DE PÊCHE.
En Guinée, c’est l’obsession des licences qui prévaut. Elles furent même délocalisées à la Présidence de la République en 2014.
Mesure qui engendra la prolifération de dizaines de petits bateaux dits pêche artisanale avancée, bateaux renommés semi-industriels aujourd’hui.
Nous admettons la pertinence de certaines dispositions des plans annuels d’aménagement de nos pêcheries.
Plans initiés en 1989, par la coopération Canadienne avec M. Mahi l’expert Canadien de l’ACDI venu de Dakar.
Nous regrettons simplement que l’essentiel soit confiné à la détermination des possibilités d’accès (licences) aux ressources.
Cette approche ayant poussé les Ministres à la concurrence, faire mieux que son prédécesseur pour les montants versés au trésor public.
Au bout de cette course, à qui mieux mieux dans la vente des licences, la préservation des ressources semble compromise.
Cette obsession des licences pourrait expliquer la diminution drastique du rendement des navires en espèces demersales.
tel que relevé sur le Pan de pêche 2023 du Ministère.
IV.5 Tableau 6 :
– rendement 2018 ~ 8,08 T/Jour
                      2019 ~ 7,18 T/Jour
                      2020 ~ 4,56 T/Jour
                      2021 ~ 3,77 T/Jour.
Les rendements (captures effectuées) diminuent,
mais les offres de prélèvements (captures autorisées) ne s’ajustent pas à cette tendance à la baisse :
IV.6.1 / Tableau 7
IV.6.2 / Tableau 8
du même plan 2023.
LA MAXIMISATION DES RECETTES S’OBTIENT PAR LES PRODUITS ET NON LES LICENCES.
Exemple :
A- DANS LE PLAN DE PÊCHE 2023 le Gouvernement compte vendre :
Tableau 8 :
– des LICENCES à 90 bateaux industriels.
– des LICENCES à 40 bateaux semi-industriels.
– des PERMIS DE PÊCHE à 6354 pirogues.
Pour en attendre d’hypothétiques recettes de l’ordre de USD 10.000.000 à déposer au trésor public.
B- DANS LE MÊME PLAN DE PÊCHE le Gouvernement autorise :
CAPTURES AUTORISÉES :
Tableaux 7 et 8 :
– 33.383, 20 T de Céphalopodes.
– 18.355 T de Crevettes côtières.
– 190.996,50 T de poissons demersaux.
– 393.062 T de poissons pélagiques.
Prix moyens dans la région de ces espèces :
– Céphalopodes  : USD 2800 / T.
– Crevettes côtières  : USD 7500 / T.
– Poissons demersaux  : USD 1700 / T.
– Poissons pélagiques  : USD 800 / T.
USD 204.000.000 est le montant des recettes que notre économie aurait enregistré en 2023 par la production industrielle nationale,
et cela uniquement avec :
– 16.000 T de Crevettes côtières
– 30.000 T de Céphalopodes
LA PLUS-VALUE ESPÉRÉE DE L’EXPLOITATION DE NOS RESSOURCES HALIEUTIQUES, PASSERA PAR LE MARCHÉ DES PRODUITS
L’exportation en 2020 de l’espèce Céphalopode dite poulpe par le segment industriel apporta USD 15.000.000 à l’économie Sénégalaise.
Certaines INDUSTRIES du Sénégal reçoivent des quantités importantes de poulpes pêchées en zones de Bissao et de Guinée, à travers d’embarcations bénéficiant de LICENCES de ces deux États.
Le débarquement de 540.000 T en 2019 a permis le traitement et l’exportation de 285.000 T d’une valeur de USD 530.000.000.
Grâce au segment INDUSTRIEL de ce pays voisin, le Sénégal.
La Côte d’ivoire est 2ème exportateur mondial de THON et 1er pays producteur d’Afrique de cette espèce.
C’est grâce à l’industrialisation de son secteur pêche.
L’industrialisation du secteur pêche permet à la Mauritanie de percevoir des recettes d’exportation de l’ordre de USD 700.000.000, en moyenne annuelle.
Grâce aux dispositions du Code maritime de 1919 (usines de Safi) et du Code des investissements maritimes de 1973 (usines de Casablanca et d’Agadir),
Le Maroc, en 2022, a produit 1.550.000 T, en a exporté 841.000 T d’une valeur de USD 3.000.000.000 .
Les Ambassades de ces pays en Guinée peuvent toujours confirmer ou infirmer ces données.
NOUS RÉAFFIRMONS L’ENJEU DE L’EXERCICE.
VENTE DE PRODUITS OU VENTE DE LICENCES.
Nous réitérons par ailleurs notre suggestion, de fin septembre 2021, relative au rattachement du département de la pêche à un Ministère en charge du développement rural et des ressources animales (agriculture, élevage, pêche).
Le temps de remettre en place les fondamentaux de la pêche.
Car, s’il n’est question que de vente de licences, nul besoin d’un Ministère à cet effet.
Une simple Direction des pêches suffit.
Dans la seconde tribune, qui suit ces remarques, nous vous soumettons des suggestions.
Par Cherif Diallo
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