L ’humanité a célébré ce lundi 5 juin 2023, la journée mondiale de l’environnement. La cinquantième édition sous l’égide des Nations Unies.
Le thème retenu cette année est « les solutions à préconiser pour une meilleure gestion des déchets plastiques ».
En Guinée, les étudiants inscrits en Master droit de l’environnement, mine et développement durable à l’Université Général Lansana Conté de Sonfonia ont bénéficié de l’appui financier de Natural Justice pour organiser une conférence-débat au sein de cette université.
L’ amphithéâtre » Djibril Tamsir Niane » a servi de cadre à cette rencontre. Des responsables de cette université ont assisté à cette conférence. Précisément le Vice Recteur, Docteur Bago Laurent Onivogui qui a représenté le Recteur Professeur Manga Keïta. Madame Mariama Siré Diallo, Directrice du Centre de Recherche de la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques, Ibrahima Diallo, un spécialiste des questions environnementales, minières et énergétique.
Les professionnels du droit de l’environnement, les administrateurs publics, les étudiants et des acteurs de la société civile étaient aussi présents.
L’ honneur est revenu au Vice Recteur de donner le ton des interventions. Docteur Bago Laurent Onivogui a souhaité la bienvenue aux personnes présentes.
« Aujourd’hui, lorsqu’ il y a une telle conférence pour informer les intellectuels, nous souhaitons que ça soit la bienvenue pour notre université et dans le cadre scientifique aussi pour la transformation de ces produits bio dégradables. Nous lançons un appel aux étudiants et leur disons de ne pas jeter n’importe où les plastiques. Chaque fois qu’ils prennent de l’eau, qu’ils cherchent une poubelle là où les jeter pour permettre aux nettoyeurs de venir prendre directement les plastiques et aller les déposer là où il faut » a-t-il lancé aux étudiants.
Ibrahima Diallo consultant, juriste, spécialiste des questions environnementales, minières et énergétiques, pour sa part, a décrit les conséquences de ces déchets plastiques sur l’environnement.
« C’est vraiment une catastrophe au niveau de la Guinée. Lorsque vous prenez l’impact de cette pollution sur le développement du pays en matière d’élevage, il suffit simplement d’aller égorger un de nos animaux, que nous élevons, vous trouverez que ces animaux sont malades de ces déchets plastiques qu’ils absorbent au fur et à mesure. En matière de santé publique c’est un problème pour nous. En matière de développement agricole, c’est vraiment une pollution persistante. Car ces déchets peuvent avoir une durée de vie de plus de trois siècles. Donc, c’est très grave pour les sols » a-t-il fait savoir.
Ce conférencier propose la création d’une institution spéciale pour la gestion des déchets
« La gestion des déchets se trouve être aujourd’hui dispersée entre différents ministères. Le ministère de l’environnement fait la gestion des déchets, celui de l’administration du territoire en fait, celui de la santé et de l’hygiène publique, le ministère des infrastructures également. Donc, juste pour vous dire qu’on pourrait bien créer un ministère de l’assainissement en Guinée qui va se charger de toutes les questions d’assainissement. C’est la meilleure façon de gérer un tel problématique » pense-t-il.
Moussa Fofana, membre de l’équipe organisatrice de la conférence a révélé l’intérêt pour eux d’organiser cette conférence
« Nous avons estimé qu’il faudrait coller les mots aux actes. On ne peut pas faire un Master en environnement et rester indifférent à cette journée. Donc, hier dimanche, nous avons mobilisé les jeunes et nous sommes parvenus à assainir tous les coins de l’université de Sonfonia. Nous l’avons débarrassée de tous les déchets plastiques. Pour nous, donc l’intérêt c’est sensibiliser pour la protection de l’environnement. Sinon, c’est nous même qui sommes menacés » a averti ce fruit de la première promotion Master de l’Université de Sonfonia
Ce modérateur est convaincu qu’au sortir de cette conférence, les échanges porteront leurs fruits.
« Nous voulons que ça impacte le comportement du Guinéen notamment l’étudiant. Qu’il comprenne que les déchets plastiques sont dans la considération environnementale des polluants organiques persistants. Pour nous, la sensibilisation est l’aspect le plus important parce que, c’est le comportement qui est important dans la protection de l’environnement. Nous sommes en train de nous battre pour que le Guinéen comprenne que les déchets plastiques n’ont pas pour destination la rue, ou les caniveaux et il ne faudrait pas surtout les brûler car cela aussi à une conséquence plus grave » ajoute ce conférencier.
Ces jeunes étudiants en Master Droit de l’environnement sont appuyés par la structure « Natural Justice ». Gonota Raphaël Lamah est le chargé de projet en Guinée
« C’est pour nous un grand honneur d’accompagner ces jeunes. Apporter une réflexion sur la question des plastiques et notamment sa pollution. Donc, partager l’avis d’une telle entité universitaire sur une thématique qui est aussi importante comme la pollution plastique est un grand honneur pour Natural justice » a-t-il déclaré.
Mariama Siré Camara, auditrice au Master droit de l’environnement, mine et développement durable a participé à cette conférence débat
« Ça va permettre la visibilité de notre Master et encourager d’autres personnes qui se lancent dans la protection de l’environnement à s’inscrire au cours prochain. Et pour ce qui concerne notre formation, vous avez vu les conférenciers, ce sont des cadres renommés dans le domaine de l’environnement, donc s’ils viennent partager ici leurs expériences, ça va contribuer vraiment à notre formation » se réjouit-elle.
Cette journée mondiale de l’environnement intervient à un moment où en Guinée les activités humaines ont un impact sur l’environnement
À titre d’exemple, l’exploitation minière dans la région administrative de Boké pollue considérablement l’environnement. Il y a également des décharges à Conakry notamment celle de Dar Es Salam qui dégage une fumée Insupportable à longueur de journée.
Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com
