À 72 heures de la fête de l’Eïd El Kébir ou la Tabaski, les parcs à bétails ne désemplissent pas. Ce lundi 26 juin, nous nous sommes rendus au parc de bétails de Simbaya gare situé dans la Commune de Ratoma. L’ engouement était perceptible entre vendeurs et acheteurs.
Mamadou Bah originaire de Dalaba exerce dans ce parc. Il nous a planté le décor
« Le bétail est là, mais c’est la clientèle qui fait défaut. Les gens se plaignent du manque d’argent. Il y a beaucoup de personnes qui viennent ici et qui demandent mais finalement ils retournent par manque de moyens . Il y a tout les prix ici. Il y a des béliers à 2 000000 de francs guineens , de 2 500000 de francs guinéens à 4 000000 de francs guineens ».
Amadou Condé un client qui déambulait à la quête d’une bête ne tarissait pas de plaintes.
« Les prix sont exhorbitants. Et vous savez la situation du pays actuellement. À chaque année on vient ici pour acheter. Mais il y a une très grande différence cette année par rapport à l’année passé. Nous voulions acheter trois, mais c’est deux qu’on a pu acheter vu la cherté des prix. Le belier malien, on l’a acheté à 6 500 000 fg et celui guinéen à 2 000 000 fg » a-t-il fait savoir.
Ce citoyen demande aux autorités de réglementer ce secteur d’activité.
« Ils ont un grand rôle à jouer dans ça. Parce que les gens qui partent ailleurs pour chercher les béliers et les bœufs pour venir revendre ça ici, il faut leur faciliter le prix de dédouanement et les frais de la route, là les prix seront abordables pour nous citoyens » plaide-t-il.
Contrairement à ceux qui estiment que le prix est élevé, Bah Mouctar membre du bureau de syndicat au parc de Simbaya gare juge le prix raisonnable.
« Le prix n’a pas augmenté. Moi, j’estime que le prix a diminué même cette fois-ci par rapport à l’année passé. En ce qui concerne le prix des bœufs et les moutons qui sont en Guinée ici le prix est moins cher cette année. Mais en ce qui concerne les moutons et les bœufs maliens, ça, ça va augmenter forcément parce que l’affaire de Djihadiste à un impact sur ça. C’est là-bas qu’on élève les moutons. Et maintenant là il n’y a pas beaucoup de moutons qui quittent là-bas pour venir ici. Les moutons qu’on à l’habitude de payer là-bas à 200 000 FCFA l’unité cette fois-ci on paye jusqu’à 350 000 FCFA. Et vous savez en matière de commerce, la manière dont tu as pris la marchandise c’est de cette même manière tu va revendre. C’est pas nous qui augmentons les prix. C’est là où on achète nous aussi. Car si tu achète à un prix cher, tu seras obligé de revendre à un prix cher. Ensuite il y a le transport et les frais de route tout cela rend cher le prix » explique-t-il.
Et d’ajouter
« Un mouton guinéen coûte entre 1000 000 fg et 1 700 000 fg. Et les bœufs on les revend à 4 000 000 fg et quelques poussière la tête parce que les gens disent du n’importe quoi dans les radios. Ils disent qu’on vend les bœufs jusqu’à 14 millions et c’est ce qui n’est pas vrai. Ils n’ont qu’à venir faire le constat sur le terrain » a-t-il recommandé
Pour bien mener leurs activités, les responsables de ce parc ont fait appel à des agents de la gendarmerie. Sur le terrain, ces derniers s’attèlent à réguler la circulation. Mais, ce n’est pas tout.
« On leur a fait appel parce que vous savez l’affaire d’argent il faut que ça soit sécurisé. Il y a des clients qui viennent ici avec des fortes sommes et vous voyez que nous sommes au près des rails ici il n’y a pas de sécurité ici. Il y a des gens qui viennent ici pas pour acheter mais extorquer ou voler notre argent ou l’argent de nos clients. Donc ils sont là pour nous sécuriser avec nos clients » révèle ce vendeur de bétails.
Immoler un bélier le jour de la fête de Tabaski fait partie des prescriptions de l’islam selon les islamologue. Pour ceux bien sûr, qui en ont les moyens.
Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com