Alseny Baldé, boulanger de profession a été tué par balle dans la nuit du lundi 31 juillet au mardi 1er Août 2023. Ce sont des hommes armés en tenue qui auraient tiré sur le boulanger assis dans un tricycle au marché Concasseur. Il était en train de manger.
Le maitre de la victime, Mamadou Dian Seck, a relaté les circonstances dans lesquelles ce drame est survenu
« Alsény Baldé était mon boulanger. Il est venu au travail, il a mélangé un sac et demi de farine. Après, il est allé chercher à manger. Il est venu s’asseoir dans un tricycle pour manger. Il est resté là, deux gendarmes sont venus tirer sur lui. Ils sont arrivés dans un pick-up qu’ils ont garé au bord de la route. C’était vers 00 heures. Sinon tous les jours les gendarmes nous depassent, mais c’est la première fois qu’une telle situation de tuerie se passe ici.» a indiqué le maître boulanger
Il a dit que sa disparition va laisser un vide. Il était orphelin de père. Selon lui, c’est Alsény Baldé et son frère jumeau qui supportaient la charge familiale.
« C’est ici qu’il gagnait son quotidien. Nous demandons aujourd’hui à l’autorité de nous aider. On ne peut pas pardonner celui qui l’a tué. Parce qu’on passe la nuit ici pour avoir à manger le matin » a confié Mamadou Dian Seck.
Le grand frère du defunt, Mamadou Aliou Baldé sous le choc, exhorte les autorités à sensibiliser et à conseiller les gendarmes avant de sortir sur le terrain pour ne pas que la même situation arrive aux autres jeunes
«Vraiment c’est une douleur profonde. J’ai été appelé par son maître boulanger que mon jeune frère a été tué par les gendarmes. C’est un jeune homme qui n’a pas de problème avec quelqu’un. Il a perdu son père. Il ne boit pas, il ne part pas en boîte de nuit. Il est très calme. C’est une peine pour nous. Les forces de l’ordre doivent savoir qu’on est tous des Guinéens et qu’elles ont pour mission de sécuriser les gens. Alsény n’était même pas dans la rue. Ça nous fait de la peine. Il faut que ça cesse. Les autorités doivent bien éduquer et conseiller les agents quand ils sortent. Il y a plus de 6 fours ici. On s’en remet à Dieu parce que l’âme appartient au Bon Dieu. C’est lui seul qui peut juger » a conclu Mamadou Aliou Baldé
De son côté, le Chef Adjoint du quartier Hamdallaye 1, Ansousmane Doukouré, déplore cet acte regrettable. Il manifeste sa compassion envers la famille du défunt
« Je présente toutes mes condoléances à la famille du défunt. Ce matin, on m’a appelé pour me dire qu’il y a eu un décès dans mon quartier. Je suis venu sur les lieux pour m’enquérir des nouvelles. Les gens m’ont montré le corps. Je suis venu voir le corps, mais dans mon quartier,c’est la première fois qu’on tire sur quelqu’un à bout portant» a dit le chef adjoint du quartier.
Il a déclaré que la victime était à son lieu de travail.
« Ce n’est pas parce que tu es gendarme, militaire ou policier que tu as le droit de tirer sur les civils sans défense. C’est regrettable », a-t-il déploré.
Par Fodé Touré pour couleurguinee.com
