Une histoire de sorcellerie met en conflit des familles actuellement à Tabily, un secteur situé dans la sous Préfecture de Mambia relevant de la Préfecture de Kindia.
Mais comment tout cela est arrivé ?
La fille d’un couple est malade depuis des mois. Ils ont cherché partout un remède pour que cette jeune fille recouvre sa santé. Mais en vain. Finalement le mari a fait appel à un guérisseur pour soigner la fille. Ce dernier est venu examiner la fille. Il a fait savoir qu’elle est en train de subir des actes de sorcellerie de la part d’un proche de sa famille.
Il a décrit la présumée sorcière. Et ils ont trouvé que cette description correspond à la morphologie de la grand-mère maternelle de la jeune fille.
Le guérisseur a révélé qu’il existe beaucoup d’autres sorciers dans ce secteur. Pour les rassurer de ce qu’il fait, il a sollicité du chef du quartier dont relève ce secteur de lui accorder des veillées successives d’une durée de 3 jours pour mettre à nue les malfaiteurs de cette zone.
Ironie du sort, ce dernier était le mari de la présumée sorcière pointée du doigt. Mais, malgré tout, le chef de quartier lui a donné le feu vert. Il a organisé la première veillée. Lors de cette séance il a dit qu’une trentaine de sorciers vit dans ce secteur. Selon lui, ces derniers ont fait beaucoup de victimes. Notamment des démunis, des malades, des fous…
Il décrivait ces présumés sorciers devant un public attentif. Et les citoyens présents se faisaient des images de ces présumés malveillants.
Il a promis d’en découdre avec eux dans 3 jours.
« C’était vraiment sérieux. Il fallait voir comment ce guérisseur frappait ces sorciers sur scène. Il a demandé au chef de quartier s’il peut même les tuer. Il leur a donné 3 jours. Il citait les gens que ces sorciers suivent. Et les prévenait. Il définissait les sorciers comme s’ils se connaissent. Alors qu’il ne connaît même pas ce village. Il est venu de loin » nous a confié une témoin oculaire de cette scène.
Elle poursuit sa narration
« Pour montrer que ce n’est pas une blague, le deuxième jour de sa veillée il a dit aux citoyens de le mettre dans un linceul et de l’inhumer. Ce qui fut fait. Et peu après il est revenu indemne. Il a dit que la tombe où on vient de l’enterrer sera réservé les prochains jours à l’un de ces démons » a-t-elle expliqué.
À croire ce témoin oculaire, l’affaire a fait tilt. Et lors de la troisième scène de veillée, nous mêmes, nous étions présents sur les lieux et nous avons constaté une présence massive de citoyens.
« Que Dieu exposent tous ces sorciers. Les gens ont souffert ici.» disaient des citoyens dans la foulée.
Mais, contre toute attente le guérisseur a brillé par son absence.
Pour quelle cause ?
Selon des indiscrétions, il y a eu des tractations entre le chef de quartier et certaines familles des concernées avec le guérisseur. Ils disent même que certains sorciers se sont rendus chez le guérisseur pour le supplier de ne pas les exposer. Tous, auraient négocier avec lui pour mettre fin à ses dénonciations. Car entre certaines familles, des hostilités étaient déjà engagées.
Et avant-hier samedi 5 août, c’était le dernier jour de scène. Donc, il fallait casser le mythe. À l’inverse des veillées, le guérisseur et son équipe ont fait le « jeu » la journée aux environs de 13 heures. Ils ont promis de sortir la tête de l’eau. Le guérisseur a choisi un lieu se trouvant au bord de la route pour faire son travail magique. Les citoyens et des nostalgiques sont venus observés. Il a ordonné les jeunes du quartier de creuser un grand trou et de verser de l’eau dedans. Et ils l’ont fait. Il s’est jeté dans le trou. Peu après, il est sorti avec un « chaudron de sorciers ». Se servant des lames, il a défait la marmite contenant plusieurs objets dont : des clés, des cheveux…
Il a déclaré que dès lors, ce secteur est libéré de la main des sorciers. Les citoyens étaient contents et le félicitait. Malgré tout, il y a des gens qui n’ont pas du tout cru à tout ce que ce guérisseur magicien a fait comme travail.
Actuellement dans ce secteur, c’est la méfiance totale entre certains citoyens.
Par Abdul Karim Barry de retour à Tabily pour couleurguinee.com