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Hivernage : Conakry colonisé par la pluie

Les fortes pluies qui s’abattent actuellement sur Conakry et périphéries commencent à inquiéter les citoyens. Elles causent d’énormes inondations. Ce qui n’est pas sans conséquence. Ces derniers jours d’importants dégâts matériels a été enregistrés dans plusieurs familles. Il y a eu des pertes en vies humaines.
Le premier cas date du samedi 5 Août. Dans la préfecture de Coyah, une pluie diluvienne a causé la mort du jeune Aboubacar Kourouma, électricien de profession. Ce jeune tentait de sauver la vie d’une autre fille qui était entrain de se noyer. Ce regretté a eu la compassion de plus d’un guinéens sur les réseaux sociaux. Il y a eu beaucoup de familles à Coyah qui ont été affectées par les inondations. Ils ont perdu des objets de valeur. Le gouvernement guinéen a envoyé une délégation à Coyah pour compatir à la douleur des victimes et leur marqué sa solidarité.

 

Ces derniers ont reçu des vivres et autres objets divers accompagnés d’enveloppes.
L’ ancien président Alpha Condé a également fait un geste aux victimes. Ses émissaires ont apporté aux sinistrés des sacs de riz et des bouteilles d’huile accompagnés pa une enveloppe symbolique.
Le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de la Décentralisation a, par la suite, engagé des opérations de secours et d’assistance
« Après avoir déployé des équipes de secours pour apporter l’assistance aux sinistrés de l’inondation à Coyah, nous sommes sur le terrain pour témoigner de la solidarité du Gouvernement à l’égard des victimes » a posté le ministre Mory Condé.
Et le vendredi 11 Août, le pont qui relie le quartier Lambanyi à Kobaya dans la commune de Ratoma, a été complètement inondé. Malheureusement madame Bangoura Kadiatou Sylla (Fifi), en service à l’Agence principale de la Banque Centrale a été emportée dans sa voiture par les eaux. Et elle a rendu l’âme.
Le gouvernement n’est pas resté également en marge de cet autre cas de décès suite aux pluies. Il a présenté ses condoléances à la famille éplorée.
Sur les réseaux sociaux des citoyens ont exprimé leur compassion aux victimes. Des campagnes de sensibilisation sont également de mise.
« Éviter tel endroit ou tel endroit… » est le slogan scandé. Chacun de son côté passe l’information sur les zones qu’il pense être critiques.
Quant aux autorités, à travers le Ministère de l’Administration du Territoire et la Décentralisation et celui des Infrastructures et des Travaux Publics, elles ont invité les citoyens qui ont réalisé des constructions sur les canaux d’évacuation à les libérer.
« Des instructions ont été données à l’AGEROUTE, la Direction Communale de l’Habitat, des Travaux Publics et aux autres services concernés pour qu’ils prennent rapidement des mesures afin de démolir les constructions anarchiques qui bloquent l’écoulement normal des eaux » peut-on lire dans un poste du MATD.
Hier lundi, 14 Août 2023, le Ministère des Infrastructures et des Travaux Publics, à travers l’Observatoire National des Routes (ONR) et l’AGEROUTE, a tenu à informer les citoyens.
« En raison des fortes pluies, certaines routes et ponts sont susceptibles d’être inondés et impraticables. Nous vous recommandons vivement d’éviter les zones suivantes :Le pont de Kobaya, le pont de Yataya fossidê , le lac de Sonfonia, le pont kiridi (Nongo) » peut-on lire également sur la page du MITP.
Dans certains quartiers quand il pleut des citoyens préfèrent se terrer à la maison pour éviter le risque vu, ce qui se passe. Dans les rues les gens marchent les pieds dans l’eau. Dans les marchés la boue est à l’honneur. Les routes se dégradent davantage
Au quartier Nongo précisément la partie appelée « carrefour Coza » les eaux de pluie débordent les caniveaux et ruissèlent sur la chaussée. Les agents de la police routière sont également postés à ce niveau. C’est dans ce tohu-bohu qu’ils s’attèlent à se mouvoir pour réguler la circulation.
« On n’a pas le choix car c’est ça qu’on a choisi comme profession. Ce n’est pas facile de travailler dans ça mais on est obligé de continuer notre travail malgré cette inondation. On est là tous les jours on marche dans l’eau pour réguler la circulation comme vous le voyez ici. Mais, nous demandons aux autorités de trouver une solution à cette situation déplorable » s’indigne Brigadier-chef Fantamady Camara qui était sous la pluie, les pieds dans l’eau.
Dans les quartiers des citoyens se plaignent de la conjoncture que développe les pluies intempestives.
« Actuellement ça ne va pas franchement. La pluie m’empêche de faire mon marché. Parfois je peux faire toute une journée sans vendre même une paire de chaussures » nous a confié un vendeur de chaussures ambulants.
Mariama Ciré Bah est vendeur d’haricot au quartier Koloma

 » À l’heure là disons gloire à Dieu. Ça ne marche pas du tout comme d’habitude. J’ai même diminué la quantité d’haricot que je préparais avant parce que la clientèle fait défaut. Les gens se plaignent du manque d’argent. Avant quand je sors à 7 heures avant même 11 heures ça trouve que j’ai fini de vendre, mais actuellement je peux rester jusqu’à 13 heures à ma place » a-t-elle expliqué.
Ahmed pour sa part, gère une agence de voyage située au quartier Lambanyi. À cause de cette pluie quotidienne il a trouvé un moyen pour faire son business sans se déplacer.
« j’ai mes assistants là-bas, si les clients viennent ils font le boulot et m’envoient les copies par e-mail je visualise. Et je leur fais un retour. Je ne me présente là-bas que si ma présence est nécessaire avec cette rareté de la clientèle. Tranquillement à travers mon téléphone je suis en contact permanent avec mes collaborateurs » a dit ce jeune.

Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

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