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Guinée : treize journalistes attendent un procès

Treize journalistes interpellés ce lundi à Kaloum ont été libérés au terme d’une journée de maintien dans les locaux du Tribunal de Première Instance de Kaloum oú toute la procédure judiciaire a été conduite à terme.

Poursuivis pour des faits qualifiés de «Participation délictueuse à un attroupement interdit sur la voie publique  » ces journalistes ont été mis à la disposition de leur avocat en attendant le procès en citation.

Me Salifou Beavogui, leur avocat dit que le dossier de ses clients a été pris en flagrant délit, sans mandat de dépôt au préalable.

« Il faut révéler que sur les treize, il y avait dix qui étaient venus pour couvrir la manifestation. Donc, ils ont été arrêtés dans l’exercice de leur profession. Le procureur nous a dit que le procès va avoir lieu la semaine prochaine. Le tribunal nous indiquera le jour et l’heure pour la tenue de l’audience. Et ainsi mes clients viendront répondre devant le tribunal » a déclaré Me Salifou Béavogui

Le SG du SPPG, Sékou Djamal Pendessa a rappelé les circonstances dans lesquelles ils ont été embarqués du commissariat central pour le TPI de Kaloum.
« Nous avons rallié le port autonome de Conakry pour faire la marche jusqu’ à la place le Makity pour exiger la levée de restrictions du site d’information Guineematin.com. Les forces de défense et de sécurité nous ont dit de nous disperser. Et de prendre des taxis moto pour rentrer. Nous leur avons répondu, savez-vous comment est-ce que nous sommes venus jusqu’ici. Nous n’ avons pas les frais du transport pour la moto, à plus forte raison pour les taxis.
À notre grand étonnement, les pick-up ont débarqué sur les lieux, ils nous ont dit de monter dans le pick-up et là je suis monté. Personnellement,  je n’ai pas été brutalisé. Mais d’autres ont été brutalisés, des matériels de travail détruits.Quand vous voyez ces agents là, ils ne faisaient pas la différence entre femmes et les hommes. Ils tiraient le gaz lacrymogène par-ci et par-là » a-t-il dénoncé

Le SG du SPPG indique que « Parmi ces personnes arrêtées, trois sont des organisateurs, les signataires de la lettre. Parce que la loi dit que c’est trois personnes qui signent. Et les dix autres étaient venus couvrir. Ils étaient dans l’exercice de leur fonction. C’est pourquoi, nous pensons qu’ il n’y aura pas de soucis à se faire. Même si l’affaire était jugée aujourd’hui leur cas est déjà connu » a fait savoir Sékou Djamal Pendessa.

 

La presse guinéenne s’était mobilisée pour apporter le soutien au fondateur et au personnel de Guineematin.com afin que le site soit débloqué. Interrogé l’administrateur du site Guineematin.com. Nouhou Baldé confie que cela deux mois que le site est bloqué.

« le site miroir a permis au lecteur d’accéder au site à ceux qui ne peuvent pas utiliser un VPN d’accéder au site. Mais, le problème, beaucoup ne savent pas. Les connexions sur le site miroir n’ont pas de répercussion sur le site mère.

Ça veut dire qu’on est en chute libre au niveau de nos score sur internet, c’est comme si le site n’était plus visité. C’est ce qui nous permet de maintenir la position qu’on occupe. Plusieurs fois, Guineematin a été classé meilleur site de la République de Guinée, après deux mois de restriction forcément on va chuter et on risque de perdre notre lectorat. Il y avait des milliers de personnes qui ouvraient le site chaque matin, chaque jour, malheureusement ils sont en train de perdre l’habitude de venir sur guineematin.com. on aura du mal à ramener ce beau monde vers le site, parce que la force du site ce sont les visiteurs » a déploré Nouhou Baldé

Par Fodé Touré pour couleurguinee

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