Mamadou Siré Diallo est une des victimes qui ont comparu ce mercredi 18 octobre 2023, devant le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
A la barre, il a raconté les violences qu’il a subies ce jour-là au stade du 28 septembre de Conakry et les environs, alors qu’il était allé prendre part au meeting des Forces vives qui était prévu sur les lieux.
Il a témoigné avoir aperçu des femmes nues dans l’enceinte du stade où un homme a été tué à coups de poignard. Également, il confirme avoir vu le Colonel MoussaTiegboro Camara proliférer des menaces à l’endroit des leaders et la foule « Le Colonel Tiegboro a bloqué la circulation aux leaders et aux manifestants. La foule était guidée par les leaders politiques de l’époque. Le Colonel a dit que si on bouge il va nous rentrer dedans.Malgré la menace, la foule a rejoint le stade 28 septembre. II y avait un autre avec groupe avec un maillot de corps en demi-saison (un maillot bleu, un pantalon militaire et une paire sport) et il a poignardé les gens dans tous les sens. Dans la cour du stade, j’ai vu des femmes complètement nues en file indienne qui pleuraient. J’ai réussi à m’échapper, vers la Pharma-guinée. J’ai encore été arrêté par d’autres gendarmes qui nous ont mis en file indienne, avant de nous fouiller et nous mettre de côté » a-t-il raconté
Dans cette mésaventure, Mamadou Siré déclare avoir pris une balle à l’épaule. De là, il dit avoir pris la fuite pour vivre. Il était obligé de se réfugier dans un quartier, le temps que règne l’accalmie.
Au moment où il luttait à bout de force, il dit avoir croisé un de ses amis qui a constaté qu’il saignait. Et ce dernier a dit « tu saignes, on dirait tu es blessé. Allons voir mon frère qui est médecin voir ce qu’il peut faire pour toi »a-t-il dit
Mamadou Siré soutient dans sa déclaration que le médecin a dit qu’il était possible que ça soit une blessure par balle. C’est à ce moment qu’ils ont essayé de trouver une ambulance pour l’emmener à l’hôpital.
« l’ambulance trouvée n’a malheureusement pas pu m’aider parce que c’était rempli de victimes. Il a fallu me démerder. Lorsque j’étais arrivé à Donka, le médecin m’a confirmé que c’est une blessure par balle mais qu’il n’y avait pas de médicament. Que faire? Il avait une possibilité c’était de l’extraire sans anesthésie. J’ai pris le courage à deux mains. Et le médecin a extrait sans anesthésie. Ils m’ont fait rentrer dans une salle où il y avait beaucoup de gens, il y avait un problème de lits qui se posait. Donc je suis rentré à la maison à l’aide de mon beau que j’ai contacté sur place », a-t-il expliqué pour sa part.
Par Fodé Touré pour couleurguinee.com