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Procès du 28 septembre : les auditions des victimes se poursuivent

Le procès des événements du 28 septembre 2009 ce mercredi a reçu, entre autres,  Mohamed Ali Fofana, un des rescapés qui ont survécu au massacre perpétré au stade et dont les souvenirs le traumatise jusqu’a date a-t-il fait savoir.

À la barre, Mohamed Ali Fofana, déclare avoir été au stade avec ses amis. Il rappelle qu’il était sur le point de retourner à Kissidougou après qu’il a passé des vacances à Conakry près de son oncle à Kissosso. Il confirme avoir été au stade aux alentours de 7 heures. Il dit qu’ils ont emprunté l’axe le prince. Ils ont remarqué les dispositifs de sécurité à Belle vue.

Il précise qu’à 10 heures, avant de rentrer à l’intérieur du stade, il dit n’avoir pas vu le Colonel Moussa Tiegboro Camara.

« Nous avons accédé à l’intérieur du stade. Entre temps, j’avais eu des envies de me mettre à l’aise. C’est là que je suis allé aux toilettes. Peu de temps après, j’ai entendu des coups de feu, j’ai cherché à rejoindre les amis de l’autre bout de la tribune. Et là j’ai compris qu’il fallait se sauver. Quand il y a eu des débordements au stade, chacun essayait de sortir du stade, dans la bousculade, et les gendarmes tiraient en l’air, sur le coup j’ai été touché au niveau de mon bras. Pendant ce temps là, je saignais et il y a une dame à qui j’avais demandé de me passer son foulard pour que je puisse stopper l’hémorragie. Pendant que les autres luttaient pour se sauver, j’ai pu escalader le mur pour rejoindre le dehors.» s’est il souvenu

Il souligne qu’il y avait un gendarme qui lui a dit va vers le pont de madina. C’est sur le chemin, il a croisé la vanne de la croix rouge dans laquelle il a été transporté avec les autres blessés à l’hôpital Ignace Deen.

« Les médecins nous ont reçus et là j’ai fait comprendre que je connaissais un médecin et il m’ont pris en charge. Ils  m’ont administré trois doses pour pouvoir m’endormir. Et tout ce qui s’est passé à ce moment, je ne m’en souvenais plus. Et à mon réveil, j’ai vu la plâtre sur mon bras. C’est là que j’ai demandé à l’infirmière qui était à côté et elle m’a dit que je venais de sortir du bloc opératoire. Je me tordais de douleur, je ne faisais pas trop de mouvement. Mais des heures passées à l’hôpital, j’ai pris la peine de m’endormir encore »  a-t-il expliqué

Poursuivant sa narration, il pointe du doigt Colonel Abdoulaye Cherif Diaby, ministre de la santé à l’époque d’avoir été insensible aux souffrances des victimes.

« L’infirmière était venue me réveiller pour me dire qu’il y a la présence du ministre Colonel Abdoulaye Cherif Diaby, et la Directrice de l’hôpital Fatoumata Binta Diallo. Rien qu’à entendre cela, j’étais soulagé car je me disais qu’il allait me réconforter mais à ma grande surprise, le Colonel Diaby m’a déçu . J’ai pris la peine de me tenir debout auprès d’une chaise. Mais le Colonel Chérif Diaby a pointé son doigt sur mon front et il m’a posé des questions : Pourquoi as-tu été au stade? Et il dit ce n’est pas une kalachnikov qui t’a touché. C’est un fusil de chasse. Le jeune a répondu en disant je ne sais pas. La semaine du massacre au stade, les gendarmes sont venus à l’hôpital où je les ai vu embarquer des corps dans deux camions. Pour moi il n’y avait plus de place à la morgue de l’hôpital. Je n’en pouvais plus de vivre à l’hôpital parce qu’ il y avait trop de punaises dans les lits. Je voulais coûte que coûte rentré » a fait savoir Mohamed Ali Fofana

Par Fodé Touré pour couleurguinee

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