Ousmane Sow est l’une des victimes a comparaitre ce lundi 23 octobre 2023, devant le Tribunal Criminel délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.
À la barre, Ousmane Sow affirme avoir été au stade. Il témoigne le traumatisme qu’il a vécu au moment du massacre perpétré au stade.
« Après ma toilette, je suis sorti pour constater une grande mobilisation. Cela m’a motivé étant jeune. J’ai donc suivi mes amis. C’est comme ca que je suis allé jusqu’au stade. On a trouvé la porte ouverte. C’est ainsi que j’ai trouvé Colonel Moussa Tiegboro Camara, que j’ai vu pour la première fois, entouré de ses gardes de corps. Quelque temps après, on a commencé à lancer le gaz lacrymogène. Les tirs ont également commencé. Paniqué étant très petit, je partais dans toutes les directions. C’est dans ce « brouhaha » que j’ai reçu trois balles notamment au niveau de mon cou. C’est ainsi que je suis tombé, pensant même que j’étais déjà mort. Je saignais tellement mais quand j’ai entendu les gens dire que la croix rouge était là, je me suis débrouillé pour soulever ma main. C’est ainsi qu’ils sont venus me prendre. Ils nous ont fait monter dans leur voiture pour me conduire à l’hôpital Donka, où je suis resté jusque dans les bandes de 18h, avant qu’un médecin me demande si je détenais un contact de l’un des membres de ma famille. Je lui ai fait passer celui de ma grande sœur qu’il a appelé. C’est ainsi que ma soeur a été informée et par la suite, mon papa aussi, trois jours après mon admission à l’hôpital » confié la victime, avant de rappeler le scénario de l’hôpital Donka, où l’ex-président du CNDD lui a rendu visite.
Et de préciser que le président du CNDD s’était rendu à l’hôpital Donka.
« Dans mon lit d’hôpital, le capitaine Moussa Dadis Camara a été nous rendre visite. S’il se rappelle bien, j’ai été ce jeune qui l’a refoulé quand il m’a tendu sa main pour me saluer. Et même quand il a voulu apposer sa main sur mon front, je l’ai recalé. Peut-être que tout le monde a vu ça à la télévision. C’était bien moi. Et je l’ai fait, c’est parce que je me rappelle le jour où il a pris le pouvoir, on était très content. Mais après les événements du 28 septembre 2009, j’ai su qu’il était responsable. Voilà pourquoi je n’ai pas voulu le saluer et quand il a voulu mettre sa main sur mon front, j’ai aussi refusé » a-t-il mentionné.
Par Fodé Touré pour couleurguinee.com