Ousmane Bah, commerçant de profession a rendu l’âme, fauché par une balle, dans la soirée du lundi 20 novembre 2023, au quartier Hamdallaye Concasseur. Il est arrivé sur les lieux au mauvais moment on va dire Parce que des jeunes protestaient contre le délestage
Selon El Hadj Nouhou Bah, un des proches de la famille, il avait reçu la balle à la tête. Il a succombé à ses blessures à l’hôpital de l’amitié Sino guinéen.
Le frère du défunt a, à peine, trouvé les mots pour expliquer les circonstances dans lesquelles est survenu ce drame.
« Hier, lorsqu’on était en ville puisque c’est là-bas que nous travaillons lui et moi, puisque nos places sont collées, aux environs de 19h, je lui ai dit que moi je rentrais, il m’a dit qu’il allait fermer. C’est ainsi qu’il est sorti et a fermé, mais moi j’ai trouvé le taxi avant lui. Quand je suis venu jusqu’au carrefour concasseur, j’ai trouvé qu’il y avait de la pagaille. Je l’ai immédiatement appelé pour lui dire en bon soussou que Ousmane, les gens sont en train de pagayer dans le quartier, de faire attention et il m’a dit d’accord. Je suis rentré, j’ai mangé, je me suis lavé. Lorsqu’il est arrivé sur les lieux de la manifestation, le temps pour lui de traverser la plaque Cellcom, les agents de forces de sécurité lui ont tiré une balle qui a perforé son front. Il est tombé mais il était vivant. Et je l’ai pris et je l’ai envoyé à l’hôpital Jean Paul II. Les médecins de là-bas m’ont dit qu’ils ne peuvent pas le soigner. Il saignait énormément et ne parlait pas. C’est ainsi que je l’ai envoyé à l’hôpital Sino-guinéen. Arrivés là-bas, ils l’ont transféré au bloc, ils ont mis des appareils sur lui. Je leur ai demandé de faire de leur mieux pour qu’il lui sauve la vie, parce que j’étais prêt à leur donner tout ce que j’avais. Il respirait à peine. Mais, il saignait abondamment. Je suis venu m’arrêter auprès de lui, je l’ai appelé à deux reprises, il m’a regardé mais il n’a pas pu répondre. Certains disent que c’est la police, d’autres disent que ce sont les gendarmes qui lui ont tiré dessus. Mais c’est les deux corps là qui étaient là-bas et ils étaient tous munis des armes. Alors j’ai pu confirmer qu’il a été tiré dessus. Mais je vais dire quelque chose, je suis au- dessus de la Guinée, nous sommes des Guinéens, nous sommes des enfants, nous sommes l’avenir de ce pays. Ils ont tué le petit, là où je suis comme ça, je n’ai plus d’espoir. Au-delà, j’ai peur et j’ai même envie de quitter ici» a confié le frère du défunt.
Il lance un message aux autorités afin qu’elles prennent des dispositions pour éviter les mêmes cas à l’avenir.
« Monsieur le président de la transition, Colonel Mamady Doumbouya est venu soi-disant nous sauver. Mais, ce qui est en train de se passer, c’est le contraire. C’est ce qu’il avait dit quand il avait pris le pouvoir. Je vais lui dire aussi que nous sommes des Guinéens, mon frère et moi nous sommes nés à Kaloum au quartier Manquepas et nous avons tous étudié ici. Nous sommes dans le commerce. Monsieur le président de la transition ce n’est pas ça qu’on s’est dit. Et là où je suis, j’ai peur. Je n’ai plus d’espoir. Ce pays-là m’a déçu, les dirigeants de ce pays m’ont déçu. Parce qu’ils sont là pour nous sauver, c’est eux qui nous tuent » a-t-il martelé.
Par Fodé Touré pour couleurguinee