La 34ème édition de la coupe d’Afrique des nations a pris fin le dimanche 11 février 2024 au stade Alhassane Dramane Ouattara d’Ebimpé à Abidjan devant plus de 60 000 spectateurs. Un vrai régal, cette CAN qui fait de la Côte d’Ivoire une nation fière et des Ivoiriens, une population comblée.
Les autorités ivoiriennes ont mis le paquet et le résultat a émerveillé le monde du football.
La compétition a démarré le 13 janvier dernier en Côte d’Ivoire et elle est considérée comme la plus lumineuse de ces 50 dernières années; vu la qualité des infrastructures, la qualité de l’organisation, l’affluence du public dans les différents stades, l’esprit sportif, l’hospitalité, l’ambiance… bref tout.
Une réussite qui a émerveillé le président de la CAF au point qu’il a plaidé pour qu’on pense à l’attribution de l’organisation d’une coupe du monde à la Côte d’Ivoire.
Voilà un exemple de réussite qui devrait inspirer les autorités guinéennes afin de permettre à notre nation d’organiser la plus prestigieuse des compétitions Africaines de football.
Pour ce faire, il faut lier les actes aux paroles ; sortir des discours ronflants et s’armer d’une grande dose de réalisme.
Le président de la transition doit faire de la réalisation des infrastructures sportives une priorité. Il faut trouver des solutions permettant d’achever dans un délai raisonnable les travaux de rénovation du stade du 28 septembre et du stade de Nongo.
L’Etat doit penser à alléger les charges fiscales des plus grandes sociétés de la place en signant avec elles des conventions qui les obligent à parrainer les entités ( clubs et équipes spécialisées dans la pratique du football)tout en mettant un cahier de charge leur permettant de construire des aires de jeux pour ces différentes équipes.
Cet état de fait permettrait à l’Etat de subventionner les clubs indirectement. Il doit aussi soumettre des plans de réalisations des infrastructures ( routières, hospitalières, hôtelières…) à tous les départements ministériels des secteurs concernés.
Il faut également la réalisation des aéroports régionaux par étape avec un suivi systématique.
La fédération guinéenne de football doit être aussi très organisée sur l’utilisation des subventions des instances dirigeantes du football(CAF /FIFA) allant dans le domaine des infrastructures afin d’épauler l’Etat dans la réalisation des stades aux normes internationales.
Dans l’attribution également des marchés publics, l’État guinéen peut ouvrir une fenêtre de fonds alloués aux développements des sports qui mentionne qu’un pourcentage peut être prélevé sur chaque caution de soumission et d’obtention d’un marché public.
Et ce montant sera directement reversé dans le compte de réalisation des infrastructures sportives. Avec ces différentes entrées de fonds, l’État guinéen n’aura pas assez de difficultés à réaliser les infrastructures sportives dans la dynamique d’une éventuelle organisation d’une coupe d’Afrique des nations de football.
Un seul match à domicile que la Guinée joue en dehors du pays, c’est plus de 800mille dollars( en terme de logement, location de terrains, logistique, hébergement…). C’est comme si nous sommes prêts à jeter l’argent par la fenêtre alors que si l’on prenait la rénovation de nos deux stades comme une urgence, nos charges s’allegeraient et nos finances seraient utilisées à bon escient.
Imaginons combien de matchs à domicile nous recevons au Mali ou au Maroc pendant une année pour combien de milliards de francs guinéens ou de millions de dollars dilapidés.
Osons mettre les finances où nous devons les mettre pour récolter les meilleurs fruits.
C’est pour tout cela que j’insiste sur la volonté politique du premier responsable qui est le président de la République d’ouvrir les yeux pour voir les réalités afin de nous sortir de cette rhétorique.
Une CAN ne s’organise pas en une seule année, ni en deux ans mais dans la durée avec des projets justes, réalistes et réalisables.
Connue pour sa passion pour le football , sa patience, la population guinéenne mérite de vivre l’organisation d’une coupe d’Afrique des nations à la maison.
Je prie pour que ce cris de cœur que m’inspire la Can ivoirienne tombe dans des oreilles attentives.
Amen!
Par Abdoul Aziz Sow, journaliste sportif guinéen.
