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mardi, novembre 26, 2024

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Pita : les fous aux bons soins de samaritains

Dans la commune urbaine de Pita, un groupe de jeunes exploitants de taxi-moto tricycles  basés derrière la cour de la maison des jeunes, se donne pour mission prendre soin des malades mentaux qui se promènent dans la ville.

Composé d’une dizaine de tricycles, ces jeunes recherchent quotidiennement ces malades, ils les emmènent au marigot appelé « Gadha Petit » pour les laver, les coiffer et les habiller correctement.
Mamadou Adama Sow porte-parole de ce groupe revient sur leur motivation.
« Si les gens sont dans une ville et qu’ils voient des fous entre eux, il faudra bien prêter attention à eux aussi car ils sont tous des êtres humains comme nous. Nous, nous travaillons ici et nous les voyons chaque jour se promener entre nous. Si les fous sont propres cela permettra à la ville également d’être propre. Mais si on balaie la ville et que les fous se promènent ils vont continuer à la salir. C’est pour cela nous nous sommes dits de nous occuper de ces fous pour qu’ils soient propres aussi comme nous » a-t-il expliqué.
Apprivoiser un fou n’est pas chose aisée. Ce conducteur de tricycle revient sur les difficultés rencontrées
« il y a certains parmi eux qui sont très robustes. Interpeller ceux-ci n’est pas du tout facile. Mais, comme on est nombreux et on s’entraide voilà pourquoi on arrive à les vaincre mais très difficilement. Parfois en les interpellant, ils nous blessent même » a-t-il fait savoir
Et ce n’est pas tout.
« il y a des gens également qui nous minimisent. Ils nous disent que vous c’est le travail là que vous faites? laver des fous. Ils nous disent que si les fous nous blessent on n’a pas où nous plaindre. Bref, ils se moquent de nous. Mais nous ne les écoutons pas car on le fait de notre propre gré. On le fait pour Dieu, et pour le progrès de Pita et non pas pour quelqu’un » a-t-il indiqué.
À la question de savoir si les autorités communales les accompagnent dans ce travail, ce jeune répond


« Le maire est venu une fois nous voir il a apprécié le travail que nous faisons. Il nous a promis de nous accompagner mais jusqu’à présent, on a rien vu d’abord » dit-il.
À propos des vêtements et autres accessoires qu’ils fournissent à ces personnes, ce philanthrope explique comment son groupe gère.
« Nous avons un client généreux au marché de la friperie ici qui nous fait beaucoup de rabais sur les vêtements. Il peut nous vendre un complet (pantalon et chemise ou t-shirt ndlr) à 10 000 fg. Il y a également d’autres vendeurs de savons et lames qui nous donnent parfois gratuitement. Mais le plus souvent, c’est nous qui nous cotisons pour acheter » explique-t-il.
Les fous ne doivent pas être banalisés conseille ce jeune motard. À ceux qui les sous-estime, il a un message
« Dans la vie; on sait jamais et c’est Dieu qui a le dernier mot. Les fous n’ont pas souhaité l’être . C’est Dieu qui a voulu ainsi. Quand tu es en bonne santé, tu dois penser justement à la maladie » a-t-il conseillé.
Pour finir, il lance un appel aux autorités
« Nous leur demandons de nous accompagner. Bien sûr, nous faisons ce travail par plaisir mais il faut qu’on s’entraide. Moi par exemple je ne suis pas de Pita, je suis de Mamou, mais partout où tu es c’est chez toi. Donc nous le faisons pour le progrès de Pita. Donc leur apport est important » sensibilise ce membre du groupe.
Par Abdul Karim Barry pour couleurguinee.com

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