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dimanche, octobre 20, 2024

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Manifestations sociopolitiques: les journalistes et les FDS s’accordent sur les termes des collaborations futures

En partenariat avec Reporters Sans Frontières, l’Alliance des Médias pour les Droits Humains en Guinée (AMDH) a organisé du 15 au 17 octobre, les journées nationales de concertation pour une meilleure collaboration entre les journalistes et les Forces de Défense et de Sécurité (FDS).

Cette rencontre d’interaction, entre ces deux entités, financée par l’institut Zivik d’Allemagne, a eu pour cadre la salle de formation de l’ École Nationale des Arts et Métiers (ENAM). Elle vise à définir des voies et moyens pour le Renforcement de la sécurité des journalistes par une meilleure collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité.

  • Les agents des FDS échangent avec les journalistes

    Les échanges se poursuivent entre journalistes et FDS.

Durant ces trois jours d’échanges, des journalistes et des officiers de la police chargés des opérations de maintien d’ordre durant la manifestations sociales et politiques ont  échangé sur de nombreuses thématiques, entre autres, l’état des lieux des violences subies par les journalistes, l’évaluation de l’application du code de bonne conduite des journalistes et des FDS en période de manifestations sociopolitiques élaborées en mars 2023 présentés par des facilitateurs journalistes.

Les thèmes relatifs à la loi sur le maintien d’ordre en République de Guinée, et les mandats des FDS dans ce cadre présenté par un officier de police, précisément le chargé de la communication du Ministère de la Sécurité et de la protection civile.

Colonel Mory KABA, partage sa connaissance et son expérience sur la loi du maintien d’ordre et les mandats des FDS

Au terme des trois jours de travaux, le président de l’Alliance des Médias pour les Droits Humains Chaikou Baldé a fait remarquer que les échanges de ces trois jours ont révélé les causes profondes des mésententes qui génèrent des tensions entre les journalistes et les agents de la police et la gendarmerie chargés du maintien d’ordre.

Chaikou Baldé, Président de l’AMDH

Selon lui, les recommandations formulées devront permettre aux journalistes et aux FDS de cohabiter désormais sur les champs de conflits sans risque d’accrochages.

Sadibou Marong, le Directeur du Bureau Régional Afrique Sub-Saharienne de Reporter Sans Frontières (RSF) présent à ces délibérations s’est dit satisfait de constater l’atmosphère détendue dans laquelle les FDS et les journalistes ont travaillé

Sadibou Marong, Directeur du Bureau Régional Afrique Sub-Saharienne de Reporters Sans Frontières

« Nous avons vu des journalistes guinéens qui ont fait face à des forces de Défense et de Sécurité et ils ont tous eu l’humilité de se parler dans leur relation. Ce qui ne marche pas, ce qui n’a pas marché. Et comment aussi, c’est cela le plus important; améliorer ces relations là pour que chacun puisse travailler en toute quiétude sans  pour autant qu’il y ait des critiques et des représailles. Et c’est l’importance de cet atelier. Même dans la salle, le fait de voir face à face les forces de defense et de sécurité dans la paix, pouvoir partager un café ensemble, se parler, s’écouter. C’est des choses qu’on n’avait jamais vu dans nos pays. Des gens se regardaient en chien de faïences. Maintenant, ils ont eu le mérite de pouvoir discuter de choses utiles pour la profession » a-t-il affirmé.

Il a également insisté sur la situation particulière des médias en Guinée, marquée par une détérioration progressive des conditions de travail des journalistes depuis le début de la transition. Il a déploré la fermeture de nombreux médias qui privent ainsi des millions de Guinéens de leur droit à l’information.

Il a également dénoncé les attaques directes contre des journalistes lors de répressions de manifestations, tout en réitérant l’importance de garantir la sécurité des journalistes dans l’exercice de leurs fonctions, et de permettre aux FDS d’accomplir leur mission sans crainte

Les forces de défense et de sécurité ont expliqué qu’elles étaient souvent confrontées à des difficultés lorsqu’elles sont face de certains  journalistes qui assurent la couverture des événements sociopilitiques.

Et comment dissiper ces malentendus?  Colonel Mory Kaba, le directeur adjoint de la communication et des relations publiques du Ministère de la Sécurité et de la Protection Civile répond que si les FDS travaillent en synergie avec les journalistes cela pourrait être fructueux.

Il rappelle que d’un côté, les FDS sont sur les terrains de conflits pour assurer la sécurité et de l’autre, les journalistes y sont aussi pour informer.

« ces deux entités doivent collaborer pour le bien-être de la population. Donc permettre aux journalistes de recueillir les informations sans bavure, sans gêne est une bonne chose. Permettre aux forces de l’ordre d’avoir le courage d’accepter les journalistes. Parce que le plus souvent, les forces de l’ordre pensent que les journalistes viennent prendre leur mauvais côté, c’est ce qui fait qu’il y a réticence entre eux. Donc si les FDS ont l’assurance que les journalistes collectent les bonnes informations et que la diffusion ne porte pas préjudice à leur égard mais plutôt une aubaine. Dans ce cas présent, il n’y aura pas de raison qu’ils ne les acceptent pas (…) » estime Colonel Mory Kaba

Il a aussi invité les journalistes à toujours s’identifier auprès des agents ou aux responsables des unités d’intervention déployés pour sécuriser un évènement

Sékou Jamal Pendessa, le Secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée ( SPPG) un des facilitateurs de ces journées, a rappelé des cas d’atteinte à l’intégrité physique de journalistes et de violations de la liberté de presse en Guinée. Des cas qui incluent des agressions, des tentatives d’enlèvements et autres.

Sékou Jamal Pendessa, SG-SPPG

Il caresse l’espoir que ces journées de concertation entre les forces de défense et de sécurité et les journalistes vont faciliter désormais le travail des journalistes pendant les manifestations sociopolitiques.

Au sortir de ces travaux, les participants ont affirmé qu’ils sont satisfaits des sommes de connaissances accumulées.

Les participants manifestent leur joie

Par Fodé Touré pour couleurguinee

Ci-dessous le plaidoyer de ces journées de concertations sur les relations presse- FDS 

Document de plaidoyer pour une meilleure collaboration entre les journalistes et les Forces de Défense et de Sécurité

Nous journalistes, Agents de forces de défense et de Sécurité (FDS) réunis en journées nationales de concertation pour une meilleure collaboration entre les journalistes et les forces de défenses et de sécurité axées sur le thème « Renforcer la sécurité des journalistes par une meilleure collaboration avec les FDS », plaidons pour :
A- Auprès des autorités

– La Mise en place d’un cadre permanent d’échange entre les Associations professionnelles, les organisations des médias et les représentants des FDS (bimestrielle ou trimestrielle) ;
– L’organisation d’un forum national annuel sur la collaboration médias/FDS ;
– L’initiation de réunions de concertation entre les services de communication des FDS et les représentants des médias selon les nécessités ;
La couverture des activités des FDS relative à la lutte contre la criminalité, la drogue, le banditisme ;
– La mise à profit des rassemblements des FDS pour des séances de sensibilisations sur la liberté de la presse et le droit à l’information des populations ;
– La présence des autorités administratives et locales sur les terrains de maintien d’ordre pour jouer leur rôle conformément à la loi L009 du 4 juin 2015 ;
– Permettre aux journalistes d’exercer librement leur métier en cas de crises sociopolitiques ou de calamités naturelles.

B- Aux patrons des médias

– Doter les journalistes de gilets, de badges, de casques de protection pour se protéger lors des manifestations sociopolitiques ;
– Assurer la formation continue des journalistes en couverture de manifestations sociopolitiques et autres évènements ;

– Assurer la prise en charge effective (Prime, nourriture, transport) des journalistes déployés sur le terrain

– C- AUX PARTENAIRES TECHNIQUES ET FINANCIERS

– Soutenir techniquement, matériellement et financièrement les initiatives des associations professionnelles et des organisations des médias pour le renforcement des capacités professionnelles des journalistes

– Appuyer toutes les initiatives allant dans le sens de la promotion de la liberté et du respect du droit à l’information des populations guinéennes

Fait à Conakry le 17 octobre 2024

 

 

 

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