Les prestations artistiques de groupes de danseurs et chanteurs ont constitué ce lundi la partie festive du lancement des travaux de la 13ème édition du Forum International des Femmes entreprenantes et Dynamiques.
Le palais du peuple a servi de cadre à cette rencontre qui vise à mettre en valeur les femmes entreprenantes et dynamiques dans des secteurs multidimensionnels. Placé sous le thème: « Le rôle des femmes dans la transformation de l’économie guinéenne », ce forum a enregistré un forte mobilisation de femmes en tenues traditionnelles qui esquissaient des pas de danses folkloriques et qui chantauent des chansons qui magnifient les femmes.
Dans la salle, un parterre d’invités venus des pays de la sous-région. La présence de l’ancienne présidente la République de Centrafrique, Catherine Samba-Panza n’est pas passée inaperçue
Elle a fait remarquer que les femmes possèdent un réel pouvoir. Il suffit de savoir les harmoniser selon elle.
« À toutes les femmes actives de Guinée et d’ailleurs, qui mènent le combat quotidien pour construire leur vie. Je suis venue pour confirmer, par l’exemple de mon propre parcours, qu’on peut partir de rien pour devenir quelqu’un. Avant d’avoir le privilège de conduire la transition démocratique en République Centrafricaine, j’ai été militante de la cause de la femme, non pas pour être en opposition aux hommes, mais comme partenaires dans un processus d’avancement commun. Ces fonctions m’ont permis de prendre la vraie mesure de la situation des femmes en Afrique et de me convaincre, au fil des rencontres, des conférences et des échanges, que le destin de l’Afrique passe par la mutualisation des initiatives et des synergies d’actions afin d’atteindre le développement de notre continent avec l’implication effective des femmes à tous les niveaux. Vous savez que l’expérience centrafricaine de gestion politique de la transition était un vrai défi, mais aussi un exemple de ce que le leadership féminin peut apporter dans un contexte de gouvernance exigeante. Au plus fort de la crise dans mon pays, des femmes guinéennes ont prié pour moi, craignant que je ne tienne pas le coup. Dans les pires moments de découragement, je pensais à ces femmes africaines qui avaient placé tant d’espoirs dans mon leadership. Il me fallait tenir haut le flambeau de la femme leader africaine. Ainsi, contre vents et marées, j’ai conduit un processus électoral qui a mis fin à la transition et qui a permis le retour à l’ordre constitutionnel. Les femmes et les jeunes femmes, nous devons ce modèle de courage aux femmes qui œuvrent avec abnégation et amour pour leurs communautés en Afrique. Ce sont ces modèles que je m’efforce de promouvoir partout en Afrique, afin d’inciter et d’encourager les autres femmes et les nouvelles générations à affirmer leur leadership.
Les femmes entreprenantes se sont données rendez-vous à cet événement, chacune d’entre elles ont exposé le produit entrepris » entonne-t-elle.
Durant les visites de stands, d’exposition et vente de divers articles, des femmes entreprenantes nous ont exprimé leur profond sentiment. Elles indiquent que cette journée représente un symbole et marque un empreint.
Hadja Bintou condé , teinturière également membre de la chambre du commerce de Guinée a dit que cette journée représente pour elle une grande opportunité de pouvoir rencontrer d’autres femmes qui évoluent dans d’autres secteurs et d’échanger avec elles afin d’aller plus loin.
Elle a fait remarquer que partir de zéro pour construire un futur meilleur est la meilleure formule
« Donc en partant déjà de cette idée, ça nous motive, ça nous encourage, ça nous amène à renforcer ce que nous faisons déjà, et à inviter les autres à faire de même, pour qu’ensemble nous puissions en faire un bon usage pour la transformation de notre économie. Et aujourd’hui, nous nous retrouvons dans un groupe de jeunes, des Africains traditionnels », a-t-elle indiqué
Elle revient sur les débuts de son parcours, la façon dont elle a commencé à se lancer dans l’entreprenariat.
« La teinture est quelque chose qui est déjà une de mes passions, car je suis du corps médical. La raison de cette passion.depuis que je suis née c’est là que je me suis retrouvée aujourd’hui. J’ai commencé par accompagner les femmes en tant que responsable, mais aujourd’hui je m’y suis mise, pour vraiment porter le principe d’entrepreneuriat, qui m’a amenée à être ici aujourd’hui. Et mon combat est de transformer notre culture, d’améliorer tout ce que nous faisons aujourd’hui en termes d’excellence. Surtout aujourd’hui, la plupart des produits que vous verrez ici c’est du coton à 80% guinéen. C’est du coton que je transforme aujourd’hui en pain de coton. L’innovation c’est que ce ne sont pas des couleurs traditionnelles que nous continuons à fabriquer, mais nous teignons, comme d’autres tissus, pour diversifier et galvaniser l’utilisation au niveau national et international. Cette diversification, vous la voyez. D’autres couleurs que nous avons créées, que nous créons pour les jeunes, pour que ce soit vraiment connu et consommable en Guinée », a dit Hadja Bintou
Si certaines d’elles se sont démarquées, elles ont su se hisser au sommet de l’entrepreneuriat, d’autres ont dû affronter des obstacles pour relever le défi.
Ces dames nous ont expliqué qu’elles ont traversé des épreuves pour arriver là où elles sont aujourd’hui..
Kadiatou Diallo, la vice coordinatrice des femmes maraîchères de Conakry a aussi souligné que les défis sont nombreux. Il faut s’armer de courage, de force. Elle a tenu à préciser qu’être femme maraîchère n’est pas une chose aisée. Donc elle en a profité pour dire aux futures entrepreneures de savoir surmonter les obstacles.
«Nous avons beaucoup souffert. Surtout pendant la saison pluvieuse, parce que, il y a eu beaucoup d’inondations. Et quand c’est la saison sèche aussi, les produits sont gâtés. En plus nous sommes emmerdées avec les propriétaires qui font la construction des maisons. Donc une manière d’empêcher la destruction massive. Donc à savoir être patient. Quand tu veux être un bon entrepreneur, il faut avoir de la force, du courage et de la motivation. Si nous nous avons réussi c’est avec un grand courage »a révélé Kadiatou Diallo
Dans son allocution, à la cérémonie officielle de lancement, Djelika Yéo, fondatrice du FIED a souligné que le FIED est une plateforme d’opportunités qui regroupe des cheffes d’entreprises, d’industries et des femmes agricultrices pour le développement de leur pays.
« Nous sommes un réseau de femmes fortes et battantes, des champions nationales et internationales qui ont compris très tôt la nécessité de se rassembler sans concurrence pour prendre leur place dans l’autonomie de l’Afrique. Chaque année, nous nous réunissons dans un pays à la demande du gouvernement pour apporter notre contribution à travers des solutions concrètes aux problématiques socioéconomiques liées aux femmes. Nous sommes plus de 30 000 membres à travers le monde », a indiqué Djelika Yéo
Elle a ensuite exhorté les femmes à être unies, à oublier la haine et à bannir la jalousie dans les foyers, car « le monde a besoin de nous pour résoudre certains défis, nous devons donc nous rassembler, main dans la main, pour réussir cette mission. Nous avons du potentiel, nous sommes braves, et nous sommes capables de relever certains défis pour l’Afrique de demain. Montrons au monde ce que nous savons faire » insiste-t-elle
Charlotte Daffé, ministre de la Promotion , de l’Enfance et des Personnes Vulnérables, a mis en avant les femmes guinéennes.
« Brave femme de Guinée, brave femme d’Afrique et d’Ailleurs, traditionnellement, c’est le mois de mars qui intègre les actions les plus marquante à l’endroit des femmes. Mais la Guinéee est fidèle à son histoire de défenses et de reconnaissance du poids et de la valeur des femmes afin de consacrer le mois d’octobre aux femmes(…) »,a indiqué Charlotte Daffé, ministre de la Promotion Féminine, de l’Enfance et des Personnes Vulnérables.
Elle fait remarquer que ces journées pourront être des voies et moyens pour booster d’autres jeunes femmes qui voudront se lancer aussi à entreprendre. Selon elle, les thèmes qui vont être débattus seront les outils utiles pour eux.
Amadou Oury Bah, le premier ministre guinéen également présent à cette cérémonie a affiché sa ferme volonté d’accompagner les femmes. Il a souligné l’importance de la femme pour un pays.
« Les femmes constituent l’ossature de l’économie la plus importante et la plus active de notre économie . L’économie souterraine qui n’est pas valorisée qui est informelle donc les femmes qui constituent une élite internationale se sont retrouvées pour une association pour la promotion des femmes dynamiques et entreprenantes (..). Ce qu’il faut dire, il y a ce qu’on voit, ce sont des arbres. Vous savez, il y a des arbres qui cachent la forêt. Mais la grande forêt des femmes qui sont activité, elles sont très nombreuses : les mareyeuses, c’est une économie importante (..) », a entonné le ministre Bah Oury
Durant 04 jours, différentes activités seront développés à la faveur de cette 13ème édition. Rendez-vous au palais du peuple pour découvrir toutes les couleurs des festivités qui mettent les femmes en avant.
Par Fodé Touré pour couleurguinee
