Le café littéraire sur les défis de la lecture sous la révolution numérique et technologique a donné le coup d’envoi le jeudi de la 8ème édition du Salon International du Livre de Jeunesse au Centre-culturel Franco-Guinéen.
C’était en présence d’un parterre d’invités et d’experts du livre de jeunesse. On remarquait une forte mobilisation des élèves et lycéens.
Les acteurs du livre ont expliqué à tour de rôle que les jeunes lisent très peu aujourd’hui. Ils ont eu à partager chacun des expériences qu’ils ont vécues et aussi relater la façon dont des jeunes considèrent les livres et les habitudes de lecture. Ils ont formulé des recommandations pour relever ce défis et des mécanismes permettant au public d’avoir accès aux livres.
Le délégué général des Éditions Ganndal, Aliou Sow, dans son discours, à la cérémonie d’ouverture a souligné l’importance du livre sous l’impulsion du numérique.
« Cette 8ème édition du salon international du livre de Conakry est placée sous le thème « lire le monde sous toutes ses formes. Cela veut dire que cette 8ème édition, quoique ayant pour pierre angulaire, le livre numérique sera l’occasion de montrer au grand public, les élèves qui viennent nombreux ici depuis hier, les enseignants, les parents et aussi tous les acteurs de la chaîne du livre ce que nous proposons cette année. Aussi bien des livres sur format papier que des livres numériques, des livres audios, mais aussi des livres accessibles sur format braille » a-t-il révélé.
Il a profité de l’occasion pour remercier le Premier ministre, chef du gouvernement, Amadou Oury Bah qui selon lui, s’est engagé pour le soutien des élèves de l’école Sogué des non voyants pour que la lecture prenne une place dans leur vie. Il a également remercié tous les partenaires qui se sont impliqués de près ou de loin dans la réalisation de cette édition.
Dr Juliana Diallo, écrivaine, également fondatrice de l’école Phénix Internationale, présente à l’ouverture des travaux, a prononcé le discours inaugural.
« Nos jeunes d’aujourd’hui sont connectés à Internet. Cette compétence peut être un véritable potentiel pour que le numérique devienne une opportunité d’apprendre. L’usage du numérique, d’abord dans le monde on sait que ça s’impose, et entre la littérature et le numérique, il y a des exemples réussis. Il existe des blog littéraires, des professeurs de français qui sont très vus et très appréciés sur ces blog. Le professeur met en valeur la production de ses élèves qui peuvent être des impressions de lectures, des interviews imaginaires, des commentaires et tout cela pousse des élèves à prendre la plume numérique, à s’exprimer et puis c’est un espace d’échange. Donc des exemples de ce genre sont nombreux » a dit Julianna Diallo
Et elle ajoute ceci:
« lorsque vous cliquez sur la recherche en mettant par exemple Djibril Tamsir Niane, vous aurez 64 propositions de documents et si vous faites de même sur la littérature de jeunesse de façon générale, vous avez mille cinq ressources qui sont gratuitement à votre disposition. C’est une richesse, on s’interroge.
Combien de nos élèves s’en servent pour leur apprentissage. Nous savons qu’en Guinée, nous avons sept millions sept mille abonnés au service d’internet mobile. Nous savons aussi que Facebook compte environ deux mille utilisateurs Guinéens.
Je parle sous le contrôle de M. le Directeur général, qui représente le ministère de l’Enseignement pré-universitaire. Nous avons rien qu’au primaire 2 300 élèves et la plupart un million et demi se trouvent dans les zones rurales. Alors on se pose la question, et on s’inquiète. Combien requierent-ils tous ces enfants les compétences en lecture, en langage, indispensables pour lire des livres de jeunesse ou éventuellement des romans ?
Nous pouvons obtenir d’excellents résultats scolaires dans l’enseignement primaire et secondaire avec peu ou pas de programmes, et surtout avec des enseignants bien formés.
Rien ne remplace les interactions humaines. Bien que les interactions sur les supports numériques apportent de nombreux bénéfices, le rôle de l’enseignant qui organise l’apprentissage et qui propose des situations en accord avec le niveau des élèves reste essentiel. C’est pourquoi, à l’ère du numérique, il faut laisser la place à la lecture », a t-elle entonné
Moussa Mouse Sylla, le Ministre du Tourisme, de la Culture et de l’Artisanat présent à cet événement littéraire a félicité le délégué pour tous les efforts conjugués pour relever le défis de la lecture en Guinée.
« Nous sommes convaincu que le numérique doit occuper une place de choix, et toujours plus importante, dans notre société. C’est donc dans ce sens que nos centres de lecture et nos bibliothèques s’équipent de plus en plus de ressources numériques pour le plus grand bénéfice des jeunes, dont on connaît tout l’intérêt, pour les nouvelles technologies. En effet, la tendance aujourd’hui est de la faire évoluer. Oui, c’est une place dans la Médiathèque » a expliqué le Ministre Moussa Moïse.
Par Fodé Touré pour couleur guinee