En partenariat avec des universités guinéennes et des chercheurs, la représentation de l’Agence Universitaire de la Francophonie en Guinée a organisé une journée de concertation dédiée au renforcement des capacités des Directeurs des relations extérieures et de la coopération des établissements d’Enseignement supérieur.
La salle de conférence de l’Uni hôtel de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry a servi de cadre à cette rencontre.
Les participants ont échangé sur des enjeux et des défis de la coopération et du partenariat au niveau des Etablissements Publics à caractère Scientifique ( EPS) pour leur développement.
Mamadou Bobo DIALLO, le représentant de l’Agence Universitaire de la Francophonie en Guinée a commencé par présenter les objectifs de cette rencontre, qui vise, dit- il, à explorer les opportunités et à formuler des recommandations stratégiques qui vise le renforcement de la coopération et des partenariats fructueux entre les établissements publics à caractères scientifiques guinéens et les partenaires.
Pr Mamadou Saliou Diallo, le conférencier et également conseiller principal de Alpha Bakar Barry, Ministre de l’Enseignement Supérieur, de la recherche et de l’innovation a commencé par recueillir les préoccupations des participants.
Durant ces échanges, des chercheurs guinéens présents ont exposé à tour de rôle sur des préoccupations liées aux mécanismes de recherche académique, les défis bilatéraux avec les universités internationales, comment développer une politique d’inscription des étudiants étrangers, entre autres.
Pr Mamadou Saliou Diallo a fait savoir à ces participants qu’ils jouent un rôle central dans les EPS. Il a décliné les raisons qui leur ont permis de poursuivre ces échanges afin de relever les défis dans le secteur de la coopération bilatérale.
« Ces dernier temps, nous avons obtenu une loi spéciale qu’on appelle loi EPS, loi statut particulier des établissements publics à caractère scientifique. Donc, les institutions d’enseignement supérieur public, les universités, plutôt les centres de recherche et de documentation et les centres d’information, toute cette famille d’établissements publics d’enseignement supérieur a obtenu un statut. Nous avions besoin des décrets et des arrêtés d’application. Le décret est sorti, les arrêtés d’application, une bonne partie est sortie et parmi les arrêtés, il y a un arrêté qui se consacrait spécialement au service des relations extérieures et de coopération. Il y a 13 membres qui sont des institutions, des établissements publics à caractère scientifique et d’autres qui sont des établissements privés d’enseignement supérieur qui sont aussi membres de l’AUF. Donc, ce sont ces 13 établissements qui étaient conviés à cette journée d’échange où, effectivement, on échange sur les enjeux et les défis de la coopération comme levier de développement. Aujourd’hui, c’est un moteur, la coopération, que ce soit interuniversitaire, que ce soit la coopération sectorielle, c’est-à-dire l’établissement de formation et l’industrie, donc pour le secteur socio-économique, pour l’emploi, que ce soit pour des financements innovants, donc la coopération avec des agences de financement. Ce sont des leviers majeurs pour se développer et pour avoir des produits ayant une caution au-delà de l’établissement », a indiqué Mamadou Saliou Diallo
Il est revenu sur les éléments clés qui ont été abordés et leur importance.
«Nous sommes préoccupés. Premièrement, les enjeux de la coopération et du partenariat, parce que ce sont les enjeux qui montrent qu’il y a des secteurs fondamentaux, des points fondamentaux qu’il faut atteindre, la coopération internationale, la coopération régionale, la coopération nationale en matière de formation, de recherche et de développement, l’employabilité.
Mais aussi, le deuxième secteur, les défis, pour savoir quand même quelles sont nos faiblesses, quelles sont les faiblesses qui constituent un frein à l’avancement de la coopération et du partenariat dans nos établissements. Nous avons identifié avec eux les faiblesses, et ces faiblesses cessent d’être faiblesses dès lors qu’on les transforme en défis. Parce qu’en devenant défis, ça veut dire que nous devons lever les défis. Nous devons réfléchir à une stratégie qui transforme ces défis en opportunités. Ça veut dire qu’il faut vaincre les défis pour pouvoir atteindre les enjeux. Et c’est là le troisième axe de notre échange d’aujourd’hui, l’axe stratégie d’inversion de la tendance actuelle, qui n’est pas tout à fait bonne en termes de coopération et de partenariat, pour avoir des établissements plus solides, capables de répondre à des appels à projets à l’international, capables de travailler dans la co-construction des programmes de formation et de recherche avec le secteur employeur, capables de se préoccuper non pas de la diplomation des étudiants. Aujourd’hui, la mission de l’université n’est pas de donner des diplômes, mais c’est de donner des diplômes qui permettent aux diplômés de trouver du travail décent. Donc, ce n’est pas combien vous avez sorti en diplôme, mais c’est combien de vos diplômés ont pu s’insérer dans le secteur socio-économique, soit parce qu’ils sont employés, soit parce qu’ils ont créé leur auto-emploi », a expliqué Pr Mamadou Saliou Diallo
Au sortir de cette journée de formation, les participants nous ont fait savoir qu’ils ont appris beaucoup d’éléments qui viennent renforcer leur capacité. Ils disent que la formation était intense.
Au nom des participants, Sacko Ibrahima Kalil, directeur des services des relations extérieures et de coopération de l’université Julius N’yerere de Kankan a dit que les responsables des relations extérieures doivent être des cadres qui portent alors la vision de l’institution.
« Porter la vision de l’institution, c’est permettre à ce que l’institution puisse avoir des cadres compétents afin de faciliter le montage des projets qui doivent être financés par les institutions partenaires. Aussi, porter la vision de l’institution, c’est créer un climat d’entente entre les acteurs de la vie institutionnelle. Et porter la vision de l’institution, c’est aussi permettre à l’institution d’élargir son champ relationnel avec le monde extérieur. Et porter la vision de l’institution, c’est aussi faciliter la mobilité des étudiants, pour que les étudiants de nos institutions puissent aller valider des cours dans nos institutions partenaires, histoire de créer une émulation, un échange de compétences entre les ressortissants des différentes universités. » a fait savoir Ibrahima Kalil Sacko
Par Fodé Touré