TPI de Kaloum : Aliou Bah intraitable à la barre
Le pool d’avocat de Aliou Bah , le président du Parti MODEL a posé des questions ce mardi, 31 décembre2024, à Aliou Bah dans le but de le tirer des liens de la culpabilité formulés par le TPI de Kaloum.
Me Almamy Samory Traoré a donné le coup d’envoi de la phase de cet interrogatoire.
En prenant la parole, Me Almamy Samory Traoré, a dit qu’il va s’intéresser au tout dernier développement de la cour.
Il a repris les propos du ministre de la justice, Yaya Kairaba Kaba qui dit que les malfrats se camouflent et se déguisent en agent. Il demande à Aliou Bah, son client si il est de la responsabilité de l’Etat de protéger les citoyens ou pas. Il a aussi demandé qui a fixé le chronogramme de la transition guinéenne.
Aliou Bah a dit qu’il relève de la haute responsabilité de l’Etat d’assurer la sécurité des citoyens guinéens et de leur bien. Aliou Bah a dit que ce sont les autorités de la transition qui ont fixé le chronogramme de la transition.
Me Almamy Samory Traoré est revenu sur les cas de l’enlèvement de Habib Marwane Camara, Journaliste.
Aliou Bah a fait savoir que les menaces ont commencé lorsqu’il était en séjour en France. Il a fait savoir qu’il a reçu des messages de dissuasion de ne pas rentrer au bercail, qu’il pourrait certainement être le prochain sur la liste.
» Je ne vais fuir mon pays. Je n’ai rien à me reprocher. Donc,ce n’est la peine de fuir » lance-t-il.
Me Houlematout Bah a posé à son client, la question de savoir qu’elle est présentement son état d’esprit.
Aliou Bah repond qu’il se sent parfaitement bien. Il est tout à fait confiant que seul la volonté de Dieu pourra l’aider à se sortir de cette situation. Donc ce serait inutile de se lamenter sur son sort ajoute-t-il.
Après Me Houlematou Bah lui a dit de revenir sur les circonstances de son arrestation à la frontière Guinée-Sierra Leone.
Aliou Bah a répondu que lorsqu’il a vu les choses devant la frontière il a essayé de comprendre ce qui se passait lorsqu’ils ont été interpellés. Ces derniers lui font savoir qu’il devrait être escorté à Conakry. Il dit qu’il n’a pas trouvé d’objection. Il s’en remet aux autorités de la gendarmerie. Selon lui, il n’est coupable de rien. Donc inutile de résister.
il fait savoir qu’il a insisté à ce qu’il alerte ses avocats et militants. Puis il a dit qu’ils préfèrent monter dans son propre véhicule. Ensuite, il a fait savoir en ce moment qu’ils peuvent suivre les escortes militaires. Selon lui, c’est ce véhicule il connaît.
Mais Aliou Bah, a précisé qu’il n’était pas en sécurité à ce moment précis, que son rôle consiste à proposer des alternatives pour une bonne gouvernance.
Aliou Bah dit qu’il n’a jamais indexé dans ses propos celui ou celle qui doit gérer le pays.
Il dit qu’il a une confiance à la justice. Il justifie qu’il y a tout de même des Guinéens qui sont capables de relever les défis.
Il a qualifié le discours du coup d’Etat du 05 septembre 2021, d’un discours de diagnostic. Au tout début, ce discours nous a réconfortés, et nous avons fait adhérer aux idéaux,mais aujourd’hui c’est le contraire, soutient Aliou Bah à la barre.
« La Guinée a une histoire. Nous pouvons tiré des enseignements de notre histoire. Donc on a besoin d’aller dans les grandes écoles pour tirer des enseignements pour changer la tendance », a conseillé Aliou Bah
Me Houlematou Bah, un des avocats de Aliou Bah de lui demander quel est son sentiment à l’égard des autorités de la transition.
Aliou Bah repond que c’est clair qu’il ne va jamais trahir ses ambitions. Il a indiqué que les autorités de la transition ont fait appel à la classe politique. Mais il dit qu’il ne renonce jamais à ses convictions.
Au tour de Me Pépé de demander s’il est vraiment poursuivi pour offense au chef de l’Etat.
Aliou Bah répond: « Oui »
Nous sommes allés à la direction des investigations judiciaires. Ils m’ont auditionné jusqu’à 01h. Ils m’ont mis dans une cellule et j’ai dormi sur le sol. (..) j’ai demandé à ce qu’on laisse me sortir pour que je puisse lire. Mais ils ont refusé. J’ai demandé à Me pépé pour qu’il puisse accélérer les démarches.(..). Je dormais tranquillement et les gendarmes cagoulés sont venus me réveiller subitement et me fouiller. Ils disent qu’ils ont reçu les ordres du général Balla Samoura. Ces agents étaient tout de même cagoulés. Ils m’ont ramené à la cellule initiale. Franchement je dormais dans une cellule remuante d’ordre. Lorsqu’ils m’ont demandé à la direction des investigations judiciaires j’ai dit ceux qui ont à la charge des autorités publiques. Donc je n’ai mentionné nul part le nom du chef de l’Etat. Quand il y a kidnapping il incombe à l’Etat d’assurer leur sécurité », a indiqué Aliou Bah
Par Fodé Touré