Siège du Model : début de la lutte pour la libération de l’opposant Aliou Bah
Le samedi 11 janvier 2025, les militants et sympathisants du parti Mouvement Démocratique Libéral de Aliou Bah, l’opposant guinéen en prison ont fait un sit-in à la devanture du siège. Ils ont manifesté leur mécontentement et ont exigé la libération de leur leader.
Plusieurs autres partis politiques et organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile ont pris part au mouvement.
Moïse Diawara, le porte parole des jeunes du parti revient ici sur le motif de ce sit-in.
« Aujourd’hui, nous sommes réunis ici non seulement pour défendre notre cause, mais aussi pour faire entendre les voix de ceux qui, comme notre président Aliou Bah, subissent l’injustice et l’arbitraire. Il est inacceptable qu’un homme engagé pour la démocratie, la liberté et le bien-être de son peuple soit détenu injustement. Aliou Bah, en tant que président du model, a toujours prôné des valeurs de paix, de dialogue et de respect des droits humains. Son arrestation ne vise pas seulement à briser un homme, mais à étouffer l’espoir d’un avenir meilleur pour tous les citoyens. Nous demandons aujourd’hui la libération immédiate et sans condition d’Aliou Bah. Son emprisonnement est une atteinte. C’est une atteinte à notre démocratie, à notre droit de nous rassembler librement et notre droit de revendiquer un avenir décent pour nos enfants ».
Il a dit qu’il invite les instances internationales, les organisations de défense des droits de l’homme à se joindre à eux au combat pour faire triompher la justice.
«Le combat d’Aliou Bah est le combat de tous.(..). C’est un pays où règne la justice et l’équité. Ensemble, faisons entendre notre voix. Car chaque minute passée sans la liberté d’Aliou Bah est une minute de trop. Levons-nous pour la justice, levons-nous pour la liberté, levons-nous pour Aliou Bah. Engageons-nous à poursuivre notre combat jusqu’à ce que justice soit rendue », a-t-il entonné.
Mamadou Malal Bah, le secrétaire général chargé des affaires juridiques du parti Model a révélé que le dossier est devant la Cour d’appel. Et qu’il y a des formalités administratives à suivre.
« C’est ce que nous leur demandons, que le droit soit dit parce que nous estimons qu’il est innocent. D’ailleurs lui-même a plaidé son innocence. Donc, nos avocats sont en train de se battre. On ne va pas aller en profondeur. On les laisse faire le boulot. La semaine prochaine, on aura quelques éléments d’information par rapport à la suite de la procédure. C’est pourquoi nous demandons à tout le monde de rester mobilisés. Nous estimons que le droit est de notre côté et que justice sera rendue pour qu’il puisse très rapidement nous rejoindre ici, pour qu’on puisse continuer le combat politique que nous avons commencé », a-t-il expliqué.
Maï Kadiza Bah, la représentante du parti Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), s’est faite entendre aussi.
« J’aime souvent dire que quand il y a un problème entre nous, on n’a pas besoin de faire appel aux autres. Parce qu’en fait, c’est une suite logique. Aujourd’hui, je suis là. Il est 14h28. Peut-être d’ici 15h, je serai kidnappée aussi en cours de chemin. Ce qui arrivent aujourd’hui au président Aliou Bah tous jeunes activistes, tous Guinéens épris de paix et de justice doit s’attendre à cela. Et pour pouvoir y remédier, il faut qu’on se donne la main. Il faut que les Guinéens soient unis. Si vous voulez le miel, vous allez affronter les abeilles. Je vois aujourd’hui beaucoup de jeunes qui se disent activistes, qui veulent aller au sommet. Mais après, ils se laissent berner pour 5 millions, 10 millions. Quand quelqu’un te propose 5 millions, 10 millions, bats-toi pour être là où il est, pour que demain tu puisses faire pareil. Les Guinéens doivent se mettre ensemble. Oubliez l’intérêt personnel, pensez à l’intérêt général. Quand nos camarades Foniké Menguè et Bilo ont été arrêtés, on s’est mis à compter les jours, je voyais sur les réseaux sociaux, jour 1, jour 2, on a compté jusqu’à presque 6 mois. Après eux, c’était le tour de Marouane. On a répété la même chose. Aujourd’hui, c’est mes collègues de l’UFDG, Thierno Mamadou Bah et Diouldé, comme je dis, demain, ça peut être moi, ça peut être le vice-président du modèle. Tant qu’on ne se donne pas la main, on se bat pour la même cause. Tant qu’on n’arrête pas de se faire berner, on va continuer à compter les morts en République de Guinée, les kidnappés, les disparus, les orphelins. S’il vous plaît, chers jeunes, donnons-nous la main, battons-nous pour qu’on arrête de compter les jeunes, pour qu’on arrête de se victimiser. Le temps n’est plus, l’heure n’est plus à la victimisation. Nous avons affronté… Nous avons affronté le CNRD. Le général Mamadi Doumbouya nous a promis que la justice serait la boussole. C’est ça la boussole ? Qu’est-ce que le président Aliou Bah a fait pour mériter son sort aujourd’hui ? On a beaucoup de Guinéens qui laissent leur famille, qui ont connu la Guinée. Le président Cellou Dalein n’est jamais allé en Occident pour faire des études. Il a connu son pays, il a étudié ici, il a servi ici. Aujourd’hui, il est obligé d’être en exil. Il y a Senkoun kaba qui est décédé aujourd’hui, paix à son âme. Il est décédé en exil parce qu’il est obligé de fuir son pays. Quel que soit le comportement du gouvernement, il doit avoir les libertés, le droit d’être en Guinée, de vivre en Guinée. Pour que ça, ça arrive, il faut que nos jeunes qui sommes là, qui aspiront à devenir les modèles de demain, qu’on accepte aujourd’hui de se sacrifier pour qu’on puisse être libre. » a expliqué Maï Kadiza Bah
Ibrahima Kalil Diallo, président du Mouvement Agissons pour la Guinée également présent dit que c’est un honneur pour lui et celle de sa délégation de participer à ce sit-in. Il dit que cela montre qu’il croit à la cause de Aliou Bah qui se trouve injustement condamné.
« On l’a rappelé, au-delà de Aliou Bah, c’est l’ensemble du peuple de Guinée qui se trouve aujourd’hui condamné. Puisqu’en attendant, ce sont nos libertés qui sont confisquées. C’est le droit à l’information qui est confisqué. Et au-delà, nous assistons à une remise en cause systématique de tous les acquis obtenus, parfois au prix de l’information. Je vous remercie de votre lutte dans l’instauration d’une véritable démocratie, mais également d’un véritable état de droit dans notre pays. Ce qui se trame aujourd’hui en Guinée, on doit le savoir, se rendre à l’évidence que c’est parti pour 40 ans de dictature. Puisqu’on vous parle d’un projet qu’on appelle Simandou [ d’aucuns dirons justement que le problème de Aliou Bah] proviendrait de cette réclamation qu’il a faite pour dire que c’est une nécessité pour le peuple de Guinée de savoir quelles sont les principales articulations de cette convention de Simandou. Puisque c’est une richesse qui appartient à l’ensemble des fils et filles de notre pays » a dit Ibrahima Kalil Diallo
Fodé Touré, pour couleurguinee