Guinée: les opérations de recensement PN-RAVEC se poursuivent

Les opérations d’identification des citoyens a débuté et se poursuit dans la capitale guinéenne. Cette opération dénommée «Programme National de recensement administratif à vocation d’Etat civil  (PN-RAVEC) », vise à doter chaque citoyen guinéen d’un numéro identifiant unique enregistré dans la base des données.

À Madina Centre, un quartier relevant de la commune de Matam, le chef de quartier, Lancinet Diakité avait appelé tous les chefs secteurs qui couvrent sa zone stratégique pour leur remettre la fiche d’identification que les citoyens doivent remplir avec des informations précises et complètes. Et les chefs secteurs aussi ont commencé à remplir la fiche pré-enregistrement avec les citoyens concernés le 02 décembre 2024, pour l’obtention des extraits de naissance biométrique pour ceux qui n’en n’ont pas.

Au début, ce chef de quartier avait reçu des instructions de la commune pour recenser tous les citoyens qui disposent ou non d’extraits d’acte de naissance. Lancinet Diakité nous a fait savoir en aparté  qu’il avait reçu au total 2000 exemplaires de fiches d’identification pour tout son secteur. Peu de temps après il a fait savoir qu’ils ont été rappelés à la Commune par les superviseurs du PN-RAVEC pour dire que ces fiches étaient destinés aux citoyens qui n’avaient pas du tout d’extraits de naissance. Donc ce qui voudrait dire que les citoyens qui disposent d’extraits de naissance devront attendre les agents recenseurs pour leur remettre la copie de leur extrait de naissance biométrique pour qu’on les enregistre dans la base des données afin d’obtenir un numéro d’identifiant unique. Et ce processus de pré-enregistrement a presque pris tout le mois de décembre.

Après avoir passé dans toutes les concessions pour remplir les fiches, les chefs  secteurs du quartier Madina Centre ont ramené ces fiches chez le chef de quartier.

Après cette première phase, les agents recenseurs eux aussi sont déployés en grand nombre dans les différents quartiers de la commune de Conakry. Ils se rendent chez les chefs de quartier pour prendre ces fiches et passer dans les ménages pour vérifier ces informations.

Des agents recenseurs nous ont confié qu’ils introduisent des informations des citoyens sur la plate-forme du PN-RAVEC mais que lorsqu’il y a une seule information qui manque au moment du remplissage de la fiche, ils passeront dans une autre concessions en attendant que  les intéressés remplissent correctement la fiche.  Une fois ces informations introduites dans la plate-forme ces agents remettent un récépissé ou le code QR  aux citoyens qui vont se rendre au centre indiqué pour une troisième phase. Puis ils obtiendront les extraits de naissance biométrique.

Joint au téléphone, Lancinet Diakité, le chef du quartier Madina Centre a fait remarquer que le moment n’est pas venu pour faire l’interview. Il a précisé qu’ils subissent trop de pressions pour finir ces enregistrements. Donc qu’il faut accélérer les enregistrements sur la plate-forme avec les agents.

« ce n’est pas le moment pour faire les interviews. L’objectif recherché n’est pas atteint au moment opportun nous le ferons », a indiqué Lancinet Diakité au téléphone

Pendant que les agents étaient sur le terrain pour recueillir les informations auprès des citoyens, ceux-ci à leur tour n’ont pas voulu nous donner plus d’explications sur le processus d’identification. Ils nous ont fait savoir que c’est leur superviseur qui est habilité à se prononcer ou tout au moins leur donner l’autorisation de s’exprimer.

Arrivée à la Commune de Matam, précisément à l’endroit où l’on prend les extraits, le superviseur aussi n’a pas voulu coopérer. Il a dit que seul la coordination pourrait se prononcer. Il a souligné qu’une fois au bureau de PN-RAVEC, ces derniers pourront nous aider.

Rencontré Ousmane Souaré, le chargé à la communication du PN-RAVEC a fait remarquer qu’il est occupé pour le moment. Et lorsqu’on l’a joint au téléphone aussi pour avoir d’autres éléments, il a souligné qu’ils sont jusqu’à présent indisponibles.

Pendant ce temps, des citoyens manifestent leur sentiment à l’idée de prendre un extrait de naissance surtout qu’ils ne paient pas un seul franc pour se munir d’extraits de naissance biométrique. Ces citoyens disent que c’est avantageux de se faire recenser.

Ibrahima Touré, un des citoyens se dit satisfait  de l’initiative des autorités de procéder au recensement administratif à vocation d’Etat civil. Il fait savoir que les guinéens ne devraient pas avoir peur de la mise en place de ce programme national qui vise à identifier tous les citoyens. Il encourage les autres à faire comme lui.

« les détails qu’ils ont donnés par rapport au PN-RAVEC, Programme National de Recensement à vocation d’État Civil, c’est un recensement qui m’a plu. Personnellement, je le fais et j’encourage mes collègues, mes amis, mes citoyens dans le quartier de le faire. Parce que ça permettra à tout un citoyen vivant sur le sol guinéen d’avoir un numéro unique. Quand on prend le numéro de téléphone, par exemple, dès qu’on compose 623 540 865, c’est une seule personne qui va répondre. Si vous le composez correctement et que vous appuyez sur OK, si vous avez des unités, c’est l’occupant de ce numéro de téléphone qui va répondre. Donc l’État a procédé à cela pour que tout un chacun puisse avoir un numéro identifiant qui est unique. Si tu le prends en Guinée, à Conakry, tout de suite, on arrive à te donner un numéro d’identifiant. Quand tu pars à N’Zérékoré tu as besoin de prendre un papier administratif, que ce soit un permis de conduire, ou bien un passeport, ou bien une carte d’identité nationale. Il suffira maintenant de donner ce numéro-là. Dès que tu donnes ce numéro-là, c’est à enregistrer dans la base des données du Ministère de l’Administration, du Territoire, en même temps aussi, ils vont transmettre la même base de données au Ministère de la Sécurité. Au cas où tu auras besoin de prendre un passeport, dès que tu pars au Ministère de la Sécurité, vous dites le numéro-là, directement les informations vont s’afficher. Au moins que tu prennes ce tacle-là, toutes les informations que tu as données là-bas, après avoir été validées, c’est la même filiation qui sortira partout sur le sol Guinée. Donc moi, je demande à tous les citoyens de le faire. Ce n’est pas de la politique que le gouvernement est en train de faire. Ils sont en train de faire pour le bien de la population. Mais il faudrait qu’on t’explique brièvement pour que tu puisses accepter de le prendre. Je demande à tous les citoyens de ne pas considérer ce recensement-là comme politique. C’est un recensement qui va aider non seulement le gouvernement à connaître la population qui vit sur son sol. Deuxièmement, ça permettra aux citoyens aussi d’avoir des actes. Nous connaissons, il y a plusieurs parents qui négligent de prendre l’acte de naissance des enfants à la naissance. L’État aussi a cru nécessaire d’octroyer des extraits de naissance aux gens qui n’ont pas d’acte de naissance. Et vous n’êtes pas sans savoir que ce recensement-là regarde deux groupes de personnes. Ceux qui ont des actes de naissance biométriques et ceux qui n’ont pas d’acte de naissance biométrique. En même temps que ceux qui n’ont pas du tout d’acte de naissance. Je dirais trois catégories de personnes. Parce qu’il y a ces personnes qui n’ont même pas d’acte de naissance. Ils ne l’ont pas pris, ou bien ils l’ont pris mais ils l’ont perdu, ils ne savent pas où ça se trouve. Il y a ce groupe de personnes. Il y a d’autres aussi qui n’ont pas pris d’acte de naissance biométrique. Ils ont des anciens actes de naissance. Il y a d’autres groupes aussi qui ont des actes de naissance biométriques. Donc ceux qui ont des actes de naissance biométriques là, ils vont enregistrer. Ceux qui n’ont pas d’acte de naissance ni d’acte de naissance biométrique, ils vont les aider aussi à avoir des actes de naissance », a expliqué Ibrahima Touré

Par contre, Mamadou Mouctar Diallo, citoyen également commerçant au marché de Madina a souligné qu’il s’est rendu dans une banque de la place pour ouvrir son compte. Mais qu’il a été confronté à un problème l’empêchant d’accéder à sa requête. Il dit qu’on lui a fait savoir que son numéro d’identification mentionné sur l’extrait biométrique ne correspond pas à la filiation qu’il à fourni. Il a précisé que la banque lui a dit que son extrait n’est pas actualisé.  Mamadou Mouctar Diallo dit qu’il a pourtant pris cet extrait il y a longtemps. Il dit qu’il ne comprend pas comment cela s’est produit.

« Sur mon extrait dont je dispose ce sont mes informations qui sont mentionnées mais la banque me dit que mon numéro d’identifiant appartient à une autre personne. Je ne comprends plus rien maintenant », a fait savoir Mamadou Mouctar Diallo

Ce programme national de recensement avait débuté par la formation des agents recenseurs comment est qu’ils doivent se comporter avec des citoyens dans des zones ou quartiers où ils doivent intervenir jusqu’à dans les villes préfectorales.  Après cette période de formation, le Premier Ministre, Amadou Oury Bah avait donné le coup d’envoi des travaux le 21 novembre 2024, à la commune de Matoto avec l’ambition de recenser toute la population guinéenne.

Fodé Touré, pour couleurguinee