Le bureau pays du Haut Commissariat de l’ONU Droit de l’homme et la Direction Nationale des Droits de l’homme du Ministère de la Justice et des Droits de l’homme ont lancé, le mardi 27 janvier 2025, les travaux d’élaboration de l’avant-projet de loi portant promotion et protection des défenseurs des droits humains en Guinée et ses textes d’application.
Les ONG des défenseurs des droits de l’homme, des activistes, des universitaires et des représentants des média vont ainsi accumuler de nouvelles connaissances axées sur les thématiques de défense des droits humains. Ce rendez-vous a pour cadre une des salles de l’hôtel Santa Maria de Kindia. Les travaux ont débuté hier mardi et prendront fin le vendredi.
Kossiwa Didi Davi, la représentante du Haut Commissaire de l’ONU droit de l’homme en Guinée a salué la présence des participants à cette rencontre et les a félicités pour leur engagement. Elle a dit que cet atelier est empreint de défis à relever.
Pour la représente du haut commissaire, la question des droits de l’homme et particulièrement de la protection des défenseurs des droits de l’homme, c’ est un enjeu majeur pour notre société et pour notre avenir.
« Des hommes et des femmes courageux qui se battent pour la dignité humaine, la liberté et la justice et préserver pour nous tous ces gages de l’état de droit sont fréquemment exposés à des risques de menaces, de répression, des actes d’intimidation dans l’exercice de leurs fonctions. Ils ont aussi besoin d’un cadre de protection légal, solide et garanti. À cet effet, il est crucial de poser les bases d’un cadre juridique solide et efficace garantissant leur protection » a entonné Kossiwa Didi Davi
Elle a rappelé que la rencontre vise l’élaboration et la validation de cet avant-projet de loi sur la protection des défenseurs des droits de l’homme. Et qu’elle s’inscrit dans la droite ligne des engagements internationaux de la Guinée, notamment la signature des différentes conventions à laquelle la Guinée est partie prenante.
« Je tiens à rappeler que la protection des défenseurs des droits humains ne doit pas être perçue uniquement comme un devoir moral, mais aussi comme une obligation légale et constitutionnelle au cœur du respect des droits fondamentaux. Cet atelier représente ainsi donc une occasion unique de rassembler toutes les parties prenantes pour discuter de manière ouverte et constructive des moyens pour renforcer la législation en vigueur et assurer une application effective des droits de l’homme.Je saisis également cette opportunité pour saluer les efforts du gouvernement à travers le ministère de la Justice et la Direction nationale des droits de l’homme, le CNT, pour leur implication et leur engagement dans cette initiative, tout en sollicitant leur appui continu pour l’adoption finale de cette loi qui marquera un tournant décisif dans la protection et la promotion des droits de l’homme en Guinée (..) » ajoute-t-elle.
Cet atelier est la première étape d’un long chemin qui, aboutira à la mise en place de lois et des mécanismes concrets qui garantiront une protection réelle, efficace et effective des défenseurs des droits de l’homme en Guinée.
Aminata Bangoura, directrice des droits de l’homme, du département de la justice guinéenne a donné le coup d’envoi des travaux. Pour elle, les défenseurs des droits de l’homme constituent une catégorie importante dans la promotion et la protection des droits et libertés de nos concitoyens.
Ces défenseurs participent activement dit-elle à la consolidation de la démocratie et l’état de droit dans notre pays.
« à la prise de responsabilité du Comité National du Rassemblement pour le Développement le 5 septembre 2021, les engagements ont été pris par les autorités de la transition concernant le respect des libertés fondamentales. Pour autant, le contexte de transition politique dans notre pays, en dépit de ces engagements pris par la République de Guinée et réitérés par les autorités de la transition, n’efface pas le grand risque sur la protection des droits de l’homme et l’exercice des libertés publiques. Chers participants, force est de relever une insuffisance du régime juridique qui encadre particulièrement la protection des défenseurs des droits humains. En outre, la faible coordination des organisations de défense des droits de l’homme constitue elle aussi un obstacle à la pleine réalisation des missions des défenseurs des droits de l’homme » a révélé Aminata Bangoura
Elle précise que cet atelier est la suite logique de celui qui a été organisé en 2018 et qui n’a pour autant pas abouti à l’adoption du projet de texte sur lequel le consensus avait été trouvé, raison pour laquelle ces prochains jours, annonce-t-elle, seront décisifs pour la Guinée pour la protection de nos concitoyens défenseurs des droits humains.
Le représentant du Conseil National de la Transition, Mory Dounoh a manifesté la volonté de l’organe qu’il représente d’accompagner ces initiatives tout en respectant toutes les procédures qui pourront aboutir à l’adoption de ces textes de lois pour la promotion et la protection des défenseurs des droits de l’homme.
« Pour nous, il s’agit d’un outil très important qui pourrait aider à défendre correctement les droits humains. Ceux qui se battent pour ce travail méritent aussi d’exercer leurs activités dans un environnement très sûr à travers l’adoption ou l’existence d’un cadre légal efficace conformant aux standards et aux directives en la matière » a dit Mory Dounoh
Les travaux se poursuivent à Kindia.
Par Fodé Touré, pour couleurguinee.