Au quartier Gomboyah, des maisons construites sur une grande surface sont cochées au rouge. L’opération de marquage a pris 72h.
Et le mercredi 23 avril à 6h 30mn du matin, un groupe de jeunes déterminés , une vingtaine, munis de picaces ont débarqué à Gomboyah Nord secteur 3 en face de la transversale T13. À l’aide des picaces, sous les yeux d’hommes en tenues, ils ont défoncé les portes des douze boutiques alignées au bord de la T13 à côté des rails.
Nous avons approchés certains d’entre eux, très agités pour comprendre leurs motivations.
« Nous sommes venus récupérer nos parcelles. Nous allons démolir toutes les maisons ici et aujourd’hui »ont-ils menacé.
Aussitôt, ils sont passés à l’action. Les commerçants sont informés via le téléphone. Certains sont venus dans leurs tenues de nuit. Le temps de poser des question, toutes les portes étaient déjà à terre. Les hommes en uniformes ont rassuré: aucune marchandise ne sera vandalisée, ni pillée. Les assaillants ont progressé dans le quartier. Des commerces, des domiciles privés, des petite unités industrielles. Ils ont tout vandalisé.
Partout, c’est la même chaîne de désolation, les portails des cours sont attaqués, les portes, les portions, les fenêtres, les toitures. Par endroits, les portes sont emportées. Les occupants y dormiront désormais sans portes. Les grands portails sont abandonnés sur places.
La famille dont se réclament les jeunes assaillants dit qu’elle est propriétaires de ces endroits occupés depuis plus de 30 ans pour certains.
Seuls, trois endroits ont été épargnés : la mosquée, car ils estiment que si elle est cassée, personne ne viendra y prier. La maison d’un préfet en exercice, parce que la gendarmerie y a élu quartier général. Enfin les deux grandes écoles de la place. Face à la résistance des élèves, les assaillants étaient moins nombreux. Les traces de la résistance sont visibles sur les murs de l’établissement.
Des agents de maintien d’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène. Face à la débandade, un gardien a tiré à balles réelles, trois enfants seraient atteints par ces balles, selon le chef secteur. Il est aussitôt maîtrisé par les hommes en tenue.
Dans toute les maisons où il y a eu résistance, ces agents ont procède à des arrestations.
Le collectif des citoyens dénombre une cinquantaine d’arrestations, parmi eux des jeunes, des enfants, des femmes
Ce jeudi, un calme précaire règne sur place. Mais, ces jeunes qui se disent héritiers légitimes de ce domaine menacent de remettre ça.
Par Kolenke Hassane pour couleurguinee.com