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Lecture: pour cacher de l’argent à certains Guinéens, Mettez le dans le livre

L’ utilisation des réseaux sociaux affecte les apprenants. Depuis le développement de l’internet, les élèves et étudiants guinéens passent plus de temps sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui les bibliothèques qu’elles soient physiques ou numériques sont moins consultées.
Les bibliothèques et les points de lecture sont au cœur de la capitale guinéenne. Le centre culturel franco-guinéen et l’espace Sory kandia Kouyaté abrite à la fois des activités culturelles et artistiques (cinéma, création théâtrale conférence-débat, évènement artistique, grands spectacles musicaux) et le pôle du livre à travers la médiathèque Jean Monnet qui dispose d’un fonds documentaire de près de dix-sept mille(17000) ouvrages (Droit, philosophie, sciences médicales, sciences environnementales, développement personnel…) cette bibliothèque franco-guinéenne a été fusionnée avec le centre culturel depuis juillet 1999 sis au quartier Tombo dans la presqu’ile de Kaloum près du pont 8 Novembre en face du cinéma liberté. Aujourd’hui, c’est l’une des bibliothèques les plus équipées en matière de livre. Elle comprend un espace de revue (les journaux, les magazines, revue universitaire …) ; un espace de lecture avec près de huit mille (8000) ouvrages ; un espace de recherche qui compte près de deux mille (2000) ouvrages ; un espace jeunesse qui dispose de plus de cinq mille (5000) ouvrages (Album, conte, documentaire, roman…) pour les tout-petits et les adolescents ; et un espace multimédia avec des ressources numériques comme Cairn Info de plus de quarante-cinq mille (45000 )  ouvrages consultables en ligne.

De l’autre côté, les points de lecture viennent en appuis installés dans presque toutes les communes de la capitale. Ils sont aussi équipés de tout genre de livre à la convenance de l’apprenant (Roman, Essai, Poésie…). L’ objectif est de permettre aux jeunes d’aller vers la lecture.
Ils sont nombreux ces élèves, étudiants qui fréquentent moins ces bibliothèques. Pour certains, ces bibliothèques sont révolues, de préférence les bibliothèques numériques. Les réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat, Instagram tik-tok influencent la plupart d’entre eux. L’ une des conséquences de cette tendance est la diminution de la capacité de concentration. Comment vont faire ces adolescents une fois arrivés à l’université ? Comment vont-ils développer leur esprit critique s’ils ne lisent jamais de textes de plus de 10 lignes ?
Habillée en boubou traditionnel, Fatoumata Leila Diallo, est Responsable et Conseillère Pédagogique de la bibliothèque du centre culturel franco-guinéen. Assise sur la chaise à son bureau, la main gauche sous son menton et le regard figé sur l’écran, elle passe son temps à faire défiler les pages de lecture à travers la main droite sur la roulette de la souris. Elle interrompt momentanément sa lecture pour répondre à cette problématique posée.

« Les grands lecteurs disent que la lecture est la nourriture de l’esprit, bien évidement je dirai que toute personne qui ne lit pas n’est pas apte à faire des analyses pertinentes, elle éprouve des difficultés dans la construction des idées, des phrases, elle présente un vocabulaire pauvre, et carrent. Elle ne parvient pas à structurer des arguments lors des débats. » a-t-elle affirmé.
Le développement d’un pays passe nécessairement par le secteur éducatif. Ici en Guinée, plus de 80 % des parents, des encadreurs, et des acteurs politiques ne s’investissent pas suffisamment dans ce secteur. Les écoles guinéennes présentent une facette peu réjouissante. C’est le cas du lycée 1er Mars, située non loin du rond-point Constantin dans la commune de Matam. Malgré d’énormes salles de classe, elle ne dispose pas d’une bibliothèque permettant aux élèves de s’adonner à la lecture, et aux enseignants de faire des recherches. C’est l’une des réalités qui font que les élèves passent plus de 2 heures de temps sur ces réseaux sociaux au même moment que le professeur recite son cours. Ils n’apportent aucune nouveauté au contenu du cours, ils se contentent de le répéter d’année en année en donnant l’impression de le maitriser. Les élèves croient que tout se résume sur cette plateforme virtuelle. C’est le cas de ce jeune Âgé de 17 ans, Abdoulaye Camara élève en classe de Terminale Sciences sociales dudit lycée. Cet élève se dit candidat, sèche les cours, et passe des heures devant son écran. Au lieu d’être soucieux. Pour ses camarades de classe, il est redoublant à deux reprises, et ne vient pas régulièrement suivre les cours.

« S’agissant de notre camarade Abdoulaye Camara, il se moque complément de réussir ou ne pas réussir. Nous lui donnons des conseils tous les jours afin qu’il vienne suivre les cours. Hélas, il nous dit que l’école n’est pas le seul chemin pour réussir sa vie » a confié les camarades de classe.
De plus, le jeune candidat semble ne pas avoir des remords envers ses parents, ses amis et envers lui-même. Il banalise tout sur son passage au détriment des plateformes numériques « Avec les réseaux sociaux, je m’ennuie difficilement, tout le temps prendre le cahier pour réviser, c’est une perte totale » a confié le jeune élève.
Tous les deux jours, les jeunes lecteurs très peu se retrouvent à la bibliothèque du centre culturel franco-guinéen. Ils sont parfois dans l’espace de lecture ou dans l’espace de recherche. Ils forment un groupe de cercle. Ces jeunes lecteurs tiennent en main des livres et les yeux faufilent à travers les pages pendant des heures. Au-delà, ils organisent des séances de lecture aux points de lecture. Situé à Kipé en face de la mosquée dadia. A ce point de lecture, Alphonse Kamassadouno, le bibliothécaire, organise des soirées littéraires pour inciter des jeunes à lire. Cette soirée consiste à étudier des ouvrages. Beaucoup de personnes trouvent cette initiative salutaire.
Toujours les yeux plonger dans les livres. Il erre sans cesse pendant plus de deux heures dans la cour, il restitue le contenu de l’ouvrage intitulé Doura Manè ou le héros du film Bako de Alpha Oumar Diallo. Habillé en T-shirt blanc et jeans de couleur grise, Alphonse Kamassadouno explique ici les raisons de cet évènement. « Cette soirée dénommée samedi des arts, est une activité socio-éducative qui consiste à donner force vive aux élèves et étudiants de cultiver l’amour pour les bibliothèques, les points de lecture, aussi d’être régulier. Lire c’est voyager au-delà de nos frontières » Confie le bibliothécaire.
Malgré la non fréquentation des bibliothèque, les acteurs de la chaine du livre s’investissent en organisant des conférences, des panels autour du livre pour inciter davantage la jeunesse à lire et se cultiver.

Par Fodé Touré pour couleurguinee.com 

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