Nous avons, les yeux mouillés de larmes conduit Bobby à sa dernière demeure ce dimanche. Tenez- vous bien, Bobby est un chien qu’on a vu venir un matin pluvieux au pied de l’immeuble que nous habitons au quartier Petit Simbaya, précisément au carrefour Washington. On ne savait d’où il est venu. Peut-être avait-il perdu ses géniteurs à bas âge. On n’en sait rien. Mais, instinctivement, nous l’avons accepté. Il était tout petit et au fur et à mesure qu’il grandissait, Bobby a montré des qualités exceptionnelles. On y dit un être humain. Il connaissait le bruit du moteur du vehicule de chaque locataire de l’immeuble Bayo. Lorsqu’on rentrait à la maison, le soir, fatigués par le flon Flon quotidien, Il suffit de voir la manière par laquelle ce chien nous accueille pour oublier toute fatigue et toutes nos peines.
Ainsi, nos enfants et nous l’avons adopté. Lorsqu’un d’entre nous sort ou rentre, Bobby est là pour l’accueillir ou l’accompagner.
Un pharmacien évoluant au rez de chaussée de l’immeuble était impressionné de constater que lorsqu’il fermait sa pharmacie à des heures indues, Bobby l’accompagnait jusque chez lui. Un officier de gendarmerie qui était inconsolable face à la mort de ce chien nous expliquait ceci
» Chaque nuit, lorsque je rentre, Bobby m’accueille et m’accompagne jusque dans ma chambre et il retourne au pied de l’étage « .
On avait rarement vu un chien aussi attachant, aussi fidèle, aussi « humain » que Bobby.
Conséquence: chacun dans l’immeuble faisait un geste journalier pour montrer son attachement à Bobby. On l’aimait profondément. Il est arrivé qu’il tombe malade, un haut cadre habitant l’immeuble l’avait fait soigner par un vétérinaire. Et un jour alors qu’il jouait à la devanture de l’immeuble, un adolescent, lui a jeté un projectile qui a atterri sur son oeil gauche. L’ œil a été abîmé. Bobby ne voyait plus que d’un seul oeil. Tous les habitants de l’immeuble s’étaient préoccupés de l’évolution de la cicatrisation de l’oeil de Bobby.
Pour tout dire, nous prenions soin de ce chien emblématique, exceptionnelle et unique comme de nos propres enfants.
Et ce dimanche, à 5 heures du matin, alors qu’il venait, de sortir de la cour, comme à ses habitudes, Bobby est allé s’arrêter sur le trottoir, en face de l’immeuble, remuant la queue. Et c’est là qu’un inconnu qui roulait un véhicule 4×4 à toute allure l’a fauché. Il est tombé. Le vigile et un habitant des lieux se sont précipités. Ils ont pris Bobby qui saignait abondamment. Le pneu avait broyé son thorax. Ému, le vigile a instinctivement demandé à l’autre d’envoyer une aiguille et des fils, ils vont coudre la plaie béante. C’est dans cette atmosphère de panique que Bobby a rendu son dernier souffle. La nouvelle portée aux habitants de l’immeuble a déclenché un torrent de désolation
L’inconnu qui a renversé Bobby ne s’est pas arrêté. Fini la page Bobby. Il est parti en laissant un excellent souvenir lui. Mais, que l’auteur de crime accident volontaire sache une chose: Le Bon Dieu ne dort pas, il l’a vu.
La moralité qu’enseigne le cas Bobby: même les animaux peuvent donner un sens à leur vie. La preuve, Bobby a été accompagné à sa dernière demeure, avec des considérations rarement réservées à un animal
Par Abou Bakr pour couleurguinee.com