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Tribunal criminel : la victime Mamadou Sall, un cas atypique

Les débats ont repris ce lundi 24 juillet 2023 au TPI de Dixinn, délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry.

Mamadou Lamine Sall est une des victimes. Il a témoigné à charge contre le Sergent Paul Mansa Guilavogui. Lui, il n’avait pas été arrêté ou brutalisé au stade. Mais, il a décidé d’aller au camp chercher son ami. Et c’est là que le malheur a débuté pour lui

Il a déclaré  qu’il s’en est sorti indemne, mais qu’il n’avait pas retrouvé son ami Korka Bah. Il dit avoir appelé son ami au téléphone à plusieurs reprises. Le téléphone était entre les mains d’un militaire au camp de Koundara.

Il a dit au militaire qu’il souhaite parler au propriétaire du téléphone, mais le militaire lui a dit que s’il veut voir son ami, de se déplacer et venir.

Au cours de sa déclaration, il mentionne le nom de Lieutenant Barry qui l’a accompagné au Camp Koundara.  Le lieu s’était transformé en un camp de torture peu de temps après qu’il se soit installé.

Mamadou Lamine Sall dit qu’il était réticent..

 » Voilà ce que je propose, tu nous laisses à la porte, tu vas vérifier parce que les militaires sont en colère. Mais, il ne nous a pas laissé le choix. Nous sommes rentrés dans le camp, un vigile nous a fait stationner. Il y avait un nommé Tanènè, ce dernier dit que c’est pas toi qui est venu sortir d’autres jeunes. Il faut laisser les vrais venir les récupérer.
Par la suite Tanènè nous dit de passer et nous sommes rentrés, on a trouvé un certain colonel  Aidor Bah. Il nous dit de rester, jusqu’au soir on était là-bas sans ni manger, ni boire ». Explique-t-il. Et il ajoute

« Le lendemain, ils sont venus nous demander qui était venu hier. On dit que nous sommes venus chercher notre ami Korka Bah. Et nous avons  appelé son numéro, un militaire nous a dit qu’il est au camp c’est pourquoi nous sommes là »

Lamine Sall dit avoir passé toute la journée. Il dit que le Sergent Paul a ordonnéTanènè de les bastonner. Ce dernier les a  ligotés, il s’est couché. Certains n’ont pas pu résister. « notre ami Bobo n’a pas pu supporter le coup »

Il perdait tout espoir. Selon lui. Tous les matins, on leur envoyait le déjeuner
« Il nous a donné 50 coups. Le sergent Paul a dit que nous étions des rebelles.  J’ai dit à Tanènè de nous laisser appeler, il a refusé.

Sall a déclaré que sa libération est due à l’implication d’un certain général. Pour convaincre les agents ce Général a dit ce sont nos enfants. A travers ce Général, ils ont réussi à joindre leur famille pour leur dire qu’ils sont en vie.

À la question de savoir le nombre de temps passer au camp, Sall dit que c’est possible qu’il ait  passé près d’une semaine.

Selon lui, Beugré a ordonné de les frapper 50 coups.

« On était nombreux, les séquestrés, mais j’ai pas pu nous compter. Il y avait des vieux, peu de jeunes . » dit il

Par Fodé Touré pour couleurguinee.com 

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