Je voudrais rendre hommage à ces hommes qui ont peur de rentrer chez eux le soir, accablés par la honte parce qu’ils n’ont pu rien poser sur la table pour le repas de leurs gosses.
Je voudrais rendre hommage à ces aînés qui longtemps ont été des repères par leurs résultats scolaires et qui aujourd’hui en réunion familiale demandent autorisation à leurs cadets avant de prendre parole parce que dans leurs familles, c’est l’argent qui confère d’aînesse. La vie est triste, la vie est mystère, les cancres s’en sortent et les brillants leur cirent les souliers.
Je voudrais rendre hommage à toutes ces femmes qui ont refusé d’être à la solde d’un homme au foyer, ces femmes qui longtemps se sont battues, ont privilégié leurs carrières et qui aujourd’hui, célibataires, doivent justifier aux rares hommes qui ne se laissent pas décourager par le poids de leurs diplômes, qu’elles sont bonnes mais qu’elles n’avaient juste pas le temps pour l’amour.
Je voudrais rendre hommage à tous ces jeunes hommes et ces jeunes femmes qui noient leurs soucis dans l’alcool, la cigarette et la drogue qui luttent contre l’insomnie à coups de Valium.
Diaby Hassane