Depuis l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum, l’essence se raréfie à Conakry et en province. Pour s’en procurer, il faut se réveiller à 4 heures du matin, voire même 3 heures du matin pour rallier les différentes stations services. Et c’est pour être servi à partir de 8 heures, si vous avez des bras longs ou des recommandations. A tout moment à cause de la pagaille, les gérants des pompes peuvent arrêter la vente. Nous avons eu les larmes aux yeux ce vendredi lorsque nous nous sommes rendus à la Station EMO située au quartier Bambeto. À 5 heures du matin. Que de monde? Nous étions sur les lieux. Et nous avons trouvé une file indienne de motos et de véhicules. Des motards assis sur des cailloux, d’autres, sur leurs motos ou au volant des véhicules dormant à poing fermé. Un constat alarmant. Chacun attendait l’arrivée des pompistes pour l’approvisionnement. Un embouteillage commençait à se former. Une équipe de motard s’attelait à faire respecter l’ordre établi. Les premiers venus seront les premiers servis
« Quiconque vient, il doit suivre l’alignement derrière. C’est 5 moto 5 moto qui doivent être sur chaque ligne. Quiconque se hasarde à pagayer ou à bafouiller le tour de quelqu’un il aura à faire avec nous. Car y a toujours des gens maudits qui viennent semer la pagaille et priver les autres » menaçait l’un des membre qui se chargeait de rétablir l’ordre.
Et un client de se lâcher
« Moi, depuis 3 heures du matin, je suis là au rang pour chercher l’essence. Malgré que je suis venu à cette heure, j’ai trouvé des gens ici qui sont devant moi. C’est triste vraiment ce que le Guinéen traverse actuellement à cause du carburant » a affirmé Mamadou Saliou Bah exploitant de taxi-moto à Bambéto.
« Hier j’étais là toute la journée. Malheureusement à cause des gens qui se font plus pressés que les autres, la pagaille s’est installée et ils ont fini par fermer les pompes à carburant. Aujourd’hui encore je suis là pour voir si j’aurai la chance de gagner un peu » a confié un motard désolé de la situation.
Certains motards en voyant la queue, préfèrent simplement faire demi-tour.
« Les citoyens doivent sortir dans les rues pour réclamer le carburant, car on a trop souffert » estime Ibrahima Barry.
Dans les différentes bases des taxi-motos c’est le désert total. Dans les parkings les motos et les voitures sont garés en nombre.
« Beaucoup de gens ont garé leurs motos ici depuis quelques jours par manque de carburant. On ne sait pas où va la Guinée vraiment » se lamente Lamine Conté un agent d’un parc à Koloma.
Ce constat à Bambeto est le même dans plusieurs autres stations services de la capitale. En attendant une communication rassurante des autorités à propos du carburant, les Guinéens continuerons à faire la queue devant les stations services tout en gardant leur mal en patience.
Par Abdul Karim Barry Pour couleurguinee.com